1999. Le métier que j’occupe me renvoie souvent sur la route, quasiment par n’importe quel temps. Les kilomètres défilent, les panneaux des villes, villages, lieux-dits se succèdent tous possédant leur lot d’inconnu. En pleine nuit, alors sur l’autoroute, le véhicule que j’utilise décide de tomber en panne, ça devait bien arriver un jour ou plutôt une nuit en cet instant. Dans les hauteurs Auvergnates, la pluie a décidé de s’inviter, accompagnée d’un vent soutenu. Bloqué sur la bande d’arrêt d’urgence, je n’ai d’autre choix que de quitter l’habitacle chauffé pour trouver l’une de ces bornes oranges.
Avec la flotte et Éole contre moi, le chemin me paraît long, je commence à être hypnotisé par les bandes blanches guidant mon chemin avec les glissières de sécurité. Quelle poisse! Finalement, mon salut arrive et son unique bouton me met en relation avec la gendarmerie locale. Cette dernière m’informe envoyer un dépanneur. Je reviens sur mes pas, pour retrouver un peu de chaleur dans mon habitat de fortune. Le instants passent, je pense inévitablement à la douceur de ma chambre que mes parents m’ont alloué pendant quelques temps, les aléas de la vie m’ayant vu revenir chez eux avec Opale sous le bras. Juste en face du clic clac que j’occupe il y a la Playstation avec un nouveau jeu qui n’attends que moi et que je n’ai pas encore eu l’occasion de tester: Silent Hill.
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A cette époque je m’essaye au genre « survival Horror », depuis le premier Resident Evil, je me sens de taille à affronter à d’autres créatures de toute sorte. Je suis bientôt interrompu par l’arrivée du dépanneur, un vieil homme peu aimable sans doute pas très heureux de s’être fait réveiller à une heure aussi tardive. Il frappe brusquement à la vitre, pas le temps de dire.. "Bonsoir, bonjour"? Peu importe, moi aussi j’ai très envie de partir au plus vite de cette autoroute. La mise en place du remorquage prend un peu de temps, les conditions météorologiques n’aidant pas. Finalement, quelques instants plus tard me voilà dans la cabine de la dépanneuse. Au rétroviseur intérieur un artefact que je n’ai pas vu depuis longtemps, un désodorisant « le feu orange » mais aussi un ours en peluche accroché au levier de vitesse comme un paresseux à un tronc d’arbre. Casquette vissée sur la tête, le dépanneur conduit en silence, direction la ville où son garage est établi. La nuit est déjà bien avancée, les ombres se meuvent sous la lumière des lampadaires. Je ne le sais pas encore mais la grippe s’est invitée à bord et se déclarera durant le week-end qui s’annonce. Arrivé à destination, le minimum de courtoisie m’impose de saluer le dépanneur visiblement soulagé lui aussi de prendre congé. Ma quête d’hôtel ne sera pas longue, déposé en pleine zone d’activité, un établissement premier prix m’indique le chemin via son enseigne lumineuse.
Le sommeil ne tardera pas à venir me questionner, quant au lendemain le train me permettra de rejoindre le domicile familial par mes propres moyens, l’employeur du moment m’imputant via des sous-entendus la responsabilité de la panne… ce qui ne m’a guère étonné. La grippe se rappelle à moi en m’embrassant avec ces quarante de fièvre et je la sens passer. Les jours de convalescence s’écoulent, ma santé s’améliore un peu alors je décide de franchir le pas… Me rendre à Silent Hill. Bien qu’ayant déjà fait Resident Evil 1 et 2, j’ai une légère intuition, celle que l’aventure sera différente, il faudra s’enfoncer un peu plus dans les ténèbres. Et puis dans Silent Hill, le protagoniste n’est pas entraîné, hors de question donc espérer piquer un cent mètre pendant plus de quelques minutes.
Le jeu commence par un accident de voiture, celui de Harry Mason et sa fille Cheryl, à proximité de la ville de Silent Hill. En se réveillant, la progéniture de Harry n’est plus là et ce dernier part à sa recherche au sein de la ville plongée dans une brume fort peu accueillante. Loin de vouloir faire des rapprochements, un homme qui marche seul sur une route dans des conditions défavorables me rappelle des évènements récents peu agréables. Au détour d’une rue Harry aperçoit Cheryl qui s’éloigne, lui court après pour tenter de la rattraper avant de déboucher dans une impasse sordide fraîchement repeinte à la tripaille… Ambiance…
Je n’irai pas plus loin afin de ne pas trop en dire sur le déroulement des évènements. Je dois avouer que Silent Hill a été une expérience éprouvante tant sur l’histoire qu’en général. Bien que mon état s’était quelque peu amélioré, en fermant les yeux la nuit venue, abruti par les antibiotiques, il me semblait revoir les rues obscures de cette ville en proie à un sordide secret. Et puis il y avait ce fond sonore, discret mais lancinant, cette radio grésillant dès qu’un danger apparaissait. Pour sûr, cet épisode initiateur de la saga serait le dernier pour moi. Peu importe d’avoir obtenu la mauvaise fin, je ne voulais pas retourner dans cet enfer, entendre encore une fois les sirènes retentir et revoir les murs se parer de rouille, oh que non! Quelques temps plus tard, lors de l’époque PS2, j’appris la sortie d’un second volet puis d’autres épisodes au fil des années. Je n’ai jamais refranchi le panneau d’entrée de la ville, me contentant de regarder quelques captures d’écran ci et là au détour de magazines spécialisés. Cependant, lorsque je passe par temps brumeux devant un hôpital, une école, je ne les vois plus réellement de la même manière…
Salut Temps Nyx. J'aime beaucoup ta chaine et ton blog. Tu as beaucoup de talent pour la narration. Tu as une voix très apaisante qui nous transporte dans un monde de souvenirs et de nostalgie bien agréable.
RépondreSupprimerSalut Joe, un grand merci pour ton commentaire et suivi:)
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