mardi 28 février 2023

555-2368

Dans une ruralité que l’on pourrait croire oubliée, un gamin erre parmi les promesses du printemps. Son survêtement bleu un peu trop juste pour lui est le cadet de ses soucis, l’heure est grave, il est sur le qui vive. L’appel ayant fait retentir la sonnerie de son téléphone imaginaire lui a indiqué qu’ils pourraient très bien débouler de nulle part. Au bout de ce champ par exemple ou encore juste derrière ce sapin planté lors de son second noël. Il se pourrait même très bien que le « quelque chose qui ne pourrait pas lui faire de mal » parvienne jusqu’ici après avoir brisé en deux la chaîne des montagnes que l’on voit au loin! 

Pour autant, il n’est guère inquiet car bien armé. Son sac délavé empli de carton afin de lui donner un aspect « solide », le tuyau de l’aspirateur enfiché sur le côté gauche font de cet attirail le meilleur « pack proton » du coin. Avant que les intéressés ne s’aperçoivent de la disparition d’un des éléments du budget nettoyage, il aura certainement le temps de terminer son œuvre. La faune locale qui vaque à ses occupations sans compromis ne se soucie guère de ce contrevenant. Tout au plus un rouge gorge, quelques passereaux l’observeront avec circonspections mais peu leur importera. Quant à la trace de sang séché sur l’un de ses index, il s'agit là d'un témoignage de sa maladresse lorsqu’il a souhaité épingler le logo des chasseurs de fantômes grossièrement dessiné par ses soins sur son épaule gauche.  


Des revenants, il y en a en ces lieux, presque trop pour une seule personne. Là dans le cagibi à outils, entre les toiles d’araignées, une ombre est passée! Ici, alors que le commun des mortels pourrait penser à la traînée d’une limace, nous sommes face à  de l’ectoplasme mais à vrai dire le spécialiste en parapsychologie improvisé de ce samedi après-midi n’a pas très envie de prélever la preuve évidente, disons que le labo est fermé ce week-end. Pourtant les spectres présents en ces lieux ne sont guère un problème, rien à voir avec les vrais, ceux qui marquent votre vie. Ils sont les témoins d’un monde, là, à l’extérieur mais en ce jour de 1984, ce ne sera pas celui du jeune chasseur. Attention! Avec cette courte pensée, le canon de son arme a rencontré le grillage de la barrière qui sépare le jardin des champs, c’est l’une des règles bien connue, « ne jamais croiser les effluves ».

Un reniflement! Il l’a clairement entendu! C’est peut-être un mignon de Gozer! Oui pour sûr, c’en est un, bien qu’il ait pris l’apparence du chien de la maison. Cependant la chance (à défaut de La Force) est avec lui, son ombre s’étire, bientôt masquée par celle des arbres sur fond de soleil couchant. Il est temps de rentrer au QG afin de rendre le matériel emprunté, c’est ça être un « Ghostbuster » au rabais…

jeudi 23 février 2023

Le savoir du chevalier

 1987. L’imagerie des programmes jeunesse s’estompe quelque peu au profit de l’Amstrad CPC 464 venant, sans crier gare, de débouler dans ma vie pré-adolescente tout juste débutée. Pourtant il n’y a pas si longtemps que ça, je revois encore le gamin que j’étais se confectionner un rayon delta à partir d’une bouteille vide d’eau minérale, se blessant légèrement au passage, maladroit qu’il est avec le plastique mal dégrossi sous le regard, sans doute exaspéré, d’une Lady Armanoïd imaginaire (il n'est cependant pas précisé si cette dernière jouait à Arkanoïd). Etait-ce peut-être dû au fait qu’il se prenait encore pour Albator grâce au cache œil trouvé au détour d’un numéro de Pif Gadget? Quoiqu'il en soit le chat de la famille, l’imposant Belzébuth, avec son pelage tigré marqué par la rudesse de l’environnement rural est ravi d’abandonner son rôle de Snarf alors qu’un apprenti Starlion imagine la lame invisible de son couteau en plastique, découpée grossièrement à la garde, s’agrandir en prononçant le nom des Cosmocats.

Ces reliques d’un récent passé sont donc remisées dans un endroit de sa mémoire pour laisser d’autres souvenirs se forger grâce à l’Amstrad cpc 464, notamment cette compilation de 4 jeux, « They Sold A million 2 » prêtée par un copain lors d’une récréation trop courte.

En ce vendredi soir, me voici sur le chemin du retour, rasséréné par la perspective de découvrir des nouveaux jeux d'autant que l'automne a jugé bon de vêtir ce futur weekend d'une grisaille décourageante. Qu'à cela ne tienne, mon regard est déjà empli de couleurs. A peine le temps de saluer les parents, croquer un morceau de chocolat au lait bon marché qu'il me tarde d'essayer ces quatre softs seulement présents pour deux jours...

 

Bruce Lee

Je commence avec le célèbre artiste martiale, inventeur du concept du "Jeet Kune Do". Il me semble avoir regardé l'intégralité de sa filmographie, rediffusée à l'époque sur la Cinq, mes films préférés étant "La fureur du dragon" où il affronte Chuck Norris, "La fureur de vaincre", "Opération Dragon" et malgré ses nombreux rafistolages, "Le jeu de la mort", j'entends par là les trois scènes tournées par Bruce Lee. Le réalisateur, Robert Clouse, n'hésitant pas à utiliser les images réelles des funérailles de l'acteur pour le film... sordide. 

Il ne m'en fallait pas plus, en voyant ces mythiques scènes de combat aux nunchakus, pour susciter chez moi un engouement me poussant à fabriquer avec l'aide de mon père l'une de ces armes. Bien entendu, le bricolage étant chez moi comme les maths, lors d'un essai, l'une des parties du nunchaku se détacha et rencontra mon visage. La douleur fut telle que je décidais de m'orienter vers un autre but: obtenir la ceinture noire de ma robe de chambre devant les films de celui que l'on surnommait "Le petit dragon".

Mais revenons au jeu. Je dois avouer m'être retrouvé quelque peu décontenancé devant le soft au départ, m'attendant à un jeu de combat. Mais son ambiance, ses graphismes, son principe ont vite eu raison de mes appréhensions. Poursuivi par le ninja et son acolyte le sumo vert, je m'évertuais à récolter les lanternes dans les différents niveaux, pour trouver au jeu une ambiance particulière. Je ne l'ai jamais terminé et d'ailleurs, une fois la compilation restituée au copain en question, il ne m'a plus jamais été donné de recroiser le chemin du jeu.

J'ai néanmoins eu le temps d'apprécier le soft, ce dernier faisant pour moi partie de l’ADN de la machine de Sir Sugar...


Match Point

Je n’ai jamais été très fan des jeux sportifs sur Amstrad cpc, cependant Match Point était mon premier soft de tennis. Simple d’accès, sans options ou réglages compliqués, la jouabilité se voulait immédiate. Graphiquement plutôt sympa, sans fioritures, l’interception de la balle était pour moi hasardeuse. Cela ne ma pas empêché de m’amuser avec ce soft même si je n’y suis pas resté très longtemps ayant trop envie de tester la suite. De toute manière je le retrouvais quelques temps plus tard sur la compilation « La collection cpc » alors que je naviguais vers de nouveaux horizons avec le cpc 6128.


  

Match Day

Je garde un mauvais souvenir de Matchday. D’abord parce que je n’ai jamais aimé le foot, ensuite car le pote m’ayant prêté cette compilation est venu lors d’un samedi après-midi avec un autre copain, tous deux étant fans de ce sport. Les deux margoulins en ont profité pour squatter mon cpc 464 une bonne partie de l’après-midi, piochant allègrement dans la tablette de chocolat ouverte pour l’occasion ne m’en laissant que très peu. Bref, pour moi Match Day est un jeu de rustres en plus d’être médiocre. Oui car je m’y suis essayé quand même un peu et sa lenteur a fait que je n’y suis resté que très peu de temps préférant éviter de perdre ce dernier…

Rhhhooo le mec, tout ça pour du chocolat!


 

 Knight Lore

Le meilleur restait à venir. J’avais déjà remarqué Knight Lore sur la jaquette de la compilation, avec son affiche énigmatique et son œil altéré. Pendant le chargement de la cassette, je consultais le mystérieux manuel d’utilisation, ce dernier faisant état de lycanthropie, enfin pas tout à fait puisque je compris qu’il s’agissait ici de partir à la recherche de Melkhior, un sorcier capable de défaire la malédiction dont est sujet le protagoniste de l’aventure qui se transforme réellement en loup-garou . Rien ne prouve qu’il vient de Londres, néanmoins les transformations sont fréquentes et il aura 40 jours et 40 nuits pour collecter les 14 objets nécessaires à la réussite de son entreprise. 


Autant le dire tout de suite, je n’ai jamais vu la fin de Knight Lore, précurseur des jeux en 3d isométrique, surtout en si peu de temps. Je reconnais bien le style graphique d’ailleurs puisque Ultimate Play The Game en est l’éditeur et j’ai déjà un de leur soft dans ma « cpcthèque »: Gunfright. Malgré ses quelques défauts comme le ralentissement du perso lorsqu’il y a quelques éléments dans la pièce, j’ai toujours beaucoup aimé ce jeu, même si je pestais lors des transformations en loup-garou au pire moment.  Pour moi il fait partie de l’esprit, de l’âme Amstrad CPC.

Je garde donc un excellent souvenir de cette compilation restituée, à contre-cœur, le lundi suivant. J’aurais aimé explorer un peu plus les labyrinthes de Knight Lore notamment même si je trouvais ce dernier bien plus dur que Head Over Heels terminé quelques temps auparavant. Dans leur ensemble, j’estime que cette série « They Sold A Million » restituait bien l’esprit cpc…

mardi 21 février 2023

Tu es en sécurité Jill

2002. Certaines contrées appartiennent désormais au passé, celles qui furent miennes sont à présent des ombres furtives en sommeil. Mes machines d’antan se sont elles aussi métamorphosées en objets que des collectionneurs, parfois sans âmes, s’arracheront à n’importe quel prix au détour d’une journée, sous l’œil amusé d’habitants venant tout juste de vider leurs greniers. 

Pour ma part, réchauffé et éclairé par un âtre étranger, dans une demeure dont la propriétaire est la silhouette féminine avec qui je partage alors mon quotidien, je profite de ma console Gamecube offert au détour de noël dernier. Les faits sont simples, il s ‘agit de ma toute première machine Nintendo, néanmoins avant cela, lors d’un voyage scolaire en Allemagne, un copain m’avait fait découvrir la Gameboy avec le légendaire « Tetris ».

Un cube... Un nouvel univers s'ouvre à moi.

La raison principale m’ayant poussé vers le cube avec ses mini-disques est « Resident Evil Rebirth » (bien que le terme « rebirth » ait été employé à tort), alors exclusivité de la console du constructeur Japonais. Cette saga je la connais déjà puisque j’ai joué aux volets précédents, tout du moins les trois premiers. D’ailleurs je me souviens encore de la démo de RE 2  proposé sur le disque dans le « Playstation magazine » officiel. Je n’ai jamais été très porté sur les jeux du genre « Survival Horror » mais le scénarios et musique des dits jeux ont fini de me convaincre. 

Une jaquette des plus simple... derrière l'horreur.

En cette soirée de ce mois de janvier, seul, puisque la compagne du moment est en déplacement (sa présence ne me manque cependant aucunement), me voici plongé dans une semi obscurité, mon visage balayé par les flammes dansantes d’un feu ayant bien du mal à apaiser les craintes qui se dessinent en mon regard au fil des pièces que Jill des S.T.A.R.S, découvre. 

Cauchemar en cuisine...

Bien que la saga initiée en 1996 soit célèbre dans le milieu du jeu vidéo, je m’en vais ici esquisser les contours scénaristique. L’action de Biohazard (titre original japonais, Resident Evil ayant été utilisé en France par Capcom pour éviter la confusion avec le nom d’un groupe de musique) se situe aux abords de Raccoon City, une petite ville paisible des États-Unis dont la santé financière dépend essentiellement de la corporation pharmaceutique Umbrella. Mais sa tranquillité se voit bientôt bousculée par des disparitions inquiétantes, certaines personnes ayant été retrouvées… dévorées. Au fil des enquêtes, les soupçons se tournent vers un manoir, dans les montagnes. Une première équipe d’intervention des S.T.A.R.S ( pour Special Tactics And Rescue Service) est dépêchée sur les lieux mais les communications avec l’équipe Bravo sont brusquement interrompues. Une seconde équipe, composée par Albert Whesker, Jill Valentine, Chris Redfield, Barry Burton, Brad Vickers et Joseph Frost part alors à sa recherche. Une fois sur place, ils découvre l’hélicoptère écrasé de la première équipe… l’horreur commence

Contrairement à la mienne, sa photo d'identité est plutôt réussie!

Dans le jeu, nous pouvons incarner Jill ou Chris, chacun aura un certain parcours. Pour moi, ce remake de 2002 a été une réelle claque, visuellement, mais surtout au niveau de l’ambiance. C’était une totale redécouverte de l’univers qui se poursuivra avec le quatrième volet un peu plus tard mais aussi Resident Evil 0 sans oublier Code Veronica. Seul petit regret, la musique est ici quelque peu effacée, peut-être pour coller un peu plus à l’ambiance générale mais je trouve qu’elle manque de force par rapport à son modèle original. L’autre force de ce remake provient des ajouts intelligents effectués, notamment la forêt (initialement prévue dans l’œuvre de base) mais aussi la déchirante histoire de Lisa Trevor sans oublier la possibilité de faire un demi-tour rapide, la possibilité d’utiliser une arme de défense bien appréciable lorsqu’un « zombinou » nous a coincé. Ce que j’avais aimé, notamment la scène d’intro tournée avec de vrais acteurs, disparaît donc ici, remplacée par des images virtuelles. C’est un peu dommage, j’aurais également souhaité la retrouver en bonus par exemple.

A louer, manoir de 1996, spacieux, zombinous inclus...

BON SANG! Veuillez m’excuser, je viens de sursauter au réveil d’un saligaud de zombie que je croyais avoir pourtant éliminé quelques instants auparavant. Il s’agit là aussi d’une nouveauté bienvenue, d’autant que ces derniers savent désormais ouvrir les portes! Près de moi, Opale vient de sursauter elle aussi, son regard mal réveillé m’interroge sur les raisons de ce vacarme. Même les flammes du poêle à bois semblent avoir vacillé. Un grincement…. là… dans le couloir! Non, juste une porte taquinée par un léger courant d’air. Bon peut-être vais-je tout de même allumer une petite lampe… parce que… disons… que je n’y vois pas grand chose.

Quel changement depuis 1996!

La soirée va ainsi se poursuivre. Au-dehors, par ses températures négatives, le mordant de l’hiver se chargera d’effrayer les environs. Malgré ma peur je termine enfin le jeu… pour le recommencer avec Chris cette fois-ci. Je veux voir toutes les fins mais également obtenir les bonus vestimentaires, les munitions illimitées et le lance-roquettes (très pratique pour le boss de fin)!. Opale retrouve le sommeil, confortée par la chaleur du foyer. La nuit n’est pas encore terminée… Je profite d’une salle de repos avec sa musique caractéristique m’indiquant qu’ici je n’ai rien à craindre et que ma progression peut être enregistrée par le biais de la machine écrire, seul moyen de sauvegarde dans le jeu. Et pendant ces quelques instants de répit, je peux enfin souffler à mon personnage: « Tu es en sécurité Jill »…

Tu es en sécurité Jill...

mardi 7 février 2023

Barbare de nuit

1989. Nous ne sommes pas à St–Yorre et d’ailleurs ça ne va pas très fort. Me voici de nouveau alité, ayant contracté un mal dont seul les lieux sujets à la promiscuité ont le secret, en l’occurrence le collège. D’ici quelques heures le médecin devrait passer c’est tout du moins ce que l’accueil de son cabinet affirmait à ma mère un instant auparavant. La nuit ayant délaissé les paysages ruraux, il ne s’agira donc pas de Georges Beller au volant de sa renault 5 blanche qui viendra m’examiner mais notre praticien habituel voyant défiler les kilomètres, ces lignes laissant à ma mémoire l’oubli du modèle de son véhicule (et était-il blanc comme dans la série?).

Georges n'est pas là et en plus nous c'est médecins de nuit pas de jour hein!

Pourtant, quelques jours auparavant tout allait certainement pour le mieux puisque je venais de recevoir des nouvelles de Marianna, par l’émissaire attitré de mon Amstrad CPC 464, vivant ses derniers jours auprès de moi (mais je ne le sais pas encore en cet instant), Micromania. Le test élogieux du numéro 15 d’Amstrad Cent Pour Cent m’ayant totalement convaincu c’est avec une impatience à peine dissimulée que j’attendais sa venue. A sa réception, j’étais ébloui par son format, boîte cartonnée et, bien entendu, son poster qui irait rejoindre le premier au-dessus de mon lit. L’adolescent que j’étais ne voyait aucun inconvénient à ce que la silhouette de la princesse Marianna lui offre son dernier regard, à défaut de son étreinte, juste avant le sommeil. Et en parlant de la jeune dame, désormais libérée du joug de l’infâme Drax, il est à présent possible de l’incarner, donnant ainsi le change au viril guerrier en slip du premier opus, sous-vêtement que Sean Connery n’aurait certainement pas renié dans le film « Zardoz ». 

Autre slip, autre légende...

Laissons la maladie de côté afin que je puisse vous emmener le temps de quelques lignes au cœur des donjons de Drax, revenu dans un esprit de vengeance. Si tout d’abord j’étais sous l’emprise d’une certaine excitation, cette dernière s’est muée en une légère amertume voir déception que je ne souhaitais pas m’avouer. Certes, il était possible maintenant d’évoluer dans divers tableaux, d’affronter des ennemis variés, partir à l’aventure afin de trouver les deux objets nécessaires disséminés dans le niveau en cours afin de défaire le maléfique sorcier mais… L’alchimie ne semblait plus fonctionner ici. Je trouvais les bruitages un peu fades, les sauts au-dessus des gouffres occasionnaient bien trop souvent ma mort et les ennemis qui ricanaient en vous poussant dans l’un d’eux m’était devenu tout simplement insupportable (encore pire lorsque ces créatures vous coinçaient dans un recoin, vous frappant sans relâche sans réelle possibilité de se relever). 

Je n’en boudais pour autant pas mon plaisir puisque je terminais le jeu à plusieurs reprises, prenant par la même occasion un malin plaisir à décapiter une vile créature ou extraire d’une manière barbare le cœur d’un geôlier me donnant l’impression d’être dans une épreuve de « Fort Boyard ». Je ne sais si vous aviez emprunté le même chemin que moi, j’entends par là essayer de tromper le jeu en sortant directement d’un niveau sans prendre la peine de trouver les deux objets essentiels, mais ceci menait à l’échec dans la lutte finale avec Drax, me retrouvant dans l’incapacité de passer les deux gardiens qui le protègent.

Attention à la tête avec celui-ci...

Je dois cependant interrompre le récit de ma partie car le médecin vient d’arriver. Sous ses allures très sérieuses, il fait un peu partie de la famille et en voyant mon teint cireux ce dernier fronce les sourcils. L’examen commence après qu’il ait posé son imposante sacoche exhalant un parfum de cuir mélangé à celui des lieux où son activité s’exerce, le tout appuyé par son eau de toilette.

–    Alors ça n’a pas l’air très fort…

Tandis qu’il sort les instruments habituels, Stéthoscope et tensiomètre entre autre, son regard sonde les murs de ma chambre pour s’arrêter sur mon nouveau poster de Barbarian 2.

–    Ah, un nouveau jeu, ça marche le micro au fait?

–    Bah, ouais lui plutôt bien

–    Tu as joué un peu aujourd’hui?

–    Non, je me sens trop mal

–    Ah, ok, t’en fais pas on va regarder ça 

Ainsi l’Amstrad cpc était devenu en quelque sorte un complément de diagnostic, si je jouais c’est que ça n’allait pas si mal, dans le cas contraire c’était un peu plus sérieux. Au moment de relever ma tension, le médecin reprend son tour d’horizon des posters… et oublie quelque peu le tensiomètre

–    Euh docteur… j’ai un peu mal au bras là…

–    Ah, mince, excuse-moi, je réfléchissais à… ma prochaine patiente » me dit-il appuyé par un imperceptible clin d’œil.

Bien entendu, cet oubli était là pour me faire sourire. Après quoi, une prescription d’antibiotiques  (qui à l’époque étaient presque automatique) souvent synonyme de « trucs dégueulasses en tout genre » venait clore la consultation. Pour être honnête je ne me souviens pas de toutes les visites mais celle-ci m’avait marqué. Avant de partir le professionnel de santé ne manquait pas de me rappeler qu’il fallait rattraper mes devoirs manqués et éviter l’abus d’ordinateur.

Joystick gauche, droite, vittttteeeee!!!!

A la fin de cette journée, je ne me sentais guère mieux, il me fallut deux jours supplémentaires avant de voir de nouveau mon reflet dans l’écran du cpc 464 et ainsi reprendre une nouvelle partie de Barbarian 2. Par la même occasion, je revenais également sur le test d’Amstrad Cent Pour Cent qui lui avait attribué 98%, pour me rendre compte que, si j’étais d’accord sur les graphismes, je l’étais beaucoup moins sur le reste, notamment les sons que je trouvais inférieurs à son prédécesseur vers lequel je retournerais plus souvent par la suite. Pour moi, Barbarian 2 était un bon jeu mais l’excitation ressentie lors de cette journée de 1987, date de ma rencontre avec le premier volet, se retrouvait quelque peu écornée… Quant à Dame Marianna, depuis ses deux posters, elle ne semblait pas m’en tenir rigueur.