1987. La rentrée se poursuit, l’automne envoie sournoisement ses troupes composées de grisailles sur fond de températures fraîches. Une journée de collège vient de se terminer et bien souvent les heures passées en ces murs n’étaient pas des plus agréables. J’avais un petit truc pourtant, pour m’aider à tenir: penser au jeu auquel j’allais jouer le soir venu. Nous n’allons pas nous mentir, par-dessus le marché, j’étais loin d’être le premier de la classe même si je faisais des efforts. Certains profs le voyaient, comme la prof de maths dont j’ai oublié le nom mais que l’on surnommait « Mamie Colette ». Une petite dame énergique, autoritaire, d’un certain âge mais à qui on ne la faisait pas. Lorsque des élèves vous demandaient qui était votre prof de maths, à l’évocation de son nom leurs visages empruntaient soudainement une expression livide. Malgré mes notes nullissimes en la matière, Mamie Colette m’encourageaient.
Mais revenons à cette journée enfin terminée. Enfin pas tout à fait, car je dois faire face à la gêne de la voiture qui m’attends à la sortie. La Renault 5 de ma mère est au garage pour révision et le garagiste lui a prêté une « belle » Peugeot 104 d’un orange pétant que des substances hallucinogènes ne sauraient renier! Pire encore, lorsqu’elle me voit parmi le flot des élèves qui se précipitent une fois qu’a retenti la cloche, comme si l’air des lieux était vicié, elle klaxonne attirant plusieurs regards vers le véhicule criard! Un peu comme un malfrat qui aurait repéré Starsky et Hutch aux alentours, je me faufile le plus discrètement possible jusqu’à la Peugeot ce qui fait bien rire ma mère. Allez, le calvaire se termine. Sur le retour, même si je suis en général peu loquace, je raconte un peu le déroulement de ma journée. Une fois rentré, posant lourdement ma besace sur le sol moquetté de ma chambre, je retrouve mon père s’évertuant à me bricoler un endroit pour y installer mon CPC 464. Armé d’un marteau ayant subi les assauts du temps et de gros clous, il fixe une épaisse planche en provenance d’un ancien meuble au sein d’une bibliothèque/étagère (sans doute en provenance de La Redoute, il y a quelques temps de cela). Je suis un peu circonspect mais au final j’imagine déjà l’ordinateur installé, mes jeux et livres sur l’étage au-dessus.. Ouais ça peut le faire!
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Quatre jeux... Plein de patates! |
L’extension maison dépasse forcément et il y a un peu de dévers mais en allumant ma lampe de bureau articulée à présent transférée sur ce nouvel emplacement, chassant ainsi les ombres un peu trop insistantes de cette fin de journée, un certain bien-être m’emplit. Oui, je suis sensible aux ambiances. Mon père me file un coup de main pour déplacer la machine de mon bureau destiné aux études et en profite pour poser sur le clavier un paquet en provenance des Trois Suisses! Décidément, la soirée s’annonce sous les meilleurs auspices. Oubliant ma journée de merde, le paquet laisse place à une toute nouvelle compilation: They Sold A Million 3 éditée par Ocean. Celle-ci regroupe quatre jeux: Rambo (en réalité l’adaptation du second film), Fighter Pilot, Kung-fu Master et Ghostbusters, film pour lequel je voue un culte alors tout particulier. Cependant, la réalité ne saurait être indulgente et il me faut d’abord m’acquitter des devoirs pour le lendemain avant de pouvoir plonger dans ces nouveaux jeux qui n’attendent que moi… Mais ceci se dévoilera dans le prochain article.
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