lundi 31 octobre 2022

Rédaction d'Albion

1989 – Samedi après-midi. Mon père s’affaire à poser un néon au-dessus d’un tableau peint par mon frère sur la cloison séparant la salle à manger du couloir d’entrée. Ce dernier représente notre maison. Bientôt, le bruit du tournevis cède la place à divers termes peu flatteurs, brisant ma concentration plongée dans une copie double. Oui, car mine de rien, moi aussi j’ai du boulot et une fois de plus ce dernier me motive au plus haut point: Rédaction libre pour le cours de français. Au-dehors, le ciel s’assombrit, l’orage nous prévient de sa venue via quelques coups de tonnerre lointains, étendant par la même occasion son ombre sur la grande table recouverte d’une toile cirée où se mélangent affaires scolaire et outils. 

Je lève la tête, l’entreprise de mon paternel semble peu fructueuse, le néon est de travers mais je n’ose rien dire ne souhaitant pas perdre le fil de mon inspiration. Une fois de plus je décide de mettre en avant le personnage d’un jeu Amstrad CPC: Artura édité par Gremlin Software et que j’ai eu via la compilation « 12 jeux fantastiques ». Pour moi, c’est sûr, avec cette aventure mêlant médiéval et fantastique je suis obligé d’avoir une bonne note! J’aime beaucoup ce jeu et en écrivant je revois les phases de voyages avec les runes amassées. Albion devient ma patrie le temps de quelques pas avec Artura, partie à la recherche de Nimue, apprentie de Merdyn, soustraite à ce dernier par la vile Morgause. Bien entendu, la musique de Ben Daglish contribue fortement à l’ensemble, je ne me lasse pas de l’écouter d’autant que je suis désormais possesseur d’un Amstrad CPC 6128 et bénéficie de la rapidité du chargement disquette.

Je n’ai jamais atteint la fin du jeu, n’étant pas très à l’aise avec la conception de cartes, je me perdais au fil des allées tantôt verdoyantes, tantôt enténébrés. J’étais avant tout envoûté par l’ambiance du soft, ses graphismes, l’apaisement qu’il me procurait, ses sons. J’avais réussi à collecter quelques runes mais pas suffisamment pour trouver et défaire Maurgause, demi-sœur d’Artura fils de Pendragon. Perdu en mes pensées, la satisfaction de mon père quant à son travail achevé bouscule définitivement ma torpeur et détache mon regard des quelques lignes en cours d’écriture. Le néon est enfin fixé, alimenté par une prise que l’on branche. La lumière émise est trop crue pour le tableau mais je réserve mon opinion pour le silence, me contentant d’un vague sourire. Et puis ma rédaction attends toujours sa suite, son épilogue et de mémoire, Artura sauvera Nimue en touchant un cristal mystérieux une fois Morgause déchue. Au-dehors, l’orage semble avoir changé de camp, se dispersant au grès d’une luminosité indécise d’automne, souffle les feuilles jaunies qui virevoltent en habillant temporairement les champs. Un peu plus tard je couche les derniers mots de « mon œuvre » dont je suis fier, achevant ainsi les devoirs du lundi.

Quelques temps après, ma copie m’est rendu et l’enseignement que je reçu ce jour se transformait en une leçon d’humilité: 14/20. J’étais un peu déçu, néanmoins, après toutes ces années, je me dis que le souvenir gardé de cette après-midi de 1989 n’a pas besoin de note…

dimanche 30 octobre 2022

La marque du destin

1988. L’hiver n’est pas de retour six mois trop tôt contrairement à ce que chante le groupe français Diabologum dans son album « #3 » (découverte des années 90 pour ma part). Je dois bien avouer que la saison échappe à ma mémoire concernant les lignes qui vont suivre. Quoiqu’il en soit mon frère revient en nos murs pour une poignée de jours. C’est l’occasion pour nous de faire un état des lieux des softs qui tournent sur le CPC 464, les bouquins, les films etc… C’est aussi l’occasion pour lui de me faire plaisir en proposant à mon père d’aller marauder dans l’espace multimédia Mammouth. 

Allez, comme pour ce jour de 1987 dont je vous parle ici, nous revoici tous les trois, bravant les quelques kilomètres qui nous séparent de la « grande » ville la plus proche. On ne peut pas dire que la circulation soit insurmontable mais, pour moi, elle l’est bien plus que dans le bourg du petit village à 2,5 km de la maison! Durant le trajet, mon frère parle avec mon père, moi je rêve déjà de mon potentiel nouveau jeu. Trouver une place sur le parking s’avère un peu compliqué mais une personne rangeant ses courses nous fait signe que sa sienne sera bientôt libre. 

Les portes du temple de la consommation s’ouvrent à nous, comme si une incantation silencieuse leur en avait donné l’ordre. Le brouhaha des caisses où les chariots s’agglutinent m’enveloppent, une annonce précédée d’un grésillement indique aux clients affairés dans les rayons l’existence de nouvelles promotions. Merci mais ce matin, mon chemin est tout tracé. Une fois les portiques de sécurité franchis, le Saint Graal s’ouvre à moi, oui il est bel et bien là le rayon dévoué à l’Amstrad CPC…. Et lui aussi, l’imposant vendeur aux cheveux roux, qui m’a reconnu avec son regard impassible et son air glacial. A n’en pas douter, c’est le gardien des lieux! Il n’a plus qu’à croiser les bras sur sa poitrine, enfiler une armure, la scène est dans la boîte! En parlant de boîte, celle d’un jeu attire mon regard: La Marque Jaune, adaptation de l’œuvre de Edgard P. Jacobs que je possède en ma bibliothèque. L’emballage diffère de ce que je connais habituellement et pour cause puisque la bande-dessinée (en couverture souple) est incluse! En regardant les quelques captures d’écran au verso, l’éditeur Cobra Soft fini par me convaincre, l’esprit de l’œuvre original semble bien là. Reste une épreuve, celle du cerbère de la caisse mais accompagné par mon père et mon frère j’en fais peu cas.

Pour qui sonne le glas...

Sur le chemin du retour, après avoir encore remercié mon frère je lui fais déjà l’éloge de ce jeu que je ne connais même pas encore et j’en profite pour lu offrir la bd incluse car je l’ai déjà au format cartonné à la maison. A peine la Renault de mon frère garée devant la maison protégée par une haie de cyprès arrivés à maturité, je me précipite en ma chambre. Malgré mon empressement, j’admire l’ensemble en allumant mon ordinateur. Une fois la cassette blanche insérée, le « RUN » saisi, je n’ai plus qu’à patienter… et de la patience il va en falloir. Mon frère m’accompagne dans cette aventure, je le sens curieux, mon père quant à lui… disons qu’il est heureux que ce pénible épisode d’achat de jeu idiot soit passé. Le son du transfert des données suit nonchalamment son cours puis laisse temporairement la place à un écran bien stylé reprenant  la couverture de « La Marque Jaune » sur un fond musical de bon ton je trouve. Le chargement reprend son cours, quelques minutes après me voici face à Blake et Mortimer discutant dans un salon, au coin du feu.

Cet écran permet au joueur de sélectionner la scène souhaitée. De mémoire, un peu au hasard, mon frère et moi choisissons celle des docks qui par chance s’avère être positionnée juste après la discussion au « Centaur club ». Oui mais voilà, La Marque Jaune semble en avoir décidé autrement. Après quelques instants d’un nouveau chargement, le lecteur nous renvoient un son que je n’ai pas l’habitude d’entendre. En fait si, mais mes oreilles se refusent à accepter la réalité, ne reconnaissant que trop bien la déformation d’une cassette dont le chargement échouera, affichant bientôt un funeste « read error ». Ah… J’arrête la cassette d’autant plus que l’heure du repas a sonné sans le « british style » de Big Ben. Je n’ai pas très faim, mon odorat ayant reconnu par-dessus le marché l’horrible parfum du gratin dauphinois de William Saurin. Pouah! J’ai un peu la même réaction lorsque l’un des nouveaux mogwais crache un beau molard en direction de Gizmo et Barney. Une fois le repas expédié, me voici en train de réessayer le jeu, mon frère me rejoignant une tasse de café à la main. Comme je le crains, le succès n’est pas au rendez-vous et il faut faire face à l’évidence, la cassette est défectueuse. En l’éjectant, nous la regardons sous toutes les coutures surtout la bande bien entendu et cette dernière ne semble présenter aucun défaut visuel, il s’agit d’une autre altération.

Damned, le kid n'a pas de bol quand même!

Bon, nous tombons d’accord sur le fait qu’il faille annoncer la nouvelle au paternel et c’est loin d’être une mince affaire. La retenue exige ici que je garde sous silence tous les noms d’oiseaux attribuées aux cassettes (surtout celles dédiées aux jeux) par mon père une fois la terrible nouvelle annoncée. Pour lui ça veut dire reprendre la voiture, retourner au magasin pour échange ou remboursement. Les portières de voiture claquent, le démarrage se veut un peu sportif, l’ambiance est à couper au couteau dans l’habitacle qui me semble avoir rétréci soudainement. Ouf! Le parking est un peu plus dégagé et en quelques instants nous voici de nouveau au sein de l’espace multimédia. Pour l’échange, ça s’annonce mal, je ne vois aucun autre exemplaire dans le rayon dédié. A moins que l’endroit miracle appelé « réserve » ne vienne à la rescousse nous allons droit vers le remboursement, signifiant également la restitution de la bd. Heureusement mon frère l’a glissé dans la boîte avant de revenir. Le vendeur, impassible n’émet qu’un faible « ah » de politesse à l’annonce de notre mésaventure et, comme prévu, n’en a pas d’autre en stock. Nous pouvons passer commande si nous le souhaitons mais je connais déjà la réponse de mon père. L’ambiance n’étant pas sereine pour choisir un nouveau jeu, mon frère me fait comprendre que nous ferons autrement. 

Malgré le dégoût d’avoir manqué un bon jeu, je sais que je ne suis pas à plaindre. Des softs j’en ai déjà pas mal pour mon Amstrad. Et puis je sais que mon frère se rattrapera. Sur le chemin d’un nouveau retour, cette mésaventure me rappelle celle de l’Œil de Set dont je vous ai déjà parlé dans un autre article. C’est comme ça, les « read error » font partie du lot d’un possesseur d’Amstrad CPC 464. En ce jour, je sus aussi que La Marque Jaune n’était pas seule dans la boîte du jeu, celle du destin l’accompagnait.

vendredi 28 octobre 2022

Le renégat de la copie double

1988. Une nouvelle journée de collège se termine mais celle-ci s’est voulue plus légère. En rentrant dans la Toyota grise, remplaçante de la vieille Lada que j’appelais affectueusement  « le char d’assaut », j’ai des idées plein la tête, des lignes qui se remplissent. Le maniement de la langue française s’est proposé d’être un peu plus ludique avec le projet de réaliser une nouvelle de quelques pages. Aucune crainte sur un éventuel syndrome « page blanche » puisqu’ici le support sera nos bonnes vieilles copies doubles perforées à grands carreaux. Libre aux élèves de choisir le thème, du moment que ce dernier mette en œuvre les règles élémentaires enseignées récemment. 

Sur le chemin du retour, ma mère me parle mais je l’entends vaguement, perdu dans mes pensées, au sein de la structure de mon récit. J’ai déjà mon personnage et ce dernier sera celui de « Target: Renegade » édité par Imagine, jeu que j’ai récemment eu, au format cassette, lors de mon anniversaire. Bon, « Renegade » c’est un peu l’histoire d’un rendez-vous manqué pour moi. Je me souviens encore baver devant l’illustration de la couverture réalisée par Bob Wakelin, au sein de l’espace multimédia Mammouth, pour lire en bas à droite de la jaquette « Disk ». Dans l'espoir inconscient que l'imposant vendeur (celui dont je vous parle dans certains articles) soit magicien, je vérifie auprès de lui le format... et il me le précise à sa manière, sous entendu « Dégage avec ton Amstrad cpc 464 petit »! Ce n’est que quelques années plus tard , au détour d’une compilation nommée « Arcade Action » que je prenais ma revanche sur le sort. Mais revenons à « Target Renegade ».

Je fais quelle pointure déjà?

Ce qui me choqua dans un premier temps fut la transition. De l’ambiance un peu « bagarre à la bonne franquette » de son prédécesseur, on passe carrément à une ambiance grave, mélancolique. En lisant le scénario on comprend pourquoi, le frère de notre protagoniste s’est vu assassiné par le milieu mafieux dans d’horribles conditions. Le menu est gris, sans fioriture, la musique… Punaise cette musique m’a longtemps interloqué, me renvoyant une tristesse sans nom. Et ce n’est pas celle jouée durant les différents niveaux qui améliorait la situation. La nouveauté principale dans ce volet était la possibilité de jouer à deux simultanément. J’en avais rencontré l’occasion une fois et je dois avouer que c’était bien sympa. Le point que je ne trouvais pas très réussi était celui des bruitages, je les trouvais mous, c’est toujours le cas. 

C’était donc décidé, « Renegade » sera mon personnage principal. Le truc c’est qu’il fallait réaliser un dessin de son perso en couverture… et je n’étais vraiment pas doué pour le dessin (c’est toujours le cas d’ailleurs). Qu’à cela ne tienne, du papier calque, la jaquette du jeu, le tour était joué. Et le thème de l’histoire? Je faisais alors appel à un autre personnage qui pour moi devint culte en 1982: Snake Plissken. Ainsi, comme un alchimiste amateur, je mélangeais « Target Renegade » et « Escape From New York » de John Carpenter en changeant le scénario, bref un vrai gloubi-boulga! Très honnêtement, je ne me souviens absolument plus des lignes couchées sur ces copies doubles, ce projet ayant disparu dans les méandres d’un déménagement douloureux.  Je me rappelle cependant de l’air quelque peu circonspect emprunté par ma prof de français à l’époque. Malgré cela, se dessinait un sourire de satisfaction sur mon visage en regagnant ma place au parfum de bois et papeterie après avoir présenté mon œuvre et, pour sûr, en rentrant de cette nouvelle journée de cours, je relancerai « Target: Renegade » pour aller affronter Mister Big.

mardi 25 octobre 2022

Le silence des ténèbres

1999. Le métier que j’occupe me renvoie souvent sur la route, quasiment par n’importe quel temps. Les kilomètres défilent, les panneaux des villes, villages, lieux-dits se succèdent tous possédant leur lot d’inconnu. En pleine nuit, alors sur l’autoroute, le véhicule que j’utilise décide de tomber en panne, ça devait bien arriver un jour ou plutôt une nuit en cet instant. Dans les hauteurs Auvergnates, la pluie a décidé de s’inviter, accompagnée d’un vent soutenu. Bloqué sur la bande d’arrêt d’urgence, je n’ai d’autre choix que de quitter l’habitacle chauffé pour trouver l’une de ces bornes oranges. 

Avec la flotte et Éole contre moi, le chemin me paraît long, je commence à être hypnotisé par les bandes blanches guidant mon chemin avec les glissières de sécurité. Quelle poisse! Finalement, mon salut arrive et son unique bouton me met en relation avec la gendarmerie locale. Cette dernière m’informe envoyer un dépanneur. Je reviens sur mes pas, pour retrouver un peu de chaleur dans mon habitat de fortune. Le instants passent, je pense inévitablement à la douceur de ma chambre que mes parents m’ont alloué pendant quelques temps, les aléas de la vie m’ayant vu revenir chez eux avec Opale sous le bras. Juste en face du clic clac que j’occupe il y a la Playstation avec un nouveau jeu qui n’attends que moi et que je n’ai pas encore eu l’occasion de tester: Silent Hill

Un menu... au-delà, l'horreur...

A cette époque je m’essaye au genre « survival Horror », depuis le premier Resident Evil, je me sens de taille à affronter à d’autres créatures de toute sorte. Je suis bientôt interrompu par l’arrivée du dépanneur, un vieil homme peu aimable sans doute pas très heureux de s’être fait réveiller à une heure aussi tardive. Il frappe brusquement à la vitre, pas le temps de dire.. "Bonsoir, bonjour"? Peu importe, moi aussi j’ai très envie de partir au plus vite de cette autoroute. La mise en place du remorquage prend un peu de temps, les conditions météorologiques n’aidant pas. Finalement, quelques instants plus tard me voilà dans la cabine de la dépanneuse. Au rétroviseur intérieur un artefact que je n’ai pas vu depuis longtemps, un désodorisant « le feu orange » mais aussi un ours en peluche accroché au levier de vitesse comme un paresseux à un tronc d’arbre. Casquette vissée sur la tête, le dépanneur conduit en silence, direction la ville où son garage est établi. La nuit est déjà bien avancée, les ombres se meuvent sous la lumière des lampadaires. Je ne le sais pas encore mais la grippe s’est invitée à bord et se déclarera durant le week-end qui s’annonce. Arrivé à destination, le minimum de courtoisie m’impose de saluer le dépanneur visiblement soulagé lui aussi de prendre congé. Ma quête d’hôtel ne sera pas longue, déposé en pleine zone d’activité, un établissement premier prix m’indique le chemin via son enseigne lumineuse. 

Le sommeil ne tardera pas à venir me questionner, quant au lendemain le train me permettra de rejoindre le domicile familial par mes propres moyens, l’employeur du moment m’imputant via des sous-entendus la responsabilité de la panne… ce qui ne m’a guère étonné. La grippe se rappelle à moi en m’embrassant avec ces quarante de fièvre et je la sens passer. Les jours de convalescence s’écoulent, ma santé s’améliore un peu alors je décide de franchir le pas… Me rendre à Silent Hill. Bien qu’ayant déjà fait Resident Evil 1 et 2, j’ai une légère intuition, celle que l’aventure sera différente, il faudra s’enfoncer un peu plus dans les ténèbres. Et puis dans Silent Hill, le protagoniste n’est pas entraîné, hors de question donc espérer piquer un cent mètre pendant plus de quelques minutes. 

Le jeu commence par un accident de voiture, celui de Harry Mason et sa fille Cheryl, à proximité de la ville de Silent Hill. En se réveillant, la progéniture de Harry n’est plus là et ce dernier part à sa recherche au sein de la ville plongée dans une brume fort peu accueillante. Loin de vouloir faire des rapprochements, un homme qui marche seul sur une route dans des conditions défavorables me rappelle des évènements récents peu agréables. Au détour d’une rue Harry aperçoit Cheryl qui s’éloigne, lui court après pour tenter de la rattraper avant de déboucher dans une impasse sordide fraîchement repeinte à la tripaille… Ambiance…

Je n’irai pas plus loin afin de ne pas trop en dire sur le déroulement des évènements. Je dois avouer que Silent Hill a été une expérience éprouvante tant sur l’histoire qu’en général. Bien que mon état s’était quelque peu amélioré, en fermant les yeux la nuit venue, abruti par les antibiotiques, il me semblait revoir les rues obscures de cette ville en proie à un sordide secret. Et puis il y avait ce fond sonore, discret mais lancinant, cette radio grésillant dès qu’un danger apparaissait. Pour sûr, cet épisode initiateur de la saga serait le dernier pour moi. Peu importe d’avoir obtenu la mauvaise fin, je ne voulais pas retourner dans cet enfer, entendre encore une fois les sirènes retentir et revoir les murs se parer de rouille, oh que non! Quelques temps plus tard, lors de l’époque PS2, j’appris la sortie d’un second volet puis d’autres épisodes au fil des années. Je n’ai jamais refranchi le panneau d’entrée de la ville, me contentant de regarder quelques captures d’écran ci et là au détour de magazines spécialisés. Cependant, lorsque je passe par temps brumeux devant un hôpital, une école, je ne les vois plus réellement de la même manière…

lundi 24 octobre 2022

Rod, Igor et Grichka sont sur un vaisseau

C’était un peu inéluctable, oui, ça devait bien arriver un jour. C’était en quelle année? 1981, 82 à moins que ce ne fût en 1983? Les années fuguent, ma mémoire a tendance à les suivre. Cependant, je revois ce gamin de 8 ou 9 ans (à choisir selon les années citées dans la phrase précédente), sur ce canapé au cuir élimé, martyrisé par des générations de griffes de chat passées par là. Ses mains s’amusent machinalement avec l’un de ces gadgets provenant du dernier Pif Gadget en date. Ce ne sont pas les « pois sauteurs du Mexique » qui réagissent au soleil ou encore le squelette dans lequel vous passez vos doigts pour l’affubler de jambes de chair. Peut-être ce cristal vert qui est censé s’arrêter de tourner lorsque vous positionnez la paume de votre main à quelques centimètres au-dessus ou encore cette idole Maya possédant un compartiment secret, vous permettant de cacher un petit secret? J’avoue ne plus m’en souvenir (mais je me souviens très bien des crises de nerfs de mon père sur le montage de certains gadgets) . 

Derrière lui, la baie vitrée du salon prend pour acquis les promesses d’un printemps venant tout juste de montrer quelques timides signes comme par exemple l’insert de cheminée vide et nettoyé. Devant lui, l’imposante télévision cathodique, calée sur la première chaîne en ce samedi après-midi, diffuse une émission présentée par deux jumeaux au look futuriste. Ce programme, c’est « Temps X » et quelques années après c’est sous le pseudo de Temps Nyx que j’écris ces lignes, la déesse de la nuit grecque étant venue s’associer à cet espace insondable (merci Ulysse 31, puis les livres de mythologie). Inutile de faire durer un suspens dont l’allure n’est qu’un pétard mouillé, ce gamin c’est moi. Mais revenons à ce samedi après-midi. Les thèmes défilent, certains me passent au-dessus de la tête, d’autres concernant ces machines du futur appelées ordinateurs me questionnent (je ne les vois guère fonctionner avant l’an 2000, année où les voitures voleront). Il y a aussi les rubriques un peu plus fantastique au fil des émissions, avec la présentation de films, de science-fiction ou fantastique, ces derniers m’impressionnent ou m’inquiètent tout comme certains livres dont la couverture me fascine. Inconsciemment, je retiens des noms d’auteurs qui ressortiront quelques années plus tard au fil de mes lectures. 

Mais pour l’heure, Igor et Grichka Bogdanoff semble s’octroyer une pause en présentant une série dont je n’ai encore jamais entendu parler: « La Quatrième Dimension ». Un écran en noir et blanc, une voix, puis un certain Rod Serling fumant sa cigarette me parle d’une dimension hors de notre espace temps, une dimension où tout peut arriver. Quelques secondes suffisent pour voir mon imagination marquée à vie… Par la suite je ne manquerais aucun épisode, enfin, au bon vouloir de la programmation audiovisuelle de l’époque. Quelques années plus tard, du haut de mes douze ans, alors que ma mère m’offre un cahier oxford à la couverture rouge et mon premier stylo plume au plastique blanc waterman (on ne s’emballe pas, du bon plastique, issu des rayons du supermarché Carrefour), je repense à Rod Serling et commence fébrilement à coucher des histoires que je trouve digne de la quatrième dimension… Ces dernières ne sortiront jamais de ce cahier et en y repensant je souris quant à ma naïveté de l’époque.


Une fois l’épisode terminé, mon imagination est partie à des années lumières. L’émission reprend mais je suis encore impressionné par la série. Au-dehors, le printemps tient ses promesses en nuançant ces dernières par de gros nuages blancs paresseux laissant leur empreinte ombragée sur les champs. Là, en cet instant, un bouleversement silencieux venait de s’opérer… Mon regard sur le ciel changea et, quelques temps plus tard, au fil des épisodes de «The Twilight Zone » si d’aventure je devais rencontrer des extra-terrestres venus en paix, je m’assurerais qu’ils ne détiennent pas un livre intitulé « Comment servir l’homme ».

 

samedi 22 octobre 2022

Batman et le magnétoscope - Seconde partie

En dévorant le film, j’étais néanmoins resté sur le qui-vive afin de m’assurer que l’enregistrement se déroulait sans accroc (comme les plans de Hannibal Smith). Oui mais voilà, c’était sans compter une fausse manipulation de ma part, la légère chute accidentelle du boîtier « by pass », amputant le long métrage de son pendant quelques minutes! Le drame! En réalité rien de bien grave, la scène touchée je la connais, elle est désormais gravée en ma tête d’autant que n’ayant pas pu voir le film au cinéma, j’ai tout de même joué à son adaptation sur mon Amstrad CPC 6128. Justement, le visionnage du long-métrage est terminé, d’ailleurs cela fait combien de fois que je le revois? Je n’ai pas compté, happé par le souhait de rattraper 1989, et c’est loin d’être fini! Mais pour l’heure, ma tasse est vide, mes tartines englouties et revoir Michæl Keaton foncer au sein d’une forêt sombre au volant de la batmobile m’a redonné envie de rejouer au jeu développé par Ocean. Je retourne donc dans ma chambre, après avoir déposé comme un voleur ma tasse dans l’évier de la cuisine style « Madame est servie édition bricolée ». Sur la porte de ma batcave, l’autocollant reprenant le batlogo issu de la boîte du jeu. Cette dernière reprend l’affiche du film, à l’intérieur la disquette dans un sachet plastique estampillé Ocean. 

Joli costume!

Après avoir traversé la véranda glacée, je mérite bien une petite séance de jeu non?! Là, installé confortablement à mon bureau, réchauffé par une autre chaleur, celle du radiateur, j’allume mon cpc 6128. En attendant que le moniteur sorte lui aussi de son sommeil, je jette un regard au-dehors et de là je vois le noyer dont les branches ploient quelque peu sous la neige. Ma contemplation est interrompue par l’écran bleu caractéristique qui vient de s’afficher. Allez, la disquette insérée, le lecteur charge le soft aussi vite que la batmobile. L’écran de chargement montrant Batman reste quelques courts instant pour laisser place à l’excellente musique composée par Matthew Cannon. J’aime beaucoup celle-ci, je la laisse se dérouler un peu, j’en profite pour me tourner vers le poster accroché au-dessus de mon lit, montrant Batman posant devant sa voiture. Ce poster est un cadeau de ma mère l’ayant trouvé en faisant les courses dans l’enseigne « Rond Point » devenu désormais « Carrefour ». Je lance finalement le jeu et c’est parti pour cinq niveau: Axis Chemicals, la fuite en Batmobile, retrouver la formule du Joker dans la batcave, La batwing interrompant la fête du Joker et pour terminer la cathédrale de Gotham City. 

Le soft n’est pas réellement difficile à part un ou deux points quelque peu énervants. Batman est un peu lent mais j’ai des étoiles plein les yeux, j’aime beaucoup cette adaptation qui n’est pas très longue à finir, cependant j’y reviens souvent. Les heures défilent, je délaisse un peu l’homme chauve-souris pour profiter de mes autres jeux. Le repas de midi s’annonce, j’ai toujours des répliques du film de Tim Burton en tête et lorsque je vois mon reflet en franchissant la porte vitrée de la cuisine attenante à la véranda, dans ma vieille robe de chambre, je ne peux m’empêcher de me souffler « joli costume! ». C’est ainsi que se déroula cette matinée de janvier 1990, au cœur de l’hiver… et c’est ainsi que je m’en souviens encore après toute ces années.

 


 

vendredi 21 octobre 2022

Batman et le magnétoscope - Première partie

Janvier 1990. A cœur ouvert, l’hiver se dévoile en recouvrant le paysage Bourbonnais d’une épaisse cape neigeuse que même les rayons d’un soleil timide ne parviennent pas à faire fondre. Peut-être irais-je faire quelques pas, avançant difficilement avec cette neige m’arrivant jusqu’au genoux, accompagné du chien de la famille digne héritier de ses prédécesseurs qui ont laissé leur empreinte dans notre vie. Mais pas tout de suite, non, car en ce matin, les vacances scolaires sont encore les reines de cette semaine qui ne tarderont pas à laisser le milieu scolaire réclamer son dû. 

Emmitouflé dans ma robe de chambre autant usée par les années que par les brumes d’un lourd sommeil, je contemple les environs au travers de la baie vitrée qui sépare le salon de la véranda. Comme tous les ans, à la même période, un imposant oiseau blanc ressemblant à une buse vient se poser sur l’un des piquets maintenant la clôture, rempart de fortune, entre le jardin et le vaste champ en face de la maison. Je reste là un bon moment, à l’observer mais bientôt mon odorat me renvoie le parfum d’un chocolat chaud accompagné par ses tartines badigeonnées de beurre doux et confitures (souvent aux fruits rouges). Les mains dans les poches trouées de ma robe de chambre, un peu débraillé, c’est en baillant que je me dirige vers la table basse du salon, savates traînantes sur la moquette passée.

En l’insert de la cheminée, ma mère vient de déposer une imposante bûche, offrande au dieu du feu qui ainsi rassasié nous réchauffera de sa présence pendant encore quelques heures. Elle s’en ira ensuite, s’affairant dans la maison. Mais moi, j’ai autre chose à faire et c’est du sérieux! Assis devant cette petite table (de mauvais goût) dont les pieds reprennent la forme de pieds de vignes, le parfum du chocolat revient me hanter. Une tartine dans la main gauche, c’est ma main droite qui s’occupe de saisir la télécommande à l’allure un peu « luxe high tech » du magnétoscope deux têtes. Oui, il y a peu mon père nous a offert pour noël ce qu’il considère comme un petit bijoux, un magnétoscope dont la télécommande est équipée d’un menu vocal! Vêtu de noir, plutôt fin, l’appareil est posé juste à côté de l’imposante télévision cathodique et se verra affublé du décodeur Canal +. De mémoire, il s’agit encore de celui où les codes doivent être saisis tous les mois mais j’ai un doute car je me souviens également de son remplaçant avec une clé. Autre petite révolution, mon paternel a également fait l’acquisition d’un petit boîtier qui fera « by pass » entre le décodeur, le magnétoscope et la télévision qui ne détient qu’une seule entrée péritel. Il y a même un bouton pour switcher facilement, enfin bref, j’avoue ne plus trop me souvenir du fonctionnement mais il y avait une bricole à faire pour pouvoir enregistrer Canal. 

A l’évocation du magnétoscope, un léger sourire se dessine sur mon visage. En effet, je me souviens encore de la voix féminine quelque peu robotique lors de la programmation (fastidieuse) des enregistrements ou du lancement de la lecture. D’autant qu’il était pour moi hors de question de rater l’enregistrement du film passé très récemment, j’ai nommé l’œuvre culte (pour ma part en tout cas) du premier Batman réalisé par Tim Burton avec Michæl Keaton dans le rôle titre et Jack Nicholson dans celui du Joker, Némésis de l’homme Chauve-souris. A l’annonce de sa diffusion sur la chaîne cryptée, tout un processus s’était mis en place, du choix de la cassette (souvent de marque « Scotch » chez nous) au choix de l’heure d’enregistrement selon la date de la rediffusion en VO. Oui, parce qu’en 1989, lorsque le film sort sur grand écran, je n’ai pas la chance de le voir, assistant à la déferlante « Batmania » depuis la maison via l’émission de Patrice Drevet « Drevet vend la mèche » alors diffusée sur FR3. Combien ai-je envié cette foule de badauds se pressant devant les véhicules promotionnels pour obtenir casquettes et T-shirt avec le célèbre batlogo!!!

Mais ma revanche arrive...cependant ceci sera conté dans l'article suivant...

jeudi 20 octobre 2022

La bataille des chips (il a coulé mon porte-avions!)

1989. C’est encore l’un de ces étés que ne renierait pas Vincent Perrot avec ces « 40 degrés à l’ombre ». Devinez quoi? Oui, je suis encore calfeutré dans ma chambre, volets fermés et comme chaque été nous ne partirons pas en vacances. Pour moi, ce n’est pas très grave d’autant que quelques fois, que ce soit du côté de mon père ou de celui de ma mère, de la famille vient passer quelques jours en notre maison. C’est l’occasion pour moi de bouger un peu et, par exemple, d’aller visiter des châteaux comme celui de Veauce avec le fantôme de Lucie. 

C’est alors une caractéristique d’habiter dans le centre de la France, pour la famille dispersée aux quatre coins du pays, notre maison est un peu considérée comme un point de passage, une étape avant de reprendre la route. Une remarque de ma marraine me fera alors sourire à l’époque: « Lorsque je viens ici, j’ai l’impression d’être au bout du monde ». Alors âgé de 15 ans, je suis assez d’accord avec sa phrase, excepté que moi j’y vis en permanence et j’ai réellement l’impression que les lieux font partie de moi, que ces derniers m’ont acceptés et me transmettent leur énergie, pansent mes plaies. 

Mais revenons à ce jour d'été 1989, je suis devant mon Amstrad CPC 464 avec une compilation éditée par Elite dont le titre m’échappe, ma mémoire me jouant des tours sur ce point. Cependant je me souviens d’un jeu en particulier au sein de celle-ci: Battle Ships. Là, dans la pénombre, sous les regards des posters de Rocky Balboa, Batman ou encore Operation Wolf, je m’évertue à couler les navires adverses contrôlés par le cpc. Tout du moins jusqu’à ce que mon père passe la tête par l’entrebâillement de ma porte pour me demander ce que je fais.

Il a coulé mon porte-avions (référence de vieux).

Clairement mon paternel n’est absolument pas intéressé par le jeu vidéo et considère l’utilisation de mon 464 à cette fin comme un pur gâchis. Pourtant, en quelques instants, le fait de reconnaître la bonne vieille bataille navale qu’il a connu via papier et crayon l’interpelle. Ça tombe bien car le soft propose un mode deux joueurs. D’ailleurs, je me souviens qu’étant petit, il m’avait initié à ce jeu vieux comme le monde sur une feuille à petit carreaux, sans doute sortie d’un cahier défraîchi qu’il avait l’habitude de conserver en son bureau aux tiroirs bringuebalants. 

Un peu réticent à l’idée de jouer à un jeu vidéo, la température caniculaire incompatible avec son état de santé termine de le convaincre. Allez c’est parti! Je lui explique les quelques rudiments nécessaire pour placer ses navires et je sors de la chambre afin de ne pas voir leur emplacement. Arrive mon tour, mon père sort mais quelques secondes plus tard il me semble apercevoir un regard indiscret derrière mon dos. Je crois qu’il a triché sur ce coup là! En réalité, en cet instant peu m’importait, content de voir mon père s’amuser pour la première fois à un jeu vidéo. Inutile de présenter en détails le principe mais lorsque la phase action du jeu se mettait en place lors des tirs d’artilleries j’avais l’impression de voir des céréales « Miel pops » voler dans les airs et la carte me faisait penser à un paquet de pâtes Lustucru!

Il y a quelques années de cela j’ai fait découvrir ce jeu à ma fille et nous y jouons ensemble de temps en temps (c’est moi qui fait semblant de tricher désormais, juste pour la taquiner), me rappelant cet été 1989 où nous jouions avec mon père à « Battle Ships » sur Amstrad cpc.

 

J'ai écrit une version de ce souvenir à l'origine sur My Gaming Story sous le pseudo October Ghost.

mercredi 19 octobre 2022

Symphonie pour nuit blanche - Seconde partie

Revenu en mon sanctuaire, j’ai hâte de tester ce nouveau jeu dont l’artwork me fait déjà pressentir le meilleur. Avant cela, un café, Opale sur le canapé à mes côtés, j’insère le disque au recto noir dans la Playstation, le bruit caractéristique de la lentille se manifeste tout comme l’écran de démarrage avec le logo Sony. BAM! Celui de Konami prend la place bruyamment, l’écran de Castlevania lui succède et m’invite à appuyer sur start… et là… C’est LA CLAQUE à l’âme monumentale. Un chœur féminin entonne le nom d’Alucard, me faisant frissonner. Je suis déjà scotché. Envoûté, j’attends sagement la fin du chant. J’avoue avoir un peu de mal à appuyer sur « start » pas parce que je crains un mauvais jeu, non, je sais que Symphony of the night EST déjà un excellent jeu. Non, je veux encore profiter du chant que je viens d’écouter, un peu comme Ulysse en proie au chant des sirènes. Allez, le temps est néanmoins venu de franchir le pas. La discrétion veut ici que je passe sous silence la scène d’introduction rappelant les faits de l’épisode précédent et d’en arriver où Alucard franchit les portes du château de son père. La musique… ces notes,  LA musique composée par Michiru Yamane continue de me prendre aux tripes, encore aujourd’hui rien qu’en écrivant ces lignes j’ai l’impression de revivre ce fabuleux instants.

Ce bon vieux logo au lancement d'un jeu.

Mais je dois aussi vous avouer que cet épisode de Castlevania est mon tout premier. J’ai bien connu, de nom, la célèbre saga mais cela s’arrêtait là. La découverte est donc totale. Dans la notice, je découvre qu’Alucard peut se transformer en loup, chauve-souris et brume, pas au début de l’aventure du moins, il devra les débloquer au fil de son aventure. Mais il y a aussi un autre petit trésor… Dans mes pérégrinations, je découvre une carte, celle d’un « familier ». En l’activant via le menu, une fée vient bientôt me tourner autour en me disant dans la langue de Shakespeare « let’s go! ». Ah d’accord, tu m’accompagnes dans l’aventure?! Je trouve ça tout simplement génial! Mais je suis encore loin du compte, surtout lorsqu’au détour d’une pièce (le laboratoire alchimique par exemple), cette même petite fée me souffle « there’s something funny about this wall » (approximativement). Quoi ce mur, qu’est-ce qu’il a ce mur? Et si… J’assène un coup d’épée à ce dernier… Des éclats semblent s’en échapper alors je continue ma frappe et là… Un passage secret!!! Merci petite fée! Des familiers, j’en découvrirais cinq puisque je joue sur la version européenne du titre: La fée donc, le démon qui activera certains interrupteur inaccessibles pour Alucard, la chauve-souris qui vous lancera des cœurs lorsque vous incarnerez le même animal, le fantôme et l’épée. La version japonaise que je découvrirais plus tard sur PSP en import en compte deux de plus: Une autre fée qui chantera pour vous, sur votre épaule lorsque vous vous asseyez et attendez un petit moment ainsi qu’un autre démon au long nez. Certains d’entre eux sont cachés dans des pièces secrètes.

Les heures passent, entrecoupées de pauses bien entendu, le crépuscule étend peu à peu son emprise sans que je m’en rende réellement compte. Opale, elle, dort toujours à mes côtés et daigne parfois se lever pour aller manger quelques croquettes. Je ne peux m’arrêter de jouer, la nuit accentuant l’essence même du jeu. je veux prendre mon temps, savourer les moindres recoins du château mais même après toutes ces années, je n’ai pas découvert tous les secrets, loin de là! Lorsque je regarde de nouveau l’heure sur mon réveil… non… déjà?!!!! La nuit est bien avancée, au-dehors malgré une certaine pollution lumineuse, les étoiles me confirment qu’il est sans doute temps de dormir un peu malgré la promesse d’une aube qui ne tardera pas. Alors, à contre-cœur j’éteins la console, pour me défaire de l’emprise vampirique… En vain. Dans mon sommeil les rêves sont peuplés de succubes, sorcières, squelettes lançant leurs os entre autre et me renvoient à certains passages des sombres murs. Je ne peux pas le nier, cela fait bien longtemps que je n’ai pas vécu un tel engouement.

Quelle beauté...

Quelques temps après, je termine le jeu d’une manière assez inattendue, en face de Richter Belmont. Enfin ça c’est ce que je crois. En retournant le week-end suivant dans le magasin de jeux juste pour y faire un saut, comme ça, mais peut-être aussi pour tenter de me délivrer de l’emprise de Dracula et son château, je parle du jeu avec l’un des vendeurs. Je lui explique que j’ai terminé le jeu et ma surprise quant à l’issue adoptée. Ce dernier sourit et me dit: « Oui, donc vous ne l’avez pas réellement terminé en fait ». Quoi?! Que veut dire ce message énigmatique? Sympa, il me donne un petit tuyau (comme Antonio Fargas dans Starsky et Hutch). Me voici de nouveau plongé dans cette symphonie nocturne, accompagnée de ma fée qui me délivre de mon statut de pierre, à grand coup de marteau,  lorsque je suis pétrifié. Et là, au détour d’une action que je n’avais pas encore réalisée, je rencontre Maria Renard une nouvelle fois dans une pièce souterraine où nous échangeons quelques mots…. Elle me donne un artefact me permettant de voir que Richter Belmont est sous l’emprise d’un certain Shaft, fidèle serviteur de Dracula. Là encore le silence s’impose à moi, j’en ai déjà trop dit et ne souhaite pas vous gâcher davantage votre éventuelle découverte de l’aventure. Tout ce que je peux dire c’est qu’une autre facette de la demeure se dévoile à moi.

Je pourrais vous parler des heures de cette symphonie nocturne… Après toutes ces années, lorsque mon familier vient m’accompagner pour poursuivre ma quête, je me revois cette nuit de 1997, sur mon vieux clic clac accompagné d'Opale, pendant que la voûte céleste poursuivait inlassablement son chemin. 

En mémoire de Opale.

 

mardi 18 octobre 2022

Symphonie pour nuit blanche - Première partie

1997. La semaine est bel et bien terminée, tout du moins jusqu’à lundi prochain. En mon petit appartement trône la Playstation premier du nom que j’ai pu m’offrir il y a quelques temps de cela grâce à un truc que l’on appelle « treizième mois ». Depuis qu’elle m’accompagne, la console a vu passer quelques jeux mais chuuutttt! Ceci fera sans doute l’objet d’autres articles. Ici, via ces lignes, je vais vous parler de ce que j’appelle « un moment alchimique », j’entends par ce terme que tous les éléments ont été réunis pendant une fraction d’heures, de minutes, bref de temps, pour conserver un souvenir gravé en mon âme de joueur et même tout court. Rien qu’en pensant à ce jeu, à écrire ces lignes je suis parcouru de frissons et d’une nostalgie, de celle qui serre le cœur et réclame le retour de ce moment au sein d’une nuit blanche passée trop vite. Allez, il est temps de vous en dire un peu plus.

Me voilà donc (plus où moins) frais comme… un gardon? Non je n’aime pas le poisson. Vous avez saisi l’idée, c’est samedi matin avec, au réveil, toute sa perspective de temps libre qui s’offre à moi. Je vis alors aux abords d’une ville moyenne avec ses nuisances mais aussi ses petits avantages comme par exemple la présence en son centre d’un magasin indépendant de jeux vidéo à présent quasiment tous disparus. Sur la table, à côté de mon « clic clac », encore ouvert, le dernier Playstation magazine fait état d’un jeu qui a d’abord attiré mon attention cette dernière s’étant transformée en ce que l’on appelle « hype » de nos jours. Ce jeu c’est Gran Turismo de Polyphony digital filiale de Sony. Pire encore, outre le jeu, il est aussi fait état d’une manette qu’il serait bon ton de posséder si l’on veut apprécier la simulation de voiture jusqu’au bout: la Dualshock avec ses sticks et surtout sa fonction vibration qui vous donnera l’impression de sentir vos pneus déraper sur les pistes. C’est décidé, je vais me rendre dans le magasin (dont j’ai oublié le nom) où j’ai l’habitude d’aller désormais (Au revoir Micromania et ses feuillets bleus du temps de l’Amstrad) pour faire l’acquisition de Gran Turismo et de la Dualshock! 

Après quelques babioles ménagères et surtout m’être assuré que Opale, la minette qui partage ma vie, ait des croquettes ainsi que de l’eau à disposition, je pars en direction du centre ville. Permettez moi ici un aparté concernant Opale que j’aimais beaucoup et qui marqua ma vie de son passage. C’est au détour d’une visite dans une animalerie, accompagnant la petite amie de l’époque pour acheter des aliments pour ses poissons, que je la vis. Patientant pendant que ma copine ne trouve les bons aliments, mon attention est attirée par une phrase « Vous n’avez que ça? ». Un peu curieux, je détourne le regard vers un couple et leur enfant se tenant devant une vitrine où une jeune chatte, seule, les regarde avec insistance en miaulant essayant vainement d’attirer leur sympathie. En face du couple, le propriétaire des lieux, un peu cynique sur les bords, ne cherche même pas à les convaincre si bien que les personnes s’en vont rapidement. Autant le dire tout de suite, je n’ai jamais aimé les animaleries mais pourtant, j’étais là en cet instant. Je me dirige alors à mon tour vers la vitrine et, maladroitement, demande des informations sur la minette qui maintenant griffe ardemment la vitrine toujours en miaulant. Le vendeur me voit venir avec mes gros sabots et à part me dire qu’il s’agît d’un chat de type européen (plus communément appelé chat de gouttière) c’est tout ce qu’il daigne me donner comme explications. Oh et puis m…. C’est décidé je l’emmène avec moi! C’est ainsi qu’en sortant des lieux, je me retrouvais avec une cage abritant Opale dans une main , un sac de litière et un bac dans l’autre (oui je sais, super balèze le mec!) tandis que ma copine avait, elle, trouvé les aliments pour ses néons. Opale a donc commencé à partager ma vie ce jour de 1997 et c’est sa photo qui me sert d’avatar un peu partout, tant elle a marqué mon existence.

Mais revenons à cet autre jour de 1997 où je me dirige, décidé, vers le magasin de jeu vidéo. Après avoir eu un peu de mal à trouver une place dans le parking à étage du centre ville, il me faut emprunter les rues piétonnes, fendre la foule que je n’apprécie guère, passant devant libraires, disquaires (dont un particulièrement exiguë, sombre et ne vendant quasiment que du métal) et autres magasins de fringues pour enfin atteindre une rue un peu moins fréquentée qui m’a toujours fait penser à celle où le père de Billy trouve Gizmo dans les Gremlins. Allez, j’y suis presque et c’est avec un sourire intérieur que je pousse la porte du modeste magasin. Oui, car ce dernier est assez étroit mais n’en recèle pas moins des rayons capable de faire tourner la tête au joueur le plus difficile. Mine de rien il y a déjà quelques personnes s’afférant à regarder les titres. Au comptoir, l’un des vendeurs discute avec un client pour lui donner des conseils sur un jeu. Peuh, moi je n’ai pas besoin de « conseils », je sais exactement ce que je veux Monsieur! D’ailleurs je le vois déjà dans le rayon des titres récents, dans son emballage flambant neuf avec, à ses côtés, la Dualshock dans son emballage estampillé SONY. J’ai déjà la tête qui tourne et, éclairé par une lumière divine accompagnée de chants d’anges (enfin dans mon imagination hein!) je tends le bras pour m’accaparer le jeu tant convoité… Avant que mon regard ne se dirige vers le rayon juste en dessous et s’attarde sur une jaquette à l’artwork magnifique qui me rappelle le plaisir que j’avais à regarder les jaquettes des softs Amstrad CPC (enfin ça dépendait!). Sur la boîte un nom: Castlevania Symphony Of The Night. Troublé, mon geste se fige, hypnotisé je me saisis du jeu. Je ne le sais pas encore mais l’auteure de l’illustration se nomme Ayami Kojima. Au verso de la boîte je m’enquiers du scénario: Le comte Dracula entame une nouvelle résurrection, son château réapparaît, réveillant par la même occasion son fils Alucard. Ce dernier, le combattra pour mettre un terme à la menace que son père représente et croisera par la même occasion la route de Maria Renard elle même à la recherche de Richter Belmont le célèbre chasseur de vampire.

Bon ok, on arrête tout! La simulation automobile? Je m’en fous en cette instant, nous verrons plus tard! La Dualshock? Au diable elle aussi! Vous ne voyez pas que je viens de me faire vampiriser là?! En déposant le jeu sur le comptoir afin de régler mon achat (oui car le vampirisme a ses limites tout de même), l’un des vendeurs me soufflera: « Vous avez bien fait, vous n’allez pas le regretter ». Troublé je repars donc vers mon appartement afin d’accompagner Alucard en son sombre dessein… Mais ceci fait l’objet d’un autre article...
 
Le début d'une grande histoire...

 

lundi 17 octobre 2022

Ils se sont fait plein de patates 3 - Seconde partie

Après avoir bazardé tout ce qui a trait au travail scolaire me voilà donc face à mon écran bleu et son clavier qwerty. J’ai décidé de commencer par Rambo, adaptation du second volet de ce vétéran de la guerre du vietnam incarné par Sylvester Stallone dans le long-métrage. Ces films, je les connais bien et je les aime beaucoup enfin surtout le premier lui même tiré du livre de David Morell datant de 1972. Ayant moi même un père ancien combattant de deux conflits (Indochine et Algérie) et lui même béret vert, je suis sensibilisé à ces traumatismes que vit John Rambo dans ce premier volet. A chaque visionnage je suis pris aux tripes, je regarde mon paternel d’un autre œil. Mais revenons au jeu dans lequel nous incarnons le soldat expérimenté envoyé au sein de la jungle vietnamienne pour secourir d’éventuels frères d’armes américains encore prisonniers. Bon, autant le dire tout de suite j’ai peu accroché à cette adaptation réalisée par Ocean et reprenant le système de Commando (de Elite) en moins bien ai-je trouvé. Je n’ai jamais réussi à aller très loin et n’ai jamais vu la fin du jeu. Petite mention pour la musique d’intro que j’ai encore en tête.

Après ce tour rapide sur le premier soft, j’enchaîne avec Kung-fu Master. Il s’agit d’une adaptation de la borne arcade éponyme que je n’ai pas connu à l’époque. Après un écran de chargement qui me rappelle la scène de combat entre Chuck Norris et Bruce Lee dans « la fureur du dragon », le menu principal me rappelle un peu celui de Rambo. Je choisis Joystick pour les contrôles puis équipé de ma manette Amsoft un peu bancal, me voici propulsé dans une forteresse dont je devrais gravir chaque étage en tapant sur tout ce qui bouge. J’accroche tout de suite, j’apprécie l’ambiance, la prise en main et j’avance plutôt pas mal malgré ces p… de lanceurs de couteaux et ces foutus sphères emplies de lames acérées! Je parviens à atteindre la fin une fois de mémoire. Kung-fu Master devient donc instantanément un classique à mes yeux même si il n’a aucun thème musical.

Tu vas voir espèce de...mec en violet!

C’est un peu une autre affaire concernant Fighter Pilot, une simulation d’avion de chasse qui m’a l’air assez pointue. Honnêtement ce que j’aime le plus c’est la musique d’intro mais je trouve l’ensemble du soft soigné. N’étant pas un féru de simulation, je ne peux juger sur la qualité intrinsèque de Fighter Pilot, édité à l’origine par Digital Integration qui de mémoire était spécialisé dans les simulations. Une anecdote cependant, le fils (beaucoup plus âgé que moi) de mon futur proviseur adjoint de lycée  connaissant mes parents vint s’entraîner un peu sur le jeu avant d’entamer une formation de pilote de ligne. J’imagine donc que le soft était quand même pas mal!

 Je retiens à présent mon souffle car j’ai gardé le meilleur pour la fin, enfin c’est ce que je croyais en ce moment. J’insère la face B de la seconde cassette pour charger Ghostbusters. En attendant le transfert je me plonge dans le manuel d’utilisation et suis tiré de ma consultation par un « GHOSTBUSTERS » tonitruant lancé par le haut parleur du CPC! Le thème musical que je connais bien commence à se jouer sous forme d’un karaoké. Ça promet! Vient ensuite la constitution d’une franchise dans mon coin, on me demande mon nom et si je détiens un compte en banque. Répondant par la négative, je me vois octroyé 10 000 dollars pour équiper l’Ecto 1 (plusieurs modèles aux choix avec des prix variables), c’est parti! Me voilà propulsé sur une carte de la ville et déjà l’un des quartiers fait état, par sa couleur rouge clignotante, de la présence d’un spectre. Au volant du légendaire véhicule, en profitant pour aspirer quelques fantômes qui traînent sur la route, direction les lieux. Un cousin de « bouffe tout » s’amuse à déranger le voisinage. Un peu de pack proton (attention à ne pas croiser les effluves), le piège qui va bien et hop, s’en est terminé du petit saligaud! Bon, on ne va pas se mentir, Ghostbusters de Activision n’est sans doute pas la meilleure adaptation ni le plus grand jeu de l’Amstrad CPC. Pourtant je l’apprécie toujours autant après toutes ces années, malgré ses défauts. Et puis quel plaisir d’écouter le thème même si ce dernier est repris ici à outrance et peut taper sur le système à la fin. Il y aussi la présence du Marshmallow Man qui s’amusera à détruire un quartier si vous n’êtes pas assez réactif! 

Who you gonna call?

They Sold A Million 3 reste pour moi un fort souvenir. Je reviendrais souvent vers la compilation surtout pour Kung-fu Master et Ghostbusters… au-delà ça, je me demande aussi ce qu’est devenue Mamie Colette, avec sa voix chantante qui s’intensifiait parfois, prémices d’une tempête pour celles et ceux qui n’avaient pas appris leur leçon

dimanche 16 octobre 2022

Ils se sont fait plein de patates 3 - Première partie

1987. La rentrée se poursuit, l’automne envoie sournoisement ses troupes composées de grisailles sur fond de températures fraîches. Une journée de collège vient de se terminer et bien souvent les heures passées en ces murs n’étaient pas des plus agréables. J’avais un petit truc pourtant, pour m’aider à tenir: penser au jeu auquel j’allais jouer le soir venu. Nous n’allons pas nous mentir, par-dessus le marché, j’étais loin d’être le premier de la classe même si je faisais des efforts. Certains profs le voyaient, comme la prof de maths dont j’ai oublié le nom mais que l’on surnommait « Mamie Colette ». Une petite dame énergique, autoritaire, d’un certain âge mais à qui on ne la faisait pas. Lorsque des élèves vous demandaient qui était votre prof de maths, à l’évocation de son nom leurs visages empruntaient soudainement une expression livide. Malgré mes notes nullissimes en la matière, Mamie Colette m’encourageaient.

Mais revenons à cette journée enfin terminée. Enfin pas tout à fait, car je dois faire face à la gêne de la voiture qui m’attends à la sortie. La Renault 5 de ma mère est au garage pour révision et le garagiste lui a prêté une « belle » Peugeot 104 d’un orange pétant que des substances hallucinogènes ne sauraient renier! Pire encore, lorsqu’elle me voit parmi le flot des élèves qui se précipitent une fois qu’a retenti la cloche, comme si l’air des lieux était vicié, elle klaxonne attirant plusieurs regards vers le véhicule criard! Un peu comme un malfrat qui aurait repéré Starsky et Hutch aux alentours, je me faufile le plus discrètement possible jusqu’à la Peugeot ce qui fait bien rire ma mère. Allez, le calvaire se termine. Sur le retour, même si je suis en général peu loquace, je raconte un peu le déroulement de ma journée. Une fois rentré, posant lourdement ma besace sur le sol moquetté de ma chambre, je retrouve mon père s’évertuant à me bricoler un endroit pour y installer mon CPC 464. Armé d’un marteau ayant subi les assauts du temps et de gros clous, il fixe une épaisse planche en provenance d’un ancien meuble au sein d’une bibliothèque/étagère (sans doute en provenance de La Redoute, il y a quelques temps de cela). Je suis un peu circonspect mais au final j’imagine déjà l’ordinateur installé, mes jeux et livres sur l’étage au-dessus.. Ouais ça peut le faire!

Quatre jeux... Plein de patates!

L’extension maison dépasse forcément et il y a un peu de dévers mais en allumant ma lampe de bureau articulée à présent transférée sur ce nouvel emplacement, chassant ainsi les ombres un peu trop insistantes de cette fin de journée, un certain bien-être m’emplit. Oui, je suis sensible aux ambiances. Mon père me file un coup de main pour déplacer la machine de mon bureau destiné aux études et en profite pour poser sur le clavier un paquet en provenance des Trois Suisses! Décidément, la soirée s’annonce sous les meilleurs auspices. Oubliant ma journée de merde, le paquet laisse place à une toute nouvelle compilation: They Sold A Million 3 éditée par Ocean. Celle-ci regroupe quatre jeux: Rambo (en réalité l’adaptation du second film), Fighter Pilot, Kung-fu Master et Ghostbusters, film pour lequel je voue un culte alors tout particulier. Cependant, la réalité ne saurait être indulgente et il me faut d’abord m’acquitter des devoirs pour le lendemain avant de pouvoir plonger dans ces nouveaux jeux qui n’attendent que moi… Mais ceci se dévoilera dans le prochain article.

samedi 15 octobre 2022

Sir Walter Scott et les gredins de l'Amstrad

1988. Les vacances d’été vont bon train et ont vu débarquer mes cousines du côté de ma mère. Avec elles des jeux électroniques au format « table top » tel que « Mario et la cimenterie » ou encore un certain « Donkey Kong ». Même si je suis curieux car je ne connais pas l’univers Nintendo et que nous nous amusons beaucoup avec ces jeux, mon regard reste attiré par mon Amstrad CPC 464. D’ailleurs il y a peu, j’a bénéficié d’une salve de promo Micromania commandée via les feuillets publicitaires de mon premier numéro d’Amstrad Cent Pour Cent (le numéro 5). Les jours passent, les cousines repartent en leur contrée et ainsi les lieux qui se virent animés redeviennent soudainement à leur état d’origine; calme et apaisé. 

Je retourne donc à la solitude de ma chambre (que j’affectionne particulièrement en réalité), retrouvant mon bon vieux CPC, rien que pour moi. Nous sommes au mois d’août et l’astre ardent, lui, est toujours là. Mes volets fermés, protégé de Sire Soleil, je m’en vais essayer un soft sur lequel je me suis peu penché: Ramparts de U.S Gold. Ce dernier nous mets dans l’armure de deux chevaliers, Sir Griswold et Sir Larkin transformés en géants, maudits par un esprit malin. Pour recouvrer leur état originel, les deux hommes devenus gredins se lancent à la poursuite de leur ennemi dans les contrées d’Albion, détruisant les forteresses de quelques barons peu amènes à les laisser passer. En clair, il va falloir casser du château en essayant de ne pas se faire trucider. 

Des gredins vous dis-je!

D’emblée j’apprécie l’écran de chargement et surtout le menu principal reprenant les visages de nos deux protagonistes sur fond d’une musique médiévale endiablée! Le jeu peut se jouer à deux simultanément, permettant ainsi d’en finir plus rapidement et passer au château suivant. Pour ma part, en cet instant c’est seul que je jouais et en réalité le jeu n’a pas de fin! C’est donc assez vite que la lassitude vint réclamer son dû et je laissais mon personnage au bout de quelques tableaux (la couleur change d’un niveau à l’autre de mémoire) s’apprêtant à faire ripaille sur un hamburger trouvé en cassant un mur! Je suis peu revenu vers Ramparts par la suite, le chargeant de temps en temps pour faire une petite partie.

Retour en 1988, dès que j'ouvre ce livre...
Pourtant, la journée est loin d’être fini. Dans le jardin, l’ombre change de camp lors de l’après-midi et celle du généreux cerisier qui trône dans notre jardin m’appelle pour une séance de lecture, avec la promesse d’être accompagné d’un verre de sirop Teisseire ou peut-être d’un coca cola agrémenté de quelques glaçons. Avec la musique de Ramparts résonnant encore en ma tête, je fais un détour par la bibliothèque familiale située dans le salon, regorgeant de classiques. Décidément, j’ai la chevalerie dans la peau en ce jour et mon choix se porte sur un livre que je n’ai encore jamais abordé: Ivanhoé de Sir Walter Scott. Alors que la musique du jeu d’U.S Gold s’estompait au fil des pages, je ne pouvais m’empêcher d’apposer le visage de Sir Griswold sur celui de Reginald Front-de-Bœuf. Cette journée d’été 1988 reste donc pour moi mémorable en tout point et bien que je n'ai plus mon Amstrad CPC 464 depuis longtemps, j'ai conservé avec soin les classiques de mes parents.

vendredi 14 octobre 2022

Le chewing-gum profanateur

1987. Me revoici chez le mammifère écrasant les prix, en train de pousser le caddie pour ma mère qui s’active à faire les courses. Il n’y a pas si longtemps que cela elle a obtenu son permis et c’est donc dans sa Renault 5 bleu marine d’occasion que la matinée de ce mercredi nous voit partis pour le ravitaillement. Ni elle, ni moi ne sommes réellement emballé de se retrouver dans les grands rayons, au milieu de gens qui discutent parfois juste devant le rayon auquel nous avons besoin d’accéder. Une fois le  chariot rempli, direction les caisses et là aussi c’est loin d’être une mince affaire, tout ça sous le regard blasé et fatigué d’une caissière qui rêve déjà d’avoir terminé sa journée ( et combien je la comprends). Alors que les sacs plastiques à l’effigie du pachyderme se remplissent, j’ai un regard de biais vers mon espace  préféré, le vénéré magasin multimédia. 

Ma mère quant à elle pense à ses mots croisés qu’elle achète dans l’espace presse situé dans la galerie marchande, non loin justement du Saint Graal pour moi. J’ai un plan, sous couvert du « juste un regard Maman », je me rends au milieu des cassettes dédiées à l’Amstrad CPC 464, tout ça après avoir patienté à mon tour que les mots croisés se retrouvent entre deux sacs de courses dans le chariot. Encore mieux, le dit rayon se trouve juste à l’entrée nous permettant de surveiller les courses (il ne faudrait pas qu’on nous pique les tablettes de chocolat noir premier prix et les chewing-gum au goût exotique… trop exotique peut-être).  Ne s’agissant pas d’une occasion spéciale, inutile de me diriger une fois de plus vers les productions Ocean ou U.S Gold mais hors de question de me faire avoir par Mastertronic, non Monsieur! D’ailleurs, mon vendeur « préféré » (vous savez maintenant pourquoi si vous avez lu mes précédents articles) est fidèle au poste, j’imagine un peu ce qu’il pense: « Tiens, rev’là le petit con! Ah en plus il ramène sa mère qui n’y connaît rien, génial, ça va être une super journée! ». 

Mon regard se perd dans le rayon mais je dois faire vite, il y a du frais qui attends d’autant que nous devons ranger les courses dans le coffre de la Renault 5 puis faire le chemin du retour soit trente bons kilomètres! Mon œil est attiré par une jaquette quelque peu.. dérangeante dirons-nous: celle de Profanation d’un certain Eric Chahi. A l’époque je ne connais pas encore ce nom, inutile de le présenter de nos jours. Édité par une société française, Chip que je ne connais pas non plus me voilà face à une sorte de zombie transperçant la tête d’un pauvre gars avec un poignard dans ce qui semble être un labyrinthe. Étonnamment ma mère ne dit rien, le prix du soft lui convient et hop, me voilà avec un nouveau jeu dans la poche… enfin pas encore, je dois passer le cerbère de la caisse qui désapprouve mon choix lorsque nous nous présentons pour le paiement, je peux le lire dans ses yeux. Il faut dire qu’à la maison, mon père nous a offert Canal + (c’était + avant) et j’ai déjà vu une déferlante de films vivement déconseillés pour mon âge (exemple: « Délivrance » de John Boorman ou encore « un justicier dans la ville » avec Charles Bronson). Quoiqu’il en soit, je ne pense pas qu’une telle jaquette puisse être de nouveau proposée de nos jours dans les rayons.

Une porte... des mystères... un chewing-gum

Allez, il est temps de rentrer. Dans sa voiture ma mère clope, beaucoup, c’est pas génial mais j’aime beaucoup ces sorties avec elle mine de rien car j’ai toujours un petit quelque chose en plus. Une fois à la maison, Hors de question de couper au rangement des courses bien qu’il me tarde d’essayer mon nouveau jeu. Ouf, le dernier sac est vidé, direction ma chambre parce que l’heure tourne et je souhaite en savoir un peu plus sur le nouveau venu avant le repas de midi. Pendant le chargement, je relis le résumé: le joueur incarne un aventurier pilleur de tombes armé d’un fusil. C’est simple, efficace, pas très moral non plus mais inutile de se prendre la tête. La cassette blanche avec l’adresse de l’éditeur inscrite dessus continue de dérouler sa bande (un peu plus de 8 minutes), j’en profite pour tester l’un des nouveaux chewing-gum goût exotique (un mélange de saveurs il me semble, agrémenté d’abricot). Il n’est pas mauvais mais j’ai une drôle d’impression en mâchant la sucrerie et retombant sur la jaquette, une sorte d’étrange connexion s'établit. L’écran de chargement ne reprend pas le dessin, heureusement. Ici nous sommes face à une porte entre-ouverte semblant renfermer un savoir interdit.

Une fois le transfert de données achevé et un court écran de présentation, me voilà propulsé dans un labyrinthe au teint jaune quelque peu agressif et des créatures hostiles dont une qui me fait penser à un chewing-gum justement. Je ramasse des coffres sur le chemin. Ouch, le scrolling n’est pas des plus agréable mais je continue ma progression. Je dois bien l’avouer, au bout du niveau, l’ennui commence à poindre son ombre. « Hey, monsieur le gosse pourri gâté, tu ne vas pas faire ton difficile quand même! » Me souffle une petite voix. C’est vrai, je n’ai pas à me plaindre, cependant la réalité est là: Profanation n’est pas le meilleur jeu de ma « CPCthèque ». Oui mais au moins j’ai découvert l’éditeur Chip et aussi le fait que je ne rachèterais sans doute aucun autre de ses jeux!  Et puis le chewing-gum que j’ai dans la bouche me laisse un goût désagréable, trop tard l’association est faîte! Profanation rejoint, quelque temps après, les cassettes que j’apprécie le moins dans le carton dédié mais pas avant d’avoir un peu persévéré. Il n’est pas réellement difficile mais trop répétitif et ce n’est pas le changement de couleur entre deux labyrinthes qui changent la donne. Malgré cela, après toutes ces années, je me souviens encore de lui… et de ce fichu chewing-gum!

jeudi 13 octobre 2022

Aparté - SEB c'est bien!

1979 – J’ai cinq ans. Depuis quatre ans mon père s’évertue à retaper, surtout le week-end, la maison achetée à une famille d’agriculteurs qui veille sur les champs alentours. Il y a du boulot, ça n’avance pas vraiment comme il le souhaiterait mais avec son emploi de commercial pour une grande marque de glace alimentaire, Gervais pour ne citer que lui, son quota de temps destiné aux murs est sérieusement réduit. Avoir son paternel qui bosse dans une boîte de glaces, quand on a cinq ans c’est plutôt cool dans le sens où mon père se permet de m’emmener en virée au sein des entrepôts. Petit passage dans les bureaux commerciaux avec une glace en prime pour finalement sortir avec quelques goodies en poche (autocollants, porte-clefs, etc…). 

Mais aussi sympathiques que soient ces aspects, un autre avantage les surpasse et s’approche de ce que l’on appelle « le comité d’entreprise » de nos jours. Ainsi, un soir, mon père rentre à bord d’une vieille Opel, puisque la voiture familiale est au garage. Cette dernière consomme quasiment un plein au démarrage et lorsque je me retrouve à l’arrière j’ai l’impression d’être dans un salon. Bon, ça ce sont mes souvenirs, des flashs, car oui, mes cinq ans sont bien loin et je ne me souviens pas de la couleur de mon slip ce jour là. Mais revenons à ce fameux soir qui voit rentrer mon père en la demeure familiale composée de bric et de broc. Sous son bras un paquet, estampillé SEB. Semble-t-il, ce dernier contient autre chose qu’un énième ustensile ménager. Pourtant le foyer en aurait bien besoin, surtout lorsqu’on associe des embouts d'un mixeur hors service avec une perceuse et que l’on tapisse les murs de la cuisine avec une préparation de gâteau (mais si, t’inquiètes ça va marcher, c’est comme un vrai mixeur!).

Je suis intrigué, surtout par le nom de l’objet: Téléscore. Et puis il y a cette photo montrant deux bâtons qui semblent se renvoyer une balle carrée. Allez, ni une ni deux mon paternel s’évertue à déballer l’appareil qui est en réalité ma toute première console mine de rien. Plastique noir, sobre, deux réglettes orange (couleur très années 70) solidaires de l’objet qui font office de joysticks, deux graduations avec des chiffres, un gros bouton orange en son centre et pour terminer quelques interrupteurs pour diverses options. WAOH, mais qu’est-ce que c’est que ce truc?! Avant toute chose il faut insérer six grosses piles rondes pour faire fonctionner le monstre qui pèse plus lourd soudainement. Après quoi, direction le salon pour brancher le téléscore à la télévision cathodique alors en noir et blanc pour nous. 

Oui, vous ne rêvez pas c'est ma vision artistique!

Via les molettes de la TV, mon paternel recherche « La » chaîne et trouve bientôt cette dernière mais avant il aura pris soin de relier la console via un câble type antenne, soudé au plastique. Encore un peu de patience et… ça y est! Comme sur la photo du carton, deux bâtons se renvoient une balle carré. C’est ainsi que je fais connaissance avec mon premier clone de PONG. La machine permet de jouer seul contre elle ou bien à deux. A cette époque mon père est assez curieux de ce qui se fait en matière d’évolution technologique, alors il se propose de jouer avec moi. Et c’est parti! Bon, je souligne aussi qu’il a tendance à tricher un peu et via sa réglette de score s’octroie deux points d’un coup! Mais je m’en fiche, je suis bien trop accaparé par mon entrée dans le monde du jeu vidéo. Et puis, même si ils se ressemblent tous, il y a d’autres sports comme le squash, le foot etc… que l’on séléctionne en basculant tel ou tel switch. Plus tard, une autre console, similaire au téléscore s’invitera à la maison, accompagné d’un pistolet avec lequel on tirait en direction de la télévision. La marque? J’avoue n’en avoir aucun souvenir, vu que le marché de l’époque s’est vu inondé par tous ces clones. Ma mémoire a tendance à fuguer désormais. Mais ce que je retiens de ce soir de 1979 c’est que SEB, c’était vraiment bien!

mercredi 12 octobre 2022

Les vendredis de Temps Nyx

Vous savez, si il y a bien un jour que j’appréciais par-dessus tout c’était le vendredi. Parce que ce jour annonçait la fin d’une longue semaine de collège, parce que lorsque sonnait la fin des cours c’était un immense soulagement. Le week-end n’était pas encore entamé, cela voulait dire avoir une soirée bonus avec mon Amstrad CPC 464, peu importe la longueur de la cassette sélectionnée, il me semblait que le temps était ralenti, voir arrêté. 

Peu importait la saison, là, juste après le dîner, direction mon sanctuaire avec les posters de Batman, Schwarzy, Stallone, ceux dégotés dans le magazine Amstrad Cent Pour Cent et j’en passe. Après une hésitation plus où moins longue concernant le jeu du vendredi soir, le temps de son chargement, je me revois aller boire un verre d’eau dans la cuisine qui jouxtait le salon familial et, mon verre à la main, petite visite éclair aux parents, histoire de voir le programme TV du moment sur l'imposante télévision cathodique. Ainsi défilait l’émission Thalassa ou divers téléfilms prenant bien souvent l’allure d’un navet sur la cinquième chaîne selon le cas.

Et là tout de suite, un jeu me revient particulièrement en tête, c’est Deflektor de Gremlin Software, connu pour ma part via la compilation 12 jeux extraordinaires. Mais si je me souviens bien de ce jeu consistant à réfléchir un rayon laser via un système de miroir c’est surtout grâce à la musique du regretté Ben Daglish. Quelle musique! Elle est d’ailleurs actuellement sur mon téléphone et je la mets régulièrement en sonnerie. Même si j’ai dit que la saison m’importait peu, en réalité j’appréciais le printemps, les jours rallongeant, mes volets de chambre restaient ouverts plus longtemps me permettant ainsi d’apprécier le paysage bourbonnais alors que la musique de mes jeux préférés résonnaient en mes oreilles. 

Rien qu'avec cette image la musique me revient!

Ainsi se déroulaient mes vendredis soir avec la promesse du samedi à la clef durant lequel j’allais attaquer les choses sérieuses niveau jeu (lorsque aucune obligation familiale n’était de mise) mais aussi côté séries TV. Tout ça pour dire qu’il ne s’agissait pas seulement de cassettes, jeux ou machine mais bel et bien d’un ensemble. Et vous? Comment se déroulaient vos vendredis soir? N’hésitez pas à me le dire via le système de commentaire!

mardi 11 octobre 2022

L'invité surprise - Seconde partie

Au fur et à mesure que mes mains fébriles s’acharnaient sur le papier, mes yeux remarquaient immédiatement l’iconique Batlogo. Mon cœur battant à cent à l’heure, je continuais de découvrir cet invité surprise. Là, sous mes yeux médusés, la jaquette d’un nouveau jeu Batman (illustrée par Bob Wakelin) venait de se dévoiler. La boîte est du même acabit que des précédentes citées plus tôt. Alors oui, dans les feuillets bleu de Micromania mon attention avait été interpellé par un futur jeu de l’homme chauve-souris mais aucune indication, ni sur son contenu et encore moins sur sa date de sortie. Je ne m’attendais certainement pas à ça. Avant de l’ouvrir, j’inspecte la boîte sous toutes les coutures, l’illustration donc, la présence des noms des deux ennemis les plus célèbres de Batman: Le Pingouin et Le Joker. Au dos quelques traits en anglais du scénario et des screens qui n’ont rien à avoir avec la version Amstrad cpc! Je commence à en avoir l’habitude, la surprise sera donc totale lorsque je lancerais le jeu. Qui y a t’il à l’intérieur? Une cassette insérée dans un écrin noir plastique mais surtout une notice d’utilisation reprenant en son verso le poster de l’illustration de Bob Wakelin!! Inutile de vous dire que celui-ci trônera fièrement au-dessus de mon ordinateur pendant longtemps. 

Allez, il est temps de tester cette perle. Pendant le chargement de la face A de la cassette dans le lecteur du 464, je m’évertue à apposer avec soin le poster. Dehors, la nuit et un peu de neige collée à ma fenêtre me rappellent que je n’ai pas encore fermé les volets de ma chambre. L’écran de chargement reprend lui aussi la superbe illustration avec, sur les côtés, les bandes habituelles qui balayent l’écran au son du chargement des données. J’en profite également pour tester le porte-clef offert par Micromania à l’occasion de notre commande pour les fêtes de fin d’années. Il s’agit d’un gadget sonore imitant des explosions et armes en tout genre qui tombera en panne deux jours après! Peu importe car pour le moment mes yeux vont de l’écran au poster. 

Le jeu d'une vie...

Quelques minutes plus tard, la musique d’intro brise ma contemplation. Celle-ci pioche nettement dans l’esprit de la série datant de 1966 avec Adam West. Le menu est assez simple, le titre « A bird in the hand » m’indique que le pingouin sera de la partie. Je lance le jeu en appuyant sur le bouton « fire » de mon joystick « Navigator » (à moins que ce n’était un autre signé U.S GOLD, j’ai un doute à vrai dire). Un batlogo géant mange l’écran et un nouveau thème musical prend la place. Ce dernier tend nettement plus vers la mélancolie et le dramatique, j’adore! Batman est là, sous mes yeux, tout de bleu vêtu dans un environnement gris. WAOH! Le jeu est basé sur l’action/aventure, il me faudra ramasser des objets et les utiliser dans certaines situations précises. Les écrans défilent sous forme de cases de BD. Je prends le temps d’explorer, lance la batarang sur des ennemis un peu trop pénibles. En seulement quelques instants, ce second volet des aventures de Batman sur Amstrad devient culte pour moi. Il l’est toujours après toutes ces années. Assez court, je le termine vite mais j’y retournerais souvent. Et si… C’est seulement après quelques jours que je penserais à insérer la face B de la cassette pour y découvrir la partie avec Le Joker!  Celle-ci  est intitulée « A fete worse than death » où il faudra délivrer Robin en prise avec le maudit prince du crime. Cette seconde partie est un peu plus corsée, je mettrais plus de temps à la terminer. 

C’est ainsi que ce soir du 24 décembre se termine. Le sommeil me gagne et je m’endors avec le sourire, des images de chauve-souris et de ninja dans les yeux. Le lendemain matin, la neige reprend ses droits, pour ma part les nouveaux arrivés réchauffent mon âme de joueur.