mardi 18 octobre 2022

Symphonie pour nuit blanche - Première partie

1997. La semaine est bel et bien terminée, tout du moins jusqu’à lundi prochain. En mon petit appartement trône la Playstation premier du nom que j’ai pu m’offrir il y a quelques temps de cela grâce à un truc que l’on appelle « treizième mois ». Depuis qu’elle m’accompagne, la console a vu passer quelques jeux mais chuuutttt! Ceci fera sans doute l’objet d’autres articles. Ici, via ces lignes, je vais vous parler de ce que j’appelle « un moment alchimique », j’entends par ce terme que tous les éléments ont été réunis pendant une fraction d’heures, de minutes, bref de temps, pour conserver un souvenir gravé en mon âme de joueur et même tout court. Rien qu’en pensant à ce jeu, à écrire ces lignes je suis parcouru de frissons et d’une nostalgie, de celle qui serre le cœur et réclame le retour de ce moment au sein d’une nuit blanche passée trop vite. Allez, il est temps de vous en dire un peu plus.

Me voilà donc (plus où moins) frais comme… un gardon? Non je n’aime pas le poisson. Vous avez saisi l’idée, c’est samedi matin avec, au réveil, toute sa perspective de temps libre qui s’offre à moi. Je vis alors aux abords d’une ville moyenne avec ses nuisances mais aussi ses petits avantages comme par exemple la présence en son centre d’un magasin indépendant de jeux vidéo à présent quasiment tous disparus. Sur la table, à côté de mon « clic clac », encore ouvert, le dernier Playstation magazine fait état d’un jeu qui a d’abord attiré mon attention cette dernière s’étant transformée en ce que l’on appelle « hype » de nos jours. Ce jeu c’est Gran Turismo de Polyphony digital filiale de Sony. Pire encore, outre le jeu, il est aussi fait état d’une manette qu’il serait bon ton de posséder si l’on veut apprécier la simulation de voiture jusqu’au bout: la Dualshock avec ses sticks et surtout sa fonction vibration qui vous donnera l’impression de sentir vos pneus déraper sur les pistes. C’est décidé, je vais me rendre dans le magasin (dont j’ai oublié le nom) où j’ai l’habitude d’aller désormais (Au revoir Micromania et ses feuillets bleus du temps de l’Amstrad) pour faire l’acquisition de Gran Turismo et de la Dualshock! 

Après quelques babioles ménagères et surtout m’être assuré que Opale, la minette qui partage ma vie, ait des croquettes ainsi que de l’eau à disposition, je pars en direction du centre ville. Permettez moi ici un aparté concernant Opale que j’aimais beaucoup et qui marqua ma vie de son passage. C’est au détour d’une visite dans une animalerie, accompagnant la petite amie de l’époque pour acheter des aliments pour ses poissons, que je la vis. Patientant pendant que ma copine ne trouve les bons aliments, mon attention est attirée par une phrase « Vous n’avez que ça? ». Un peu curieux, je détourne le regard vers un couple et leur enfant se tenant devant une vitrine où une jeune chatte, seule, les regarde avec insistance en miaulant essayant vainement d’attirer leur sympathie. En face du couple, le propriétaire des lieux, un peu cynique sur les bords, ne cherche même pas à les convaincre si bien que les personnes s’en vont rapidement. Autant le dire tout de suite, je n’ai jamais aimé les animaleries mais pourtant, j’étais là en cet instant. Je me dirige alors à mon tour vers la vitrine et, maladroitement, demande des informations sur la minette qui maintenant griffe ardemment la vitrine toujours en miaulant. Le vendeur me voit venir avec mes gros sabots et à part me dire qu’il s’agît d’un chat de type européen (plus communément appelé chat de gouttière) c’est tout ce qu’il daigne me donner comme explications. Oh et puis m…. C’est décidé je l’emmène avec moi! C’est ainsi qu’en sortant des lieux, je me retrouvais avec une cage abritant Opale dans une main , un sac de litière et un bac dans l’autre (oui je sais, super balèze le mec!) tandis que ma copine avait, elle, trouvé les aliments pour ses néons. Opale a donc commencé à partager ma vie ce jour de 1997 et c’est sa photo qui me sert d’avatar un peu partout, tant elle a marqué mon existence.

Mais revenons à cet autre jour de 1997 où je me dirige, décidé, vers le magasin de jeu vidéo. Après avoir eu un peu de mal à trouver une place dans le parking à étage du centre ville, il me faut emprunter les rues piétonnes, fendre la foule que je n’apprécie guère, passant devant libraires, disquaires (dont un particulièrement exiguë, sombre et ne vendant quasiment que du métal) et autres magasins de fringues pour enfin atteindre une rue un peu moins fréquentée qui m’a toujours fait penser à celle où le père de Billy trouve Gizmo dans les Gremlins. Allez, j’y suis presque et c’est avec un sourire intérieur que je pousse la porte du modeste magasin. Oui, car ce dernier est assez étroit mais n’en recèle pas moins des rayons capable de faire tourner la tête au joueur le plus difficile. Mine de rien il y a déjà quelques personnes s’afférant à regarder les titres. Au comptoir, l’un des vendeurs discute avec un client pour lui donner des conseils sur un jeu. Peuh, moi je n’ai pas besoin de « conseils », je sais exactement ce que je veux Monsieur! D’ailleurs je le vois déjà dans le rayon des titres récents, dans son emballage flambant neuf avec, à ses côtés, la Dualshock dans son emballage estampillé SONY. J’ai déjà la tête qui tourne et, éclairé par une lumière divine accompagnée de chants d’anges (enfin dans mon imagination hein!) je tends le bras pour m’accaparer le jeu tant convoité… Avant que mon regard ne se dirige vers le rayon juste en dessous et s’attarde sur une jaquette à l’artwork magnifique qui me rappelle le plaisir que j’avais à regarder les jaquettes des softs Amstrad CPC (enfin ça dépendait!). Sur la boîte un nom: Castlevania Symphony Of The Night. Troublé, mon geste se fige, hypnotisé je me saisis du jeu. Je ne le sais pas encore mais l’auteure de l’illustration se nomme Ayami Kojima. Au verso de la boîte je m’enquiers du scénario: Le comte Dracula entame une nouvelle résurrection, son château réapparaît, réveillant par la même occasion son fils Alucard. Ce dernier, le combattra pour mettre un terme à la menace que son père représente et croisera par la même occasion la route de Maria Renard elle même à la recherche de Richter Belmont le célèbre chasseur de vampire.

Bon ok, on arrête tout! La simulation automobile? Je m’en fous en cette instant, nous verrons plus tard! La Dualshock? Au diable elle aussi! Vous ne voyez pas que je viens de me faire vampiriser là?! En déposant le jeu sur le comptoir afin de régler mon achat (oui car le vampirisme a ses limites tout de même), l’un des vendeurs me soufflera: « Vous avez bien fait, vous n’allez pas le regretter ». Troublé je repars donc vers mon appartement afin d’accompagner Alucard en son sombre dessein… Mais ceci fait l’objet d’un autre article...
 
Le début d'une grande histoire...

 

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