Été 1987. Dans les rayons de l’espace multimédia d’une défunte chaîne d’hypermarchés, trois individus errent mais pas sans but. Le plus âgé rêve d’un apéritif bien frais agrémenté de quelques cacahuètes. Le second assiste le troisième à trouver son bonheur parmi les cassettes dont les boîtiers sont parés de jaquettes plus alléchantes les unes que les autres. Ces trois personnes sont mon père, mon frère et l’auteur de ce blog. Mon frangin est sur le point de repartir dans sa région et souhaite m’offrir un dernier jeu avant son départ imminent. Résidant assez loin, nous ne le reverrons pas avant un bon moment.
Finalement, nous découvrons que le Mammouth dit la vérité concernant son slogan « Mammouth écrase les prix » car une promotion en bout de gondole propose deux jeux pour le prix d’un. Ces softs, sont Barbarian de l’éditeur Palace Software et Mag Max édité lui par Imagine. La couverture du second est illustrée par Bob Wakelin, je la trouve magnifique. C’est le sourire aux lèvres que nous nous dirigeons vers la caisse. Enfin c’est surtout moi qui sourit, mon père, lui, est soulagé quant à mon frère il pense déjà à son départ. Mon sourire va bientôt disparaître car le regard blasé d’un imposant vendeur aux cheveux roux m’incite à la retenue. De mémoire nous approchons l’heure du repas et ce dernier doit lui aussi attendre impatiemment sa pause déjeuner. Une fois le règlement effectué, 99frs il me semble soit environ 15 euros de nos jours, nous revoilà bientôt dans la fournaise de la Toyota Corolla grise prise d’assaut par les rayons du soleil de l’été.
Là encore, je ne verrais pas grand chose du chemin du retour, absorbé dans la contemplation de mes nouveaux jeux. Barbarian fait état d’une jeune femme habillée idéalement pour la plage, le culturiste qui l’accompagne semble s’être renversé l’intégralité du flacon d’huile bronzante mais l’espadon qu’il détient a tout l’air de couper autre chose que du beurre. A l’intérieur du solide boîtier noir, la cassette reprenant la police très… barbare… ainsi qu’un poster identique à la jaquette. Entrant tout juste dans l’adolescence, mes sens sont quelque peu émoustillés et j’accrochais fièrement le poster au-dessus de mon lit. Avec le recul des années, je trouve ce dernier de très mauvais goût. Comme je l’ai mentionné quelques lignes avant, l’illustration de Mag Max est juste sublime avec ce robot centurion en proie avec un dragon mécanique. Il en sera de même pour la plupart des illustrations de Bob Wakelin.
Mais midi sonne et la table familiale réclame que le repas soit servi sans doute composé par de typique plats d’été: salade de tomates et autres sources de fraîcheur gustative. A peine mon assiette terminée, je me lève pour Danette mais aussi pour allumer au plus vite mon cpc 464 et essayer Barbarian. Pendant le chargement, je jette un nouvel œil sur la boîte ne découvrant que bien plus tard la présence d’une notice au recto de la jaquette qu’il fallait retirer de la boîte afin de la visualiser. En réalité il n’y a pas besoin de celle-ci pour prendre le jeu en main. Tout se fait intuitivement et bientôt les épées virevoltent, une tête tombe, la fin du premier combat s’annonce. Waouh! C’est sauvage mais j’aime déjà beaucoup ce jeu. Il y a quatre environnement, une clairière, un sol volcanique, les deux derniers se déroulant dans le palais du vilain Drax geôlier de la princesse Marianna que notre barbare devra délivrer par le fer, le dernier ennemi étant le sorcier lui même. On ne peut pas dire que le soft soit très difficile mais il a une rejouabilité du tonnerre. J’y reviendrais souvent par la suite même si il ne s’agît pas de mon jeu préféré.
Barbarian fait aussi écho au film de John Milius avec Arnold Schwarznenegger dans le rôle titre: Conan le barbare, inspiré par les œuvres écrites de Robert E.Howard. C’est à l’âge de dix ans que je vis le long métrage, planqué derrière le canapé du salon pendant que mes parents regardaient eux aussi. A cette époque mon paternel louait des cassettes au vidéo club de la ville de Moulins (03) où il passait souvent dans le cadre de son boulot. Inutile de dire que ce film m’a marqué tout comme la musique d’intro du jeu.
Changement d’ambiance avec Mag Max, adaptation de la borne d’arcade éponyme mettant en scène un robot dernier défenseur d’une humanité à présent déchue. Le joueur dirige Max à la recherche de ses différents composants pour mettre un terme à l’entreprise des envahisseurs. Quelle musique mes amis, mais quelle musique! C’est sans doute ce qui m’a le plus marqué avec l’illustration. Le jeu édité par Imagine est assez sympa mais je n’en ai jamais vu la fin. Les graphismes sont plutôt jolis, la maniabilité assez bonne mais j’ai trouvé le soft assez répétitif. J’y revenais de temps en temps afin de voir si je pouvais aller un peu plus loin à chaque fois mais sans sauvegarde… ma persévérance en a pris un coup. Mon frère s’y était essayé quelque peu avant son départ mais sans plus de succès.
Je garde un excellent souvenir de ces deux jeux vers lesquels je reviens de temps en temps, surtout pour la musique de Mag Max et me remémorer cette journée de 1987.
J'ai déjà écrit une version de ce souvenir sur My Gaming Story sous le pseudo "October Ghost".
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