samedi 15 octobre 2022

Sir Walter Scott et les gredins de l'Amstrad

1988. Les vacances d’été vont bon train et ont vu débarquer mes cousines du côté de ma mère. Avec elles des jeux électroniques au format « table top » tel que « Mario et la cimenterie » ou encore un certain « Donkey Kong ». Même si je suis curieux car je ne connais pas l’univers Nintendo et que nous nous amusons beaucoup avec ces jeux, mon regard reste attiré par mon Amstrad CPC 464. D’ailleurs il y a peu, j’a bénéficié d’une salve de promo Micromania commandée via les feuillets publicitaires de mon premier numéro d’Amstrad Cent Pour Cent (le numéro 5). Les jours passent, les cousines repartent en leur contrée et ainsi les lieux qui se virent animés redeviennent soudainement à leur état d’origine; calme et apaisé. 

Je retourne donc à la solitude de ma chambre (que j’affectionne particulièrement en réalité), retrouvant mon bon vieux CPC, rien que pour moi. Nous sommes au mois d’août et l’astre ardent, lui, est toujours là. Mes volets fermés, protégé de Sire Soleil, je m’en vais essayer un soft sur lequel je me suis peu penché: Ramparts de U.S Gold. Ce dernier nous mets dans l’armure de deux chevaliers, Sir Griswold et Sir Larkin transformés en géants, maudits par un esprit malin. Pour recouvrer leur état originel, les deux hommes devenus gredins se lancent à la poursuite de leur ennemi dans les contrées d’Albion, détruisant les forteresses de quelques barons peu amènes à les laisser passer. En clair, il va falloir casser du château en essayant de ne pas se faire trucider. 

Des gredins vous dis-je!

D’emblée j’apprécie l’écran de chargement et surtout le menu principal reprenant les visages de nos deux protagonistes sur fond d’une musique médiévale endiablée! Le jeu peut se jouer à deux simultanément, permettant ainsi d’en finir plus rapidement et passer au château suivant. Pour ma part, en cet instant c’est seul que je jouais et en réalité le jeu n’a pas de fin! C’est donc assez vite que la lassitude vint réclamer son dû et je laissais mon personnage au bout de quelques tableaux (la couleur change d’un niveau à l’autre de mémoire) s’apprêtant à faire ripaille sur un hamburger trouvé en cassant un mur! Je suis peu revenu vers Ramparts par la suite, le chargeant de temps en temps pour faire une petite partie.

Retour en 1988, dès que j'ouvre ce livre...
Pourtant, la journée est loin d’être fini. Dans le jardin, l’ombre change de camp lors de l’après-midi et celle du généreux cerisier qui trône dans notre jardin m’appelle pour une séance de lecture, avec la promesse d’être accompagné d’un verre de sirop Teisseire ou peut-être d’un coca cola agrémenté de quelques glaçons. Avec la musique de Ramparts résonnant encore en ma tête, je fais un détour par la bibliothèque familiale située dans le salon, regorgeant de classiques. Décidément, j’ai la chevalerie dans la peau en ce jour et mon choix se porte sur un livre que je n’ai encore jamais abordé: Ivanhoé de Sir Walter Scott. Alors que la musique du jeu d’U.S Gold s’estompait au fil des pages, je ne pouvais m’empêcher d’apposer le visage de Sir Griswold sur celui de Reginald Front-de-Bœuf. Cette journée d’été 1988 reste donc pour moi mémorable en tout point et bien que je n'ai plus mon Amstrad CPC 464 depuis longtemps, j'ai conservé avec soin les classiques de mes parents.

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