mercredi 19 octobre 2022

Symphonie pour nuit blanche - Seconde partie

Revenu en mon sanctuaire, j’ai hâte de tester ce nouveau jeu dont l’artwork me fait déjà pressentir le meilleur. Avant cela, un café, Opale sur le canapé à mes côtés, j’insère le disque au recto noir dans la Playstation, le bruit caractéristique de la lentille se manifeste tout comme l’écran de démarrage avec le logo Sony. BAM! Celui de Konami prend la place bruyamment, l’écran de Castlevania lui succède et m’invite à appuyer sur start… et là… C’est LA CLAQUE à l’âme monumentale. Un chœur féminin entonne le nom d’Alucard, me faisant frissonner. Je suis déjà scotché. Envoûté, j’attends sagement la fin du chant. J’avoue avoir un peu de mal à appuyer sur « start » pas parce que je crains un mauvais jeu, non, je sais que Symphony of the night EST déjà un excellent jeu. Non, je veux encore profiter du chant que je viens d’écouter, un peu comme Ulysse en proie au chant des sirènes. Allez, le temps est néanmoins venu de franchir le pas. La discrétion veut ici que je passe sous silence la scène d’introduction rappelant les faits de l’épisode précédent et d’en arriver où Alucard franchit les portes du château de son père. La musique… ces notes,  LA musique composée par Michiru Yamane continue de me prendre aux tripes, encore aujourd’hui rien qu’en écrivant ces lignes j’ai l’impression de revivre ce fabuleux instants.

Ce bon vieux logo au lancement d'un jeu.

Mais je dois aussi vous avouer que cet épisode de Castlevania est mon tout premier. J’ai bien connu, de nom, la célèbre saga mais cela s’arrêtait là. La découverte est donc totale. Dans la notice, je découvre qu’Alucard peut se transformer en loup, chauve-souris et brume, pas au début de l’aventure du moins, il devra les débloquer au fil de son aventure. Mais il y a aussi un autre petit trésor… Dans mes pérégrinations, je découvre une carte, celle d’un « familier ». En l’activant via le menu, une fée vient bientôt me tourner autour en me disant dans la langue de Shakespeare « let’s go! ». Ah d’accord, tu m’accompagnes dans l’aventure?! Je trouve ça tout simplement génial! Mais je suis encore loin du compte, surtout lorsqu’au détour d’une pièce (le laboratoire alchimique par exemple), cette même petite fée me souffle « there’s something funny about this wall » (approximativement). Quoi ce mur, qu’est-ce qu’il a ce mur? Et si… J’assène un coup d’épée à ce dernier… Des éclats semblent s’en échapper alors je continue ma frappe et là… Un passage secret!!! Merci petite fée! Des familiers, j’en découvrirais cinq puisque je joue sur la version européenne du titre: La fée donc, le démon qui activera certains interrupteur inaccessibles pour Alucard, la chauve-souris qui vous lancera des cœurs lorsque vous incarnerez le même animal, le fantôme et l’épée. La version japonaise que je découvrirais plus tard sur PSP en import en compte deux de plus: Une autre fée qui chantera pour vous, sur votre épaule lorsque vous vous asseyez et attendez un petit moment ainsi qu’un autre démon au long nez. Certains d’entre eux sont cachés dans des pièces secrètes.

Les heures passent, entrecoupées de pauses bien entendu, le crépuscule étend peu à peu son emprise sans que je m’en rende réellement compte. Opale, elle, dort toujours à mes côtés et daigne parfois se lever pour aller manger quelques croquettes. Je ne peux m’arrêter de jouer, la nuit accentuant l’essence même du jeu. je veux prendre mon temps, savourer les moindres recoins du château mais même après toutes ces années, je n’ai pas découvert tous les secrets, loin de là! Lorsque je regarde de nouveau l’heure sur mon réveil… non… déjà?!!!! La nuit est bien avancée, au-dehors malgré une certaine pollution lumineuse, les étoiles me confirment qu’il est sans doute temps de dormir un peu malgré la promesse d’une aube qui ne tardera pas. Alors, à contre-cœur j’éteins la console, pour me défaire de l’emprise vampirique… En vain. Dans mon sommeil les rêves sont peuplés de succubes, sorcières, squelettes lançant leurs os entre autre et me renvoient à certains passages des sombres murs. Je ne peux pas le nier, cela fait bien longtemps que je n’ai pas vécu un tel engouement.

Quelle beauté...

Quelques temps après, je termine le jeu d’une manière assez inattendue, en face de Richter Belmont. Enfin ça c’est ce que je crois. En retournant le week-end suivant dans le magasin de jeux juste pour y faire un saut, comme ça, mais peut-être aussi pour tenter de me délivrer de l’emprise de Dracula et son château, je parle du jeu avec l’un des vendeurs. Je lui explique que j’ai terminé le jeu et ma surprise quant à l’issue adoptée. Ce dernier sourit et me dit: « Oui, donc vous ne l’avez pas réellement terminé en fait ». Quoi?! Que veut dire ce message énigmatique? Sympa, il me donne un petit tuyau (comme Antonio Fargas dans Starsky et Hutch). Me voici de nouveau plongé dans cette symphonie nocturne, accompagnée de ma fée qui me délivre de mon statut de pierre, à grand coup de marteau,  lorsque je suis pétrifié. Et là, au détour d’une action que je n’avais pas encore réalisée, je rencontre Maria Renard une nouvelle fois dans une pièce souterraine où nous échangeons quelques mots…. Elle me donne un artefact me permettant de voir que Richter Belmont est sous l’emprise d’un certain Shaft, fidèle serviteur de Dracula. Là encore le silence s’impose à moi, j’en ai déjà trop dit et ne souhaite pas vous gâcher davantage votre éventuelle découverte de l’aventure. Tout ce que je peux dire c’est qu’une autre facette de la demeure se dévoile à moi.

Je pourrais vous parler des heures de cette symphonie nocturne… Après toutes ces années, lorsque mon familier vient m’accompagner pour poursuivre ma quête, je me revois cette nuit de 1997, sur mon vieux clic clac accompagné d'Opale, pendant que la voûte céleste poursuivait inlassablement son chemin. 

En mémoire de Opale.

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire