Nous sommes en 1987 lors d’un de ces été étouffants que connaît le département de l’Allier (03). Deux mois de vacances, telle est la promesse des beaux jours qui s’annoncent avec des températures atteignant 40 degrés à l’ombre (d’après ce que Vincent Perrot annonçait à la télévision). Mon frère est de passage dans la région, pour l’occasion, mon père décide alors en ce matin de juillet de nous embarquer pour l’une de ses virées qui consiste à se réapprovisionner en fournitures de bureau liées à son activité.
Quelques instants plus tard, c’est toutes fenêtres ouvertes, dans la vieille Toyota Corolla grise, que nous nous dirigeons vers la ville la plus proche située à environ trente kilomètres de la maison. J’aime réellement le département où je réside, tout du moins le lieu-dit et ses environs constitués de champs, d’arbres divers, d’une faune riche et d’un ciel nocturne dénué de toute pollution lumineuse sans oublier la faible activité humaine qui nourrit un certain silence. D’ailleurs, de ma chambre, je vois les saisons défiler sur le charme des environs, un véritable trésor que j’ai gardé en moi malgré les années passées.
Les kilomètres défilent, mon imagination se perd dans les champs du paysage bourbonnais si bien que je ne remarque presque pas notre arrivée dans la ville en question. Bien que je sois heureux d’être avec mon père et mon frère, l’univers urbain n’est pas de mon goût. C’est bruyant, sale la plupart du temps et il y fait encore plus chaud. Pourtant, nous trouvons une place où nous garer et suivons mon père qui souhaiterait nous offrir quelque chose à boire près du Jacquemart, beffroi datant du XV ème siècle, situé dans Moulins. Mais pour l’heure, rendez-vous chez Majuscule , l’enseigne où le paternel achète son matériel ( et mes fournitures scolaires par la même occasion). Une fois la porte poussée, les nuisances et l’activité de la rue laissent place à un parfum de papeterie prenant possession de mon odorat. J’apprécie cette odeur, faisant abstraction des souvenirs de cette année de collège encore à peine écoulée. L’ambiance est assez feutrée, tout au plus pouvons-nous entendre l’une des vendeuses s’affairer à la mise en rayon de divers produits. Bientôt, les rayons faisant état de stylos, carnets de comptes et autres défilent sans que mon père ne s’arrête. Il semble chercher quelque chose de particulier, derrière lui mon frère et moi suivant le chef! Nous arrivons finalement à l’espace calculatrices, royaume des marques Texas Instruments, Casio ou encore Canon (il me semblait d’ailleurs qu’une marque similaire avec un deuxième n était également présente mais la mémoire me fait défaut sur ce point). Cela ne semble pas notre destination finale (ouf!) et nous voilà désormais au terminus du magasin: les micro ordinateurs.
Je ne connais encore rien au monde de l’informatique dit familiale. Tout au plus ai-je vu ces machines dans certains films de science-fiction ou d’anticipation via les diffusions sur l’imposante télévision cathodique du salon, mais cela s’arrête là. De mémoire, il y a quelques marques présentes mais j’avoue que l’image est un peu floue après toutes ces années. Tout va ensuite très vite, mon frère désigne une machine parmi les autres: l’Amstrad CPC 464 avec son clavier teinté de gris anthracite, rouge, bleu et vert. Attendez? Que se passe-t-il? Je regarde mon père interpellant à présent une vendeuse, il désigne le CPC. Je ne me rappelle pas de tout mais en sortant du magasin, mon frère et mon paternel ont les bras chargés de cartons assez imposants: l’un pour le moniteur et l’autre pour le clavier/unité centrale doté d’un lecteur cassette intégré. Quant à moi j’ai les yeux rivés sur la boîte du joystick de marque Amsoft et des trois jeux ajoutés en plus, mon frère ayant participé à leur achat.
Sur le chemin du retour je ne verrais pas grand chose des paysages qui défilent, mon regard étant rivé sur mon nouveau compagnon informatique entreposé à côté de moi. Le saut prévu à la brasserie se vit annulé, hors de question de laisser le matériel comme ça dans la voiture. Dans quelques kilomètres, je vais entrer dans un tout nouveau monde… mais ceci est une autre histoire.
Salut, J'ai reçu mon Amstrad CPC 464 en mars 85. C'était mon premier micro (mais pas mon dernier ^^). Je l'avais choisi parmi les jouets d'un catalogue 3 Suisses (ou la Redoute ?) de Noël 84. J'ai été attiré par son clavier multicolore et certainement par une illustration de l'écran. Bref j'avais jeté mon dévolu sur lui et l'ai reçu pour mon anniversaire 3 mois plus tard. Au départ je n'avais que 2 jeux Amsoft : Sultan's Maze et Atom Smasher. Autant le dire tout de suite j'ai été un peu douché vu la qualité de ces 2 jeux. Mais il faut savoir que peu de jeux étaient dispo alors et il suffit de voir le nombre de titres proposés par Micromania à cette époque pour s'en convaincre. Mais je me suis rattrapé et reconcilié avec le CPC par la suite avec le superbe Sorcery. A ce moment là j'habitais Clamecy, une petite ville du nord de la Nièvre. Auparavant, dans les années 70, j'ai habité à Montluçon, ville qui ne m'a pas laissé un super souvenir car nous étions alors en HLM, mon père étant instruction gendarme logé dans ces affreuses barres de Fontbouillant. J'ai de vagues souvenirs d'avoir été à Moulins, notamment dans un magasin de jouets en pleine StarWars mania vers 78 ou 79.
RépondreSupprimerSalut! Merci pour ton commentaire. Je rebondis sur le magasin de jouet, ne serait-ce pas le "Jouéclub" de Moulins? Je me souviens avoir eu Optimus Prime dans ce dernier. Montluçon je m'en souviens très peu, j'étais vraiment très jeune! En tout cas l'Allier me manque terriblement. Encore merci pour ton témoignage sur les débuts du cpc.
SupprimerAyant aussi habité en pleine campagne au début des années 80, à 20 km de Nevers dans la Nièvre (avant d'aller à Clamecy, qui se situe à 40km au sud d'Auxerre) j'ai une très forte nostalgie de ces années passée dans ce petit village de St Benin d'Azy. Des souvenirs de batailles entre bandes de gamins, de ma première console (un Pong-like, une Hanimex 070 en 1980), de cabanes dans les bois, de dimanches dans la ferme du grand-père de mon meilleur pote, de ma seconde console (une Atari 2600 en 82), de balade en "biclou", de constructions en Lego, de quantités d'histoires avec mes jouets favoris (Playmobils, Majorettes, Maitres de l'Univers...), tout cela hante mon esprit de cinquantenaire. Je suis retourné dans ce village en été 2012, tout seul, je voulais revoir les endroits qui se sont cristallisés dans ma mémoire, et un flot d'émotions m'a parcouru lorsque je sillonnais les petites rues du bourg, l'école primaire, le bar fermé où j'avais joué à Scramble avec mon pote (en évitant de se faire prendre par notre instituteur qui habitait juste à côté)... Terrible ! De nos jours j'habite en Alsace où visiblement tu as fait ton armée. Je ne suis qu'une pièce rapportée mais j'y ai fait ma vie.
SupprimerAh l'Alsace... Eh bien je suis un alsacien pur jus. D'ailleurs j'ai failli acheté un cpc 6128 Schneider ! Printemps 1986 avec l'argent de ma communion j'avais calculé que je pouvais m'offrir un cpc 6128 couleur ou un 6128 monochrome ET un radio K7 stéréo Radiola... Ni une ni deux, le samedi suivant mes parents m'emmenèrent direction la grande ville : Strasbourg. Je fonçais dans magasin de micro-informatique (Micromania ?) où le vendeur essaya de me vendre un Schneider 6128. Les Amstrad se vendaient comme des petits pains. La pénurie de certains modèles devait être contournée par certains magasins qui s'approvisionnaient en Allemagne (toute proche). Pas convaincu... je voulais mon Amstrad avec clavier AZERTY. Direction le magasin suivant et le 6218 monochrome fut enfin à moi! Avec l'argent restant je m'offrais mon radio k7 stéréo que je bidouillais un peu plus tard pour lire les k7 piratées chez les copains qui avaient un 464! J'avais acheté la compil they sold a million 1 en disquettes. Que de souvenirs! Bravo pour ton site !
SupprimerMerci pour ton commentaire et souvenir:) J'ai beaucoup aimé les paysages d'Alsace (il m'avait été donné de visiter la région avant mon service militaire).
SupprimerMerci pour ton commentaire. Oui je suis retourné également sur les traces de ce passé et comme toi pas mal d'émotions. J'aimerais y retourner pour finir ma vie mais je ne sais si cela pourra se réaliser. L'Alsace j'y avais été pour des vacances avant mon service militaire et c'est une très belle région aussi:)
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