mercredi 19 juillet 2023

L'or du mercredi après-midi

Nous sommes au début des années 80. Mentionner ici l'année précise serait fort présomptueux au regard de ma mémoire. Pourtant il y a des moments, des instants qui se révèlent être inoubliables, comme ce mercredi après-midi par exemple où l'Amstrad cpc n'est encore qu'une chimère, tout au plus une machine sortie des films de Science-fiction animant parfois l'imposante télévision cathodique du salon à la moquette usée.

Les émissions jeunesse telle que Récré A2 battent leur plein, nourrissant notre imagination d'enfant. Alors que "Les mystérieuses cités d'or" viennent de s'achever, le générique du dessin-animé résonne encore en mon esprit tout comme les périlleuses aventures d'Esteban et ses compagnons de voyage luttant pour leur vie face aux Olmèques. 

 Bientôt la fièvre de l'aventure s'empare de moi, les idées se bousculent et avant de me précipiter dehors sous ce soleil aux promesses printanières, je dois passer par ma chambre pour mettre la main sur cette statuette incas accompagnant il y a quelques temps de cela un numéro de Pif Gadget. Le but secret de ma quête écrite sur un petit morceau de papier sera bien à l'abri dans le compartiment secret de cet artefact précieux. 

Une ficelle de fortune me permet d'attacher rapidement mon bien autour du cou et c'est par un vent prononcé que je suis accueilli alors que j'ouvre l'une des portes coulissantes de la véranda. J'ai peut-être surestimé les températures qui se veulent encore un peu fraîches, la chair de poule s'empare rapidement de mes bras malingres. Hors de question cependant de cacher mon t-shirt à l'effigie de "Bomber X" acheté par ma mère sur la Redoute (à moins qu'il s'agissait des Trois Suisses), ce dernier était d'ailleurs accompagné, dans le même style, par un célèbre corsaire de l'espace.  

Eh ouais, nous étions sur un t-shirt!

Alors que le charisme de l'énigmatique Mendoza guide mes pas, je dois me rendre à l'évidence, les cités incas empruntant les silhouettes de La Chaîne des Puys que j'aperçois au loin, garderont encore leurs secrets. Alors que la fraîcheur s'accentue et revêt les atours du crépuscule, la voix de Jean Topart m'accompagne: "Au revoir, à bientôt"...