En dévorant le film, j’étais néanmoins resté sur le qui-vive afin de m’assurer que l’enregistrement se déroulait sans accroc (comme les plans de Hannibal Smith). Oui mais voilà, c’était sans compter une fausse manipulation de ma part, la légère chute accidentelle du boîtier « by pass », amputant le long métrage de son pendant quelques minutes! Le drame! En réalité rien de bien grave, la scène touchée je la connais, elle est désormais gravée en ma tête d’autant que n’ayant pas pu voir le film au cinéma, j’ai tout de même joué à son adaptation sur mon Amstrad CPC 6128. Justement, le visionnage du long-métrage est terminé, d’ailleurs cela fait combien de fois que je le revois? Je n’ai pas compté, happé par le souhait de rattraper 1989, et c’est loin d’être fini! Mais pour l’heure, ma tasse est vide, mes tartines englouties et revoir Michæl Keaton foncer au sein d’une forêt sombre au volant de la batmobile m’a redonné envie de rejouer au jeu développé par Ocean. Je retourne donc dans ma chambre, après avoir déposé comme un voleur ma tasse dans l’évier de la cuisine style « Madame est servie édition bricolée ». Sur la porte de ma batcave, l’autocollant reprenant le batlogo issu de la boîte du jeu. Cette dernière reprend l’affiche du film, à l’intérieur la disquette dans un sachet plastique estampillé Ocean.
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Joli costume! |
Après avoir traversé la véranda glacée, je mérite bien une petite séance de jeu non?! Là, installé confortablement à mon bureau, réchauffé par une autre chaleur, celle du radiateur, j’allume mon cpc 6128. En attendant que le moniteur sorte lui aussi de son sommeil, je jette un regard au-dehors et de là je vois le noyer dont les branches ploient quelque peu sous la neige. Ma contemplation est interrompue par l’écran bleu caractéristique qui vient de s’afficher. Allez, la disquette insérée, le lecteur charge le soft aussi vite que la batmobile. L’écran de chargement montrant Batman reste quelques courts instant pour laisser place à l’excellente musique composée par Matthew Cannon. J’aime beaucoup celle-ci, je la laisse se dérouler un peu, j’en profite pour me tourner vers le poster accroché au-dessus de mon lit, montrant Batman posant devant sa voiture. Ce poster est un cadeau de ma mère l’ayant trouvé en faisant les courses dans l’enseigne « Rond Point » devenu désormais « Carrefour ». Je lance finalement le jeu et c’est parti pour cinq niveau: Axis Chemicals, la fuite en Batmobile, retrouver la formule du Joker dans la batcave, La batwing interrompant la fête du Joker et pour terminer la cathédrale de Gotham City.
Le soft n’est pas réellement difficile à part un ou deux points quelque peu énervants. Batman est un peu lent mais j’ai des étoiles plein les yeux, j’aime beaucoup cette adaptation qui n’est pas très longue à finir, cependant j’y reviens souvent. Les heures défilent, je délaisse un peu l’homme chauve-souris pour profiter de mes autres jeux. Le repas de midi s’annonce, j’ai toujours des répliques du film de Tim Burton en tête et lorsque je vois mon reflet en franchissant la porte vitrée de la cuisine attenante à la véranda, dans ma vieille robe de chambre, je ne peux m’empêcher de me souffler « joli costume! ». C’est ainsi que se déroula cette matinée de janvier 1990, au cœur de l’hiver… et c’est ainsi que je m’en souviens encore après toutes ces années.
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