vendredi 30 septembre 2022

Rhinopharyngite: Impossible

Vous savez, parfois, non, souvent je rêve d’avoir conservé l’intégralité de mes jeux croisés durant ma vie de joueur jusque-là. J’imagine qu’il en est de même pour la plupart d’entre nous. Certains ont eu la chance (présence d’esprit) de le faire, d’autres ont les moyens de se réapproprier les titres tant aimés jadis et l’exposent tels des trophées de chasse, en feignant une certaine humilité. Pour ma part, je n’ai plus rien de tout ça si ce n’est le poster de Batman The Caped Crusader qui était inclus dans la boîte du jeu, souvenir que j’ai partagé dans les colonnes de My Gaming Story. Mais au fond qu’est-ce qui compte réellement? Le souvenir bien sûr! A moins de perdre la mémoire (et je ne doute pas qu’au fur et à mesure celle-ci me jouera des tours), ce dernier restera toujours…

Alors cette fois ci je vous emmène lors de cet automne 1988, propice pour moi à contracter toutes sortes de cochonneries dont la classique rhinopharyngite ou encore angine, grand succès des trucs que j’attrapais régulièrement. C’était aussi synonyme de repos à la maison pour quelques jours, dans ma chambre en compagnie de mon cpc 464 mais aussi quelques déplacements dans le salon pour attraper au vol un épisode de séries que j’affectionnais. Bien entendu, inutile d’essayer d’échapper à la cohorte de médicaments au goût dégueulasse, mention spéciale au spray « hexatruc » censé calmer un mal de gorge parfois carabiné.  Ces quelques jours passés à la maison étaient un peu comme une immunité diplomatique bien qu’il fallait rattraper les cours par la suite. 


En ce jour d’automne donc, me voilà en prise avec une rhinopharyngite un peu costaud mais me permettant d’avoir le précieux sésame comprenant l’accès à l’ordinateur et à la télé. Je viens alors de regarder un épisode de « Mission: Impossible » avec le célèbre Peter Graves habitué à récupérer ses ordres de missions dans des endroits atypiques. Clairement j’ai des étoiles plein les yeux et j’ai envie de prolonger l’expérience. Ça tombe bien puisqu’il y a quelques temps je me suis vu offrir une compilation de l’éditeur Epyx intitulée « les meilleurs au monde » (rien que ça!) et sur celle-ci figure les jeux Impossible mission, super cycle, winter games et world games. Sincèrement, je ne me souviens pas très bien de super cycle et winter games, tout au plus ai-je quelques écrans en tête mais c’est tout.

Par contre je me souviens de Impossible Mission (et de world games qui fera sûrement l’objet d’un autre article). Bien que le titre soit le seul point commun entre le soft et la série, il ne m’en faut pas plus pour me lancer dans l’aventure. Ici le joueur incarne un agent secret devant mettre aux agissements d’un professeur dont le dessein est de pirater le système informatique du gouvernement, une mission que Mr Phelps n’aurait pas renié! Dénié de thème musical, j’apprécie pourtant l’ambiance du jeu rendant un côté espionnage des sixties que mon imagination s’empresse de compléter avec les images de la série. Ici l’agent doit déjouer les mouvements des robots du professeur, gardiens des salles équipées des ordinateurs qui sont la clé du succès. Il y a aussi des puzzles, des fichiers à collecter et assembler. M… un robot vient de me griller, je lance quelques jurons et il n’en faut pas plus pour voir le visage maternel passer un regard par la porte entrouverte. « Ce n’est rien maman, je toussais c’est tout! ». Le regard que ma mère me rend en dit long « Ne me prend pas pour une idiote s’il te plaît et calme toi un peu ». Hors de question de griller mes privilèges! Finalement au bout d’une bonne heure je lâche le jeu pour y revenir un autre jour de ma convalescence. 

Je garde un excellent souvenir de « Impossible Mission » sur Amstrad Cpc qui m’a fait passer plus agréablement ces quelques jours de Rhino. 

 

Initialement, j'ai écrit cet article sur My Gaming Story sous le pseudo October Ghost.

jeudi 29 septembre 2022

Tout l'or d'une commode - seconde partie

Dans Desert Fox, me voilà projeté en pleine seconde guerre mondiale et plus précisément au sein de l’affrontement avec Rommel, surnommé le renard du désert. Avant de se lancer dans la campagne il est possible de s’entraîner aux différentes phases de combat (char, protection de convoi, etc…) Le titre est nettement orienté arcade. J’ai assez aimé mais je n’y revenais pas temps que ça au final. Je trouvais que c’était quand même l’un des meilleurs titres de la compilation. 

Je termine par les Goonies, adaptation du film éponyme réalisé par Richard Donner, un classique de 1985, représentatif du cinéma de l’époque. C’est l’un de mes films de cœur, je le regarde avec toujours autant de plaisir. C’est l’histoire d’une bande de gamins à la recherche d’un trésor de pirates, pour éviter la destruction de leur lotissement par des promoteurs immobiliers peu scrupuleux. Ce qui m’a pris aux tripes avec ce jeu c’est sa musique mélancolique à souhait, côté aussi rendu par l’écran de chargement je trouve. L’action se découpe en plusieurs tableaux dans lequel le joueur prend le contrôle de deux Goonies. Il faudra les mener à l’autre bout en effectuant conjointement certaines actions tout en évitant les malfrats lancés à leur poursuite. J’apprécie encore ce jeu sans doute de par le souvenir qu’il me renvoie, sa musique, le film. On ne peut pas dire que cela soit le plus beau jeu graphiquement parlant du CPC mais ça reste tout à fait agréable.


J’ai donc un souvenir tout particulier concernant cette compilation. Je revois encore le gosse que j’étais, se cognant les genoux contre les poignées de cette commode, ressens encore la chaleur de l’âtre en mon dos rien qu’en écrivant ces quelques lignes. Ce fût un beau samedi soir d’automne 1987.

mercredi 28 septembre 2022

Tout l'or d'une commode - première partie

1987. La vie poursuit son flux au travers de l’automne qui s’installe sur le paysage bourbonnais. Le cpc 464, désormais membre à part entière de la famille, vit lui aussi son existence de pixels et s’est trouvé une place dans le salon, plus précisément sur la commode éclairée par une lampe au design des plus rococo. Pas très pratique pour jouer, le meuble est assez haut et il me faut un tabouret style bar pour être correctement placé face à l’écran. De plus, mes genoux ont une fâcheuse tendance à se heurter contre les poignets en laiton (oui vous savez le professeur!). Mais franchement, qu’est-ce que je me sens bien éclairé par cette lumière chaude, avec la chaleur de la cheminée reine du salon! Et puis, une fois de plus, je n’ai vraiment pas à me plaindre, ma mère vient de m’offrir une toute nouvelle compilation au détour d’une commande chez un autre magasin de vente par correspondance bien connu en milieu rural: Les Trois Suisses. 

Cette compilation c’est Amstrad Gold Hits 2 de l’éditeur U.S Gold comprenant pas moins de six jeux dont un qui m’intéresse particulièrement: Avenger, la suite de The Way Of The Tiger. L’excitation est à son comble et j’ai hâte de découvrir ce dernier, là, le dos réchauffé par la cheminée en ce samedi alors qu’à l’extérieur le jour commence à décliner, laissant la fraîcheur de la nuit s’étendre sur les champs. Une fois la baie vitrée du salon parée de son double rideau, que le foyer s’est vu ravivé par une bûche, il est temps de charger les jeux dans l’ordre, c’est comme ça. Le premier sera Konami’s Golf. Peuh, du golf! Est-ce que j’ai une tête à faire du golf? En cet instant, oui! Je ne connais rien au golf et ce n’est que bien plus tard, lors d’une session gagnée au détour d’un concours que je pourrais m’initier à ce sport. Mais pour l’heure, joystick Amsoft en main, je m’évertue à lancer la balle autre part que dans les arbres alentours après un petit coup d’œil dans le manuel m’informant des quelques rudiments. Je dois avouer plutôt bien m’amuser! J’y reviendrais de temps en temps par la suite.

C’est fébrilement que je charge le second jeu qui n’est autre que Avenger édité par Gremlin Software, suite de The Way Of The Tiger que j’avais tant apprécié au début. Je suis soufflé par son écran de chargement avec le tigre, je m’imagine déjà errer dans des labyrinthes avec les mêmes graphismes que son aîné, avoir les mêmes petits détails… J’étais jeune, naïf et… quelques minutes de chargement plus tard, très déçu. Pourtant la musique d’intro m’a plus qu’emballé puis la déception fait son apparition. Rien à avoir avec l’esthétique du premier opus. Je décide quand même de passer outre et partir à la recherche des parchemins volés  dans le contexte d’une obscure vengeance. Je ne suis plus très motivé, j’y reviendrais de temps en temps mais n’en verrais jamais la fin.

Breakthru, malgré son air de jeu budget, va me consoler un peu. Sur un fond de crise géopolitique, me voici au volant d’une voiture type K.I.T.T (K2000) à la recherche d’un avion ultra sophistiqué subtilisé par un pays voisin. Je me laisse prendre au jeu cependant j’ai un peu de mal pour faire bondir le véhicule au bon moment, pourtant la barre espace est assez grande! Mais j’aime beaucoup en réalité, pour autant je n’en verrais jamais la fin.

A présent, je m’apprête à insérer la seconde cassette… Rendez-vous au prochain numéro!

 

mardi 27 septembre 2022

La maison d'Ogeron ou la barrière de la langue

1987. Les courses, de nos jours c’est la plaie et ça l’a toujours été je pense. Aussi lorsque mes parents m’annonçaient une virée à destination de « Rond Point » (qui deviendra « Carrefour » plus tard) c’était la grimace assurée mais lorsque « Mammouth » survenait dans la phrase, j’avais une petite lumière dans le coin des yeux. Parce qu’en plus « d’écraser les prix », le mammifère détenait en ses entrailles, juste à la sortie des caisses, un centre multimédia et avec un peu de persuasion… parfois… un petit tour n’était pas exclu! 

Ce jour là j’étais chanceux, ma mère me promettait de faire un saut dans la caverne d’Ali Baba. C’est donc beaucoup plus enthousiaste que je montais dans la Totyota, direction Moulins soit trente kilomètres (mais vous commencez à le savoir si vous avez lu mes précédents articles) simplement pour l’aller. Après avoir fait tous les rayons cités dans la liste de courses, les sacs plastiques blancs (encore distribués à l’époque) à l’effigie du pachyderme s’entassent dans le caddie aux poignées oranges/rouges mais mon regard n’a de cesse de dévier vers mon Graal. 

Le moment tant attendu arrive mais inutile de se rapprocher des grosses productions qui me font rêver, si j’espère obtenir un petit quelque chose ça sera dans le rayon budget rimant bien souvent avec Mastertronic. Ayant eu mon cpc 464 depuis peu, je suis encore naïf et fais confiance à la seule jaquette. L’imposant vendeur est toujours là, fidèle au poste, et il semble avoir encore une fois laissé son sourire à la maison. Pire, son regard me suit au cas ou je déciderais de partir en courant, un titre budget à la main, m’accrochant au chariot rempli de course stationné à l’entrée des portillons. Avec le recule je me demande ce qu’il pensait réellement: A – Encore ce gamin? Quelle chance il a!  B – Oh non encore lui, sale gosse! Sous la pression mais surtout parce que je ne connais aucun des jeux qui se présentent à moi, mon choix se porte sur Kentilla de Mastertronic. Ma mère règle l’achat en sortant il me semble l’entendre marmonner «Quel manque d’amabilité! ». Nous sommes d’accord. 

Sur le chemin du retour, je suis un peu circonspect sur mon choix, à vrai dire il y a peu d’indications sur le soft. Qu’à cela ne tienne, je ne suis pas à l’abri d’une bonne surprise… ou d’une mauvaise! Les courses rangées, le coca bien au frais, les chamallows dans le placard, il est temps de tester Kentilla. Je suis de plus en plus intrigué, l’écran de chargement accentuant ce sentiment. Le chargement terminé, me voici face à une maison et… mon premier jeu d’aventure texte… tout en anglais. Mon niveau concernant la langue n’en est qu’à ses balbutiements, mon avancée va s’avérer quelque peu compliqué même avec mon dictionnaire. Qui plus est je ne connais rien du scénario, quel est-il? Je ne le sais pas à cette époque mais il s’agit en réalité de la suite d’un autre jeu du même auteur.

J’utilise les points cardinaux pour me déplacer, tente quelques actions sans succès, bref… ce n’est pas la joie, c’est frustrant. Les graphismes sont plutôt simples, aucune musique, pas de son, pas vraiment ce que je m’imaginais. C’est là que l’imagination rentre pourtant en action justement, d’autant plus avec ce genre de jeu. Mais l’interface n’aide pas, j’abandonne assez vite. Au cours du dîner ma mère me demande comment est ce nouveau jeu? « Pas mal mais c’est en anglais alors..», « Ah… » me répond-elle.  Je réessaierais le jeu dans la soirée mais sans plus de succès. Je ne suis pas très adepte de faire des plans et malgré quelques notes prises, je ne parviens pas à avancer. Kentilla restera au fond de la boîte carton bricolée pour accueillir mes cassettes. J’y reviendrais très peu, voir plus du tout, par la suite. Mais en me remémorant l’écran de chargement et son mystérieux personnage dans les marais, je me dis que la jaquette n’a pas peut-être pas respecté l’idée de l’auteur du jeu. Et puis il aurait été judicieux de la part de l’éditeur de préciser cette information.

Je conserve néanmoins un petit souvenir de cette production Mastertronic, un format d’aventure que l’on rencontre souvent à cette époque.

lundi 26 septembre 2022

Le barbare, le robot et le Mammouth écrasent les prix

Été 1987. Dans les rayons de l’espace multimédia d’une défunte chaîne d’hypermarchés, trois individus errent mais pas sans but. Le plus âgé rêve d’un apéritif bien frais agrémenté de quelques cacahuètes. Le second assiste le troisième à trouver son bonheur parmi les cassettes dont les boîtiers sont parés de jaquettes plus alléchantes les unes que les autres. Ces trois personnes sont mon père, mon frère et l’auteur de ce blog. Mon frangin est sur le point de repartir dans sa région et souhaite m’offrir un dernier jeu avant son départ imminent. Résidant assez loin, nous ne le reverrons pas avant un bon moment. 

Finalement, nous découvrons que le Mammouth dit la vérité concernant son slogan « Mammouth écrase les prix » car une promotion en bout de gondole propose deux jeux pour le prix d’un. Ces softs, sont Barbarian de l’éditeur Palace Software et Mag Max édité lui par Imagine. La couverture du second est illustrée par Bob Wakelin, je la trouve magnifique. C’est le sourire aux lèvres que nous nous dirigeons vers la caisse. Enfin c’est surtout moi qui sourit, mon père, lui, est soulagé quant à mon frère il pense déjà à son départ. Mon sourire va bientôt disparaître car le regard blasé d’un imposant vendeur aux cheveux roux m’incite à la retenue. De mémoire nous approchons l’heure du repas et ce dernier doit lui aussi attendre impatiemment sa pause déjeuner. Une fois le règlement effectué, 99frs il me semble soit environ 15 euros de nos jours, nous revoilà bientôt dans la fournaise de la Toyota Corolla grise prise d’assaut par les rayons du soleil de l’été.

Là encore, je ne verrais pas grand chose du chemin du retour, absorbé dans la contemplation de mes nouveaux jeux. Barbarian fait état d’une jeune femme habillée idéalement pour la plage, le culturiste qui l’accompagne semble s’être renversé l’intégralité du flacon d’huile bronzante mais l’espadon qu’il détient a tout l’air de couper autre chose que du beurre. A l’intérieur du solide boîtier noir, la cassette reprenant la police très… barbare… ainsi qu’un poster identique à la jaquette. Entrant tout juste dans l’adolescence, mes sens sont quelque peu émoustillés et j’accrochais fièrement le poster au-dessus de mon lit. Avec le recul des années, je trouve ce dernier de très mauvais goût. Comme je l’ai mentionné quelques lignes avant, l’illustration de Mag Max est juste sublime avec ce robot centurion en proie avec un dragon mécanique. Il en sera de même pour la plupart des illustrations de Bob Wakelin. 

Mais midi sonne et la table familiale réclame que le repas soit servi sans doute composé par de typique plats d’été: salade de tomates et autres sources de fraîcheur gustative. A peine mon assiette terminée, je me lève pour Danette mais aussi pour allumer au plus vite mon cpc 464 et essayer Barbarian. Pendant le chargement, je jette un nouvel œil sur la boîte ne découvrant que bien plus tard la présence d’une notice au recto de la jaquette qu’il fallait retirer de la boîte afin de la visualiser. En réalité il n’y a pas besoin de celle-ci pour prendre le jeu en main. Tout se fait intuitivement et bientôt les épées virevoltent, une tête tombe, la fin du premier combat s’annonce. Waouh! C’est sauvage mais j’aime déjà beaucoup ce jeu. Il y a quatre environnement, une clairière, un sol volcanique, les deux derniers se déroulant dans le palais du vilain Drax geôlier de la princesse Marianna que notre barbare devra délivrer par le fer, le dernier ennemi étant le sorcier lui même. On ne peut pas dire que le soft soit très difficile mais il a une rejouabilité du tonnerre. J’y reviendrais souvent par la suite même si il ne s’agît pas de mon jeu préféré.

Barbarian fait aussi écho au film de John Milius avec Arnold Schwarznenegger dans le rôle titre: Conan le barbare, inspiré par les œuvres écrites de Robert E.Howard. C’est à l’âge de dix ans que je vis le long métrage, planqué derrière le canapé du salon pendant que mes parents regardaient eux aussi. A cette époque mon paternel louait des cassettes au vidéo club de la ville de Moulins (03) où il passait souvent dans le cadre de son boulot. Inutile de dire que ce film m’a marqué tout comme la musique d’intro du jeu. 


Changement d’ambiance avec Mag Max, adaptation de la borne d’arcade éponyme mettant en scène un robot dernier défenseur d’une humanité à présent déchue. Le joueur dirige Max à la recherche de ses différents composants pour mettre un terme à l’entreprise des envahisseurs. Quelle musique mes amis, mais quelle musique! C’est sans doute ce qui m’a le plus marqué avec l’illustration. Le jeu édité par Imagine est assez sympa mais je n’en ai jamais vu la fin. Les graphismes sont plutôt jolis, la maniabilité assez bonne mais j’ai trouvé le soft assez répétitif. J’y revenais de temps en temps afin de voir si je pouvais aller un peu plus loin à chaque fois mais sans sauvegarde… ma persévérance en a pris un coup. Mon frère s’y était essayé quelque peu avant son départ mais sans plus de succès.

Je garde un excellent souvenir de ces deux jeux vers lesquels je reviens de temps en temps, surtout pour la musique de Mag Max et me remémorer cette journée de 1987. 

J'ai déjà écrit une version de ce souvenir sur My Gaming Story sous le pseudo "October Ghost".

dimanche 25 septembre 2022

Un océan de stars - Seconde partie

Galivan sur Amstrad CPC est aussi une adaptation de borne d’arcade à laquelle je n’ai jamais eu l’occasion de jouer. Pas déplaisant malgré la petite fenêtre de jeu et l’action un peu brouillon, c’est un concentré de vitamines (l’émission qui donne bonne mine… les vieux comme moi comprendront) avec toutes ses couleurs. Il me rappelle une autre série, j’ai nommé X-or que je suivais également. L’action est assez répétitive mais j’y reviens de temps en temps. 

Hors de question de s’arrêter en si bon chemin, c’est au tour d’une autre série culte que j’apprécie particulièrement: Miami Vice (Deux flics à Miami). Rien qu’à l’évocation de celle-ci j’ai le thème musical en tête! Et puis je suis trop jaloux de la moustache du lieutenant Castillo ici interprété par Edward James Olmos ayant fort à faire avec les deux gusses, Sonny Crocket et Ricardo Tubbs incarnés par Don Johnson et Philip Michæl Thomas. Mon enthousiasme est rapidement ternie par son adaptation. La musique est reprise jusqu’à l’overdose, le véhicule utilisé pour mener l’enquête est incontrôlable et puis…Et puis… Je ne comprends rien à ce qu’il faut faire malgré la notice! C’est dommage car il semble y avoir un système d’enquête, des horaires à respecter pour avoir la chance de coffrer certains suspects mais l’ensemble est gâché par une jouabilité exécrable et des graphismes pas vraiment terribles. Autant dire que je reviendrais peu sur le soft. 

Mon amertume est un peu apaisée en terminant avec Short circuit, une transposition du long métrage éponyme réalisé par John Badham en 1986 dans lequel un robot destiné à une utilisation militaire se voit soudainement doté de conscience suite à un orage. J’aime le film, quant au jeu, là aussi il faut savoir l’appréhender. Divisé en deux parties, la première consiste à s’évader du centre militarisé mais pas n’importe comment. Numéro 5, notre protagoniste robotisé, devra trouver les programmes adéquats, observer les horaires de rondes des patrouilles, dénicher des objets utiles (cartes magnétiques, clefs, etc…) si il espère s’évader. C’est bien simple, je n’ai jamais réussi à arriver au bout de cette étape. C’est via une manipulation à effectuer sur le clavier, trouvée dans un magazine, que je pourrais enfin passer à la seconde partie plus orientée arcade. Dans celle-ci le joueur doit se frayer un chemin en évitant les militaires et de blesser tout autre être vivant. Là, j’ai réussi à voir la fin avec le sentiment de ne pas vraiment la mériter. 

Au final, cette rentrée de 1987 se voudra un peu plus enjouée, à l’arrivée de la fin des cours, j’avais en tête l’image de mon CPC 464 avec ces jeux qui m’attendaient sur mon bureau. Je conserve donc un bon souvenir de ma première compilation éditée par OCEAN.

samedi 24 septembre 2022

Un océan de stars - Première partie

1987. Les vacances d’été sont terminées, place à la rentrée avec son lot de fournitures scolaires, sac chargé et mélancolie. Parmi les cahiers, stylos et étiquettes, un petit cadeau s’est glissé au sein d’une commande effectuée sur La Redoute, roi des magasins par correspondance en milieu rural à l’époque. L’auteure de ce cadeau est ma mère qui me donne un peu de baume au cœur en m’offrant une compilation pour mon CPC 464: Ocean’s All Star Hits, une compilation comprenant six jeux. 

L’éditeur anglais Ocean est sans doute l’un des plus importants dans l’univers des jeux vidéos sur tous supports. En plongeant dans mes souvenirs, la majorité de mes jeux provenaient de lui. Ici, la compil’ propose pas moins de six noms prestigieux: Top Gun, Knight Rider (K2000), Street Hawk (Tonnerre mécanique), Miami Vice (Deux flics à Miami), Galivan et Short Circuit. Excepté Galivan, je ne connais que trop bien les titres affichés étant féru de séries TV et cinéma (merci Canal + des années 80, à partir de 1984 précisément). 

Je laisse donc ma mélancolie de côté alors qu’au-dehors les champs se préparent à l’arrivée de l’automne (bien que l’été n’ait pas encore dit son dernier mot). C’est par Top Gun que je commence. Il me semble inutile de présenter le film avec Tom Cruise, réalisé par Tony Scott datant de 1986. L’écran de chargement reprend l’affiche du film et quelques instants après (cassette oblige) me voilà devant un menu simple mais efficace avec le thème musical du long métrage ici repris. J’ai le sourire, ça commence bien. Bon, après, me voilà moins emballé devant ce simulateur, orienté arcade, d’avion de chasse en graphismes type « fil de fer ». C’est honnête mais je ne resterais pas longtemps dans le cockpit, préférant tenter ma chance sur les autres titres.

J’enchaîne alors avec Knight Rider. En voyant sa présence sur la boîte j’ai de grandes attentes… Trop en réalité. Une fois la cassette chargée, la musique de la série est reprise mais en accéléré. Petite déception mais je reconnais bien le célèbre thème malgré tout. Allez, je ne me laisse pas abattre et sélectionne une mission à accomplir via la carte. Mon anglais s’est un peu amélioré, je comprends que le Président himself est en danger! Je choisis un destination conseillée par K.I.T.T et c’est parti (mon K.I.T.T.K.I.T.T accessoirement)! Je reconnais instantanément le volant caractéristique. J’ai le choix: soit conduire ou m’occuper de dégommer les ennemis en hélicoptère avec le laser. K.I.T.T ayant la fâcheuse tendance à vouloir éviter de perdre les points de mon permis (enfin pas encore dans les années 80), je préfère prendre le volant… qui ne tourne pas. Je dois bien avouer que l’ennui se montre un peu en fin de route. Une fois la destination atteinte, j’incarne le charismatique Michæl Knight vu du dessus. Ici pas question de violence, je dois éviter les gardes des lieux pour arriver à l’autre bout de la pièce. Il en sera de même jusqu’au dénouement final de la mission en cours. Clairement, je ne suis pas trop emballé par cette adaptation mais c’est un peu le lot des productions de ce type à l’époque, surtout provenant de l’éditeur bleu. 

Aurai-je plus de chance avec Street Hawk? Oui! J’aime déjà beaucoup l’écran de chargement reprenant la moto et son pilote, Jessie Mach. Le thème d’intro qui n’a rien à voir avec celui de la série me plaît bien. Ici, pas de menu, clavier ou joystick au choix sans possibilité de redéfinir les touches. L’action est vue du dessus, les graphismes sont honnêtes, c’est un peu mieux que Knight Rider en terme d’action. Néanmoins, le soft tourne assez vite en rond et on se retrouve à faire un peu tout le temps la même chose au bout d’un moment: dégager des véhicules de malfrats, neutraliser des bandits à la sortie d’un magasin de vinasse, poursuivre une voiture de kidnappeurs sans oublier de fuir la police avec un bon coup de turbo. Attention toutefois à ne pas faire péter le bouclier ou trop faire chauffer le moteur sinon la partie est perdue. Et bien je vais vous le dire, j’aime toujours autant ce jeu. Ce n’est pas un méga hit ni une adaptation de « ouf » mais il est resté parmi mes favoris. Et puis j’ai beaucoup aimé la série. Je me souviens que, avant l’arrivée du CPC 464, dès la fin d’un épisode j’enfourchais mon vélo en ayant pris soin d’apposer avec une pince à linge un petit morceau de carton dans les rayons. Les images de la série en tête je fonçais à toute vitesse dans le chemin devant la maison (avec à la clef une bonne grosse gamelle, ma carrière de pilote était ainsi terminée pour la journée!). 


Mon sourire revient un peu après cette partie et du coup j’enchaîne avec Galivan… Mais ceci est une autre histoire.

vendredi 23 septembre 2022

Au FIL des jeux

Oui, nous sommes encore lors de cette journée d’été 1987 et je m’apprête à faire connaissance avec ma première compilation de jeux. Ici, il s’agit d’une grosse boîte verte au carton plastique brillant, regroupant trois jeux d’éditeurs différents sous la coupe du défunt éditeur français FIL (France Image Logiciel). Trois jeux sont au rendez-vous avec pour chacun d’entre eux leur notice respective. Ce que j’appréciais c’était la présence des jaquettes reprises sur la boîte. Les cassettes étaient parées d’une étiquette verte propre à FIL (sans Barney).

La première cassette qui me tombe sous la main est celle de Gunfright originellement issu de l’éditeur anglais Ultimate Play The Game, célèbre pour ses jeux en 3d isométrique avec une patte graphique bien particulière. Le joueur incarne un shérif local débutant à la recherche des plus grands criminels du Far-West. D’emblée le jeu me séduit par son ton et sa prise en main immédiate même si je suis un peu gauche avec la vue au début. Le soft commence avec une phase de tir où il faut viser les sacs d’argent qui permettront par la suite de faire l’acquisition des munitions nécessaires à notre fonction. Après ça me voilà lâché dans la bourgade et il faudra faire attention à tout! Aux demoiselles qui vont n’importe où, des cactus et même des indicateurs qui vous indiqueront la direction des malfrats: la collision avec l’un d’eux signifie la mort! J’aimais aussi la possibilité de louer un cheval ayant l’allure d’une bouée de plage. Après toutes ces années, je relance Gunfright de temps en temps.

Le second jeu à passer dans le lecteur sera l’adaptation de la célèbre série V que je suivais assidûment sur la deuxième chaîne le samedi après-midi. Je vais passer rapidement sur ce soft, c’est moche, malgré la notice je n’ai rien compris de ce qu’il fallait faire et hormis l’écran de chargement je n’ai jamais apprécié ce jeu. J’y rejouerais très peu par la suite. Mon premier contact avec la société OCEAN (très prolifique sur Amstrad CPC) n’est pas emballant.

C’est sans doute le dernier jeu de la compil’ qui m’a administré mon premier coup de foudre sur CPC 464. Il s’agit de The Way Of The Tiger édité par Gremlin Software (autre société très active sur CPC). A l’époque je suis fan de tout ce qui a trait au ninja, que cela soit au cinéma ou dans le domaine de la lecture. Alors lorsque le jeu se charge un peu différemment (bandes de chargement plus colorées) et qu’il y a présence d’une tête de tigre bien classe dans la barre en bas de l’écran, l’ambiance s’électrise! Le menu demande ensuite de faire un choix: vais-je m’entraîner d’abord aux différentes disciplines de combat (mains nues, bâton, sabre) ou commencer directement l’aventure? « Prudence petit scarabée » me souffle intérieurement le maître de David Carradine dans la série « Kung-fu » alors je décide de m’entraîner d’abord au combat à mains nues… Et là…. WAOH! 


Je suis estomaqué par la beauté, finesse des graphismes tout autant que les détails! Le scrolling horizontal, là une fontaine jaillissante, les roseaux qui s’agitent, les montagnes au fond, les statues de lions! J’en oublie presque de me battre lorsque le premier ennemi surgit. Un point est cependant resté obscur même maintenant: le fonctionnement des différentes barres d’énergie. Je m’étais accroché et avais terminé le jeu, m’ébahissant à chaque nouvelle discipline.  Lorsque je rejoue à The Way Of The Tiger l’émotion est certes moindre mais j’ai dans le regard ce jour de 1987 où je le découvrais pour la première fois.

Je garde donc un excellent souvenir de cette compilation et une grande affection pour ce format. D’abord parce que par la suite c’est un format que je rencontrerais souvent, ce dernier permettant d’alléger le budget pour les parents et l’occasion pour moi d’avoir plusieurs jeux en une seule fois. L’inconvénient avec les cassettes c’est qu’il y avait parfois deux voir trois jeux sur la même face, il fallait donc noter les chiffres du compteur pour atteindre le jeu souhaité. Mais lorsque l’on se voit offrir un ordinateur à ce moment, ce petit inconvénient n’est qu’un simple détail.

jeudi 22 septembre 2022

La dernière chance

The last v8 fut mon second jeu auquel je m’essayais sur mon cpc 464. Toujours édité par Mastertronic, celui-ci nous met dans la peau d’un conducteur expérimenté qui, suite à un conflit nucléaire, devra au volant de son bolide rejoindre une base voisine non sans avoir déterminé si il y a des survivants. Après un chargement de 15 minutes environ (outch!), me voici directement propulsé au volant du véhicule. Pas de menu principal, pas de modification des commandes, néanmoins il est possible d’utiliser le clavier ou le joystick. 

La voiture est raide, la fenêtre de jeu n’est pas très grande mais le tableau de bord est bien classe et me fait penser à K2000 une série que je suivais activement à l’époque. Un mauvais coup de volant, un virage mal engagé, un pet de travers et BOUM, c’est le game over direct! Je suis bon pour recommencer. Je ne suis jamais parvenu à la fin du jeu mais ce que j’en retiens surtout c’est la sublime musique composée par Rob Hubbard qui se joue durant l’action. D’ailleurs si je reviens de temps en temps vers le soft par la suite, c’est surtout pour elle.

Malgré ses défauts, je garde un fort souvenir de the last v8 sans doute parce qu’il fait lui aussi partie intégrante de cet été 1987.


 

 

mercredi 21 septembre 2022

La formule de départ - Troisième et dernière partie

Dans l’épisode précédent, je vous laissais en proie avec un suspens de malade dans lequel je m’apprêtais à essayer mon premier jeu sur Amstrad cpc lors de cet été 1987 où tout peut arriver, enfin presque. Mes parents sont également de la partie, ma mère semble curieuse, elle qui n’a jamais connu cet univers. C’est donc reparti pour quelques instants de patience alors que se charge Formula One Simulator de l’éditeur anglais Mastertronic. Je ne le sais pas encore mais découvrirais plus tard que la société est spécialisée dans les softs de type budget, entendons par là un rapport qualité/prix à peu près égal. 

Pendant le chargement, je branche une autre manette glissée dans le panier par mon frère et que j’ai omis de citer précédemment. Elle est de type manette Atari avec un grip interchangeable plus là pour le côté esthétique qu’autre chose. N’ayant jamais eu de console Atari, je ne savais à quoi m’attendre avec celle-ci. En tous les cas, de mémoire, la boîte était plutôt sympa. Les minutes s’égrainent et là…. La musique du simulateur de formule 1 se fait entendre! Waoh, j’aime beaucoup et d’ailleurs je l’ai encore en tête après toutes ces années. 

Il est temps de passer aux choses sérieuses. Le soft m’invite à sélectionner un circuit et c’est sur celui de Silverstone avec sa forme de rasoir électrique que portera mon choix. Par prudence je reste en boîte automatique, histoire de me familiariser. Après ça, m’est indiqué les conditions météorologiques et me voilà lancé sur la piste pour les qualifications qui détermineront ma position dans la course. Avec le recul des ans, l’ensemble est bien terne, clairement ce n’est pas le meilleur jeu de la machine. Mais en cet instant de 1987 c’est le plus beau jeu de ma vie! Bientôt je dois laisser la place à ma mère qui se propose de faire quelques tours de pistes! Mon père préférera regarder la scène n’étant pas du tout intéressé par le monde du jeu vidéo. Quant à mon frère c’est une autre histoire, lui est également positionné pour essayer!

L’heure du repas sonne le glas des tours de pistes. Il est temps de reprendre des forces et ainsi laisser le cpc 464 se reposer avant une reprise endiablée pour essayer les autres jeux. Là encore c’est une autre histoire. Je n’oublierai jamais cette journée de 1987, entérinant définitivement mon attrait pour les jeux vidéos. Plus tard, étant entré dans ce qu’on appelle « l’âge adulte », je me suis vite rendu compte de ce que signifiait l’achat d’une machine telle que l’Amstrad CPC: un investissement colossal pour la famille. Je ne remercierai jamais assez mes parents et mon frère, à présent disparus, de m’avoir offert cet ordinateur, créant ainsi une multitude de souvenirs que je vous conterai par le biais de ce blog.  Je leur dédie d’ailleurs cet article.

mardi 20 septembre 2022

La formule de départ - Seconde partie

Nous sommes donc toujours ce fameux jour de 1987, de retour en la demeure familiale où l’arrivée de l’Amstrad cpc 464 est un petit événement. Tout le monde se réunit sous la véranda, protégée des assauts de l’astre solaire par des nattes bricolées maisons, et s’apprête à déballer la machine. Allez, il est temps de reléguer les cartons ainsi que les polystyrènes de protection un peu plus loin et disposer l’ordinateur avec ses accessoires sur la table à la toile cirée de mauvais goût. Il y a donc le moniteur, le clavier faisant office d’unité centrale avec son lecteur de cassette intégré, l’imposant manuel d’utilisation, le joystick, une cassette de bienvenue et les jeux qui emplissent mes yeux d’étoiles avec leurs jaquettes. 

Le branchement n’est pas très compliqué: tous les câbles partent de l’écran, deux sont destinés au clavier, le troisième est réservé au secteur. Néanmoins, par précaution, une consultation du manuel d’utilisation renfermant toutes les explications nécessaires est de mise. Ce dernier explique également comment appréhender le basic, langage de l’Amstrad pour la programmation. Il est temps d’allumer l’ensemble, le bouton power du moniteur puis l’interrupteur sur le côté du clavier et là… Magie! Après le son caractéristique d’un tube cathodique qui s’initialise, une police jaune avec les informations liées au cpc 464 s’affiche. Le mot ready attends mes instructions. L’excitation est à son comble! Sagement nous décidons de commencer par lancer la cassette intitulée Bienvenue afin de voir un aperçu des possibilités de la bête.

Selon le manuel je dois… insérer la cassette! Trêve de plaisanterie, à présent il me faut saisir la commande Run" puis appuyer sur la touche enter. Je m’exécute et le dialogue s’engage avec le 464: Press play then any key. Mon niveau d’anglais n’est pas encore très poussé mais je comprends qu’il me faille appuyer sur la touche play du lecteur ce que je fais en choisissant une touche au hasard… et c’est parti! Les courroies du mécanisme se mettent en route. A présent une autre action est nécessaire, celle-ci n’est pas indiquée dans le manuel: patienter! En effet, selon la longueur de la bande il faut attendre parfois (souvent même) au moins dix minutes sous réserve que le programme ne plante pas!

 Je profite de ce temps pour jeter un nouvel œil dans le manuel mais surtout sur les jeux qu’il me tarde d’essayer. Et sur ce dernier point, si mon paternel a pour dessein de transformer le CPC 464 en outils de travail, mon imagination, elle, y voit un immense potentiel ludique. Mais je suis bientôt sorti de ma torpeur par un écran de présentation. Graphisme, tableur, musique, jeu etc… l’Amstrad semble pouvoir tout faire! Justement, je rebondis sur ce dernier point pour enfin lancer l’un des jeux acquis. Par les grandes portes coulissantes de la véranda, un vent chaud et sec vient quelque peu aérer la scène, je prends ça comme un assentiment de la maison tandis que mon père est parti se servir un apéritif anisé agrémenté de glaçon, l’heure du repas n’étant plus très loin. C’est ainsi que Formula One Simulator de l’éditeur anglais Mastertronic sera le tout premier jeu Amstrad CPC auquel je jouerais… Mais ceci est une autre histoire!

lundi 19 septembre 2022

Le formule de départ - Première partie

Nous sommes en 1987 lors d’un de ces été étouffants que connaît le département de l’Allier (03). Deux mois de vacances, telle est la promesse des beaux jours qui s’annoncent avec des températures atteignant 40 degrés à l’ombre (d’après ce que Vincent Perrot annonçait à la télévision). Mon frère est de passage dans la région, pour l’occasion, mon père décide alors en ce matin de juillet de nous embarquer pour l’une de ses virées qui consiste à se réapprovisionner en fournitures de bureau liées à son activité.

Quelques instants plus tard, c’est toutes fenêtres ouvertes, dans la vieille Toyota Corolla grise, que nous nous dirigeons vers la ville la plus proche située à environ trente kilomètres de la maison. J’aime réellement le département où je réside, tout du moins le lieu-dit et ses environs constitués de champs, d’arbres divers, d’une faune riche et d’un ciel nocturne dénué de toute pollution lumineuse sans oublier la faible activité humaine qui nourrit un certain silence. D’ailleurs, de ma chambre, je vois les saisons défiler sur le charme des environs, un véritable trésor que j’ai gardé en moi malgré les années passées.

Les kilomètres défilent, mon imagination se perd dans les champs du paysage bourbonnais si bien que je ne remarque presque pas notre arrivée dans la ville en question. Bien que je sois heureux d’être avec mon père et mon frère, l’univers urbain n’est pas de mon goût. C’est bruyant, sale la plupart du temps et il y fait encore plus chaud. Pourtant, nous trouvons une place où nous garer et suivons mon père qui souhaiterait nous offrir quelque chose à boire près du Jacquemart, beffroi datant du XV ème siècle, situé dans Moulins. Mais pour l’heure, rendez-vous chez Majuscule , l’enseigne où le paternel achète son matériel ( et mes fournitures scolaires par la même occasion). Une fois la porte poussée, les nuisances et l’activité de la rue laissent place à un parfum de papeterie prenant possession de mon odorat. J’apprécie cette odeur, faisant abstraction des souvenirs de cette année de collège encore à peine écoulée. L’ambiance est assez feutrée, tout au plus pouvons-nous entendre l’une des vendeuses s’affairer à la mise en rayon de divers produits. Bientôt, les rayons faisant état de stylos, carnets de comptes et autres défilent sans que mon père ne s’arrête. Il semble chercher quelque chose de particulier, derrière lui mon frère et moi suivant le chef! Nous arrivons finalement à l’espace calculatrices, royaume des marques Texas Instruments, Casio ou encore Canon (il me semblait d’ailleurs qu’une marque similaire avec un deuxième n était également présente mais la mémoire me fait défaut sur ce point). Cela ne semble pas notre destination finale (ouf!) et nous voilà désormais au terminus du magasin: les micro ordinateurs. 

Je ne connais encore rien au monde de l’informatique dit familiale. Tout au plus ai-je vu ces machines dans certains films de science-fiction ou d’anticipation via les diffusions sur l’imposante télévision cathodique du salon, mais cela s’arrête là. De mémoire, il y a quelques marques présentes mais j’avoue que l’image est un peu floue après toutes ces années. Tout va ensuite très vite, mon frère désigne une machine parmi les autres: l’Amstrad CPC 464 avec son clavier teinté de gris anthracite, rouge, bleu et vert. Attendez? Que se passe-t-il? Je regarde mon père interpellant à présent une vendeuse, il désigne le CPC. Je ne me rappelle pas de tout mais en sortant du magasin, mon frère et mon paternel ont les bras chargés de cartons assez imposants: l’un pour le moniteur et l’autre pour le clavier/unité centrale doté d’un lecteur cassette intégré. Quant à moi j’ai les yeux rivés sur la boîte du joystick de marque  Amsoft  et des trois jeux ajoutés en plus, mon frère ayant participé à leur achat.

Sur le chemin du retour je ne verrais pas grand chose des paysages qui défilent, mon regard étant rivé sur mon nouveau compagnon informatique entreposé à côté de moi. Le saut prévu à la brasserie se vit annulé, hors de question de laisser le matériel comme ça dans la voiture. Dans quelques kilomètres, je vais entrer dans un tout nouveau monde… mais ceci est une autre histoire.