mardi 31 décembre 2024

Le passager du temps

 Bien que le titre de cet article emprunte le nom de ce jeu d’aventure édité par Ere Informatique en 1987, je vais vous parler un peu d’autre chose pourtant lié à l’Amstrad cpc malgré tout. Ces quelques lignes ont d’ailleurs un parfum de fin d’année. 

J'ai déjà la musique en tête

J’aimerais vous dire que je me souviens très nettement de celle de 1987, année au cours de laquelle l’Amstrad cpc est entré dans ma vie mais ce n’est pas le cas. Peut-être une compil était-elle sous le sapin mais, là encore, impossible de m’en souvenir. Il faut dire que l’achat du 464 fut un investissement important pour mes parents d’autant qu’il était accompagné de plusieurs jeux en ces mois de juillet/août.

Par contre, comme je l’ai déjà évoqué à plusieurs reprises, que cela soit sur ce blog ou sur la chaîne, je me souviens très bien (dans une certaine mesure) de la suite. Oui, je me souviens de ces années (surtout 1988/1989) qui furent sans doute les plus belles avant que d’autres teintées par la tristesse et certains sombres évènements ne viennent jouer les… trouble-fêtes justement. Les cpc 464 et 6128 resteront des fidèles compagnons de jeu, d’apprentissage (un peu moins ^^) jusqu’en 1992. La suite, selon nos chemins de vie, nos parcours, nous la connaissons: la fin d’une ère (informatique).

Après toutes ces années, l’Amstrad cpc avec ses jeux tout comme les machines/consoles qui lui succéderont par la suite resteront à jamais gravés en mon âme de joueur même si désormais le jeu vidéo emprunte un visage bien différent. Ma fille a pris le relais, avec ses propres repères (Okami, Minecraft, Animal Crossing etc…) mais cela ne veut pas dire que je ne joue plus, loin de là! D’ailleurs, nos destins générationnels s’entrecroisent lorsque nous entrons au cœur des ténèbres avec « Minecraft Dungeons » ou alors qu’une bataille navale acharnée nous animent avec « Battle Ships » édité par Elite en 1987 auquel je jouais avec mon père sus cpc 464. En y repensant je suis d’ailleurs quelque peu ému de voir que sa petite fille s’y essaye à son tour.

Elle a coulé mon porte-avion!

Il y a également de la fierté lorsqu’elle évoque « Head Over Heels », « Thanatos » (avec sa superbe musique composée par Julian Breeze) ou encore  "Sorcery » comme faisant partie d’une certaine manière de ses souvenirs vidéo ludiques désormais. Ces instants volés à un temps implacable illumine le temps d’un sourire fugace mon visage.  

Je ne peux pas dire que, pour diverses raisons, je garde un très bon souvenir de cette année 2024. De certaines épreuves, je préfère conserver les réminiscences d’heureux entretiens (une pensée pour Anne Rice) comme ceux avec Miss P. cette chatte qui appose désormais sa patte sur mes articles relatant mes lectures. Dans quelques heures l’hiver poursuivra  son impassible chemin alors qu’une nouvelle année vivra ses premiers instants. Je ne sais de quoi elle sera faîte puisque j’ai égaré depuis fort longtemps mon CTM 644 de cristal. Mais, à moins que ma mémoire ne me trahisse pour de bon, je sais que les souvenirs de mes jeux cpc préférés aidés par l’émulateur Caprice forever seront toujours de la partie.

Des lectures griffées...

Dans l’attente, je garde toujours dans un coin de l’esprit une chose qui me paraît importante, peut-être comme le chantait Iggy Pop avec sa chanson "The passenger": Je ne suis que le passager du temps.

jeudi 26 décembre 2024

Samus et la fusion

 2004. Mon travail en alternance pour un opérateur de téléphonie me voit résider à nouveau dans ce modeste pavillon loué par mes parents. Les journées sont bien remplies, avec des horaires en décalage selon les semaines. A la nuit tombée, alors que les âmes errantes comme le chantait « Molodoï » s’en vont rejoindre leur havre de paix en toute hâte, je peux compter sur l’accueil chaleureux de ma mère.

Si je l’accompagne lors du visionnage de ses séries policières qu’elle affectionne tant, c’est avec plaisir que je retrouve ma Gameboy Advance lorsque le sommeil s’abat sur la maisonnée. Ainsi, sur le canapé qui semble avoir oublié les usages du confort, je m’adonne à cette nouvelle pépite découverte chez un revendeur local de jeux vidéo: Metroid Fusion. C’est un peu les yeux fermés que j’embrasse cette aventure de Samus, il y a peu j’affrontais les pirates de l’espace à ses côtés dans Metroid Prime sur Gamecube (quelle console, un véritable coup de foudre pour ma part).

Sorti un an avant son homologue sur la console de salon, sur fond de 2d nous incarnons bien entendu  la chasseuse de prime sauvée in extremis par les médecins de la fédération galactique alors qu’elle est infectée par le parasite X lors d’une mission. Effet collatéral : ce même parasite ayant colonisé la station de recherche biométrix a crée un clone de Samus, le SA-X,  via son armure infecté. Dépêchée sur la station, Samus devra faire le ménage. 


Autant le dire tout de suite, je n’ai jamais vu la fin du jeu malgré toutes ses qualités. Ayant terminé Castlevania Aria of sorrow, je conserve encore quelques repères de jouabilité quant au déplacement de Samus qui va récupérer son équipement au fil (non pas l’éditeur français des années 80) de l’aventure. La chasseuse de prime devra utiliser les aptitudes de sa combinaison pour accéder aux divers secteurs de la station envahies, comme par exemple la « morph ball » lui permettant d’emprunter les passages étroits. 


Mais j’allais oublier de vous parler de cette interaction entre la GBA et la Gamecube avec ce câble vendu en option. Par exemple, sous réserve d’avoir terminé le jeu, il sera possible d’obtenir le costume Fusion dans Metroid Prime. J’avais pu m’y essayer avec « Splinter Cell » où la gba ainsi reliée permettait d’afficher la carte et effectuer d’autres petites interactions. Un simple gadget me direz vous mais qui était tout de même assez sympathique à l’époque.

samedi 21 décembre 2024

Les enfants de Méga

 1985/1986. L’amstrad cpc est sur le point d’arriver mais pour l’heure l’imagination de mes samedis après-midi est abreuvée par l’émission Temps X et les contes dimensionnels de Rod Serling. Il y a aussi cet épais cahier rouge Oxford dont les pages à grands carreaux sont griffonnés d’une écriture aux allures hiéroglyphiques  faisant état de personnages à peine esquissés, vivant de sombres aventures. Que cela soit par la plume d’un stylo Waterman blanc acheté au cœur du supermarché local ou d’un stylo bic, les évènements couchés sur le papier me semblent dignes des plus grands écrivains… enfin ceux que je connais tout du moins. 

Si il y a beaucoup de livres à la maison dont des classiques, le déclic viendra d’un poche offert par ma mère au détour d’un panier de courses: L’heure du rat de Gérard Moncomble. C’est d’ailleurs le seul qu’elle m’offrira à l’époque, comme si son intuition lui avait susurré que le livre serait le point d’entrée d’une nouvelle perspective… l’avenir allait lui donner raison.

Ils sont deux, deux bandes de gamins vivant en marge de la société abritée par la ville futuriste Méga: les mobs ne se déplaçant qu’en moto, les karts s’abritant dans des carcasses de voitures. Et puis il y en a une troisième, discrète mais composée de bien plus d’individus: Les rats. Peut-être moins impressionnants que ceux des romans de James Herbert, ces derniers n’en restent pas moins omniprésents et dans l’affrontement qui opposent les deux bandes rivales, les animaux pourraient sans l’ombre d’un doute faire pencher la balance si elle venait à être apprivoisée. 

Si je ne suis pas très emballé au début par la trame de fond je dois avouer qu’au fil des pages la curiosité l’emporte, appuyée par l’écriture de Gérard Moncomble permettant de suivre aisément les aventures de ces enfants rebelles. Bien que je ne dévore pas les livres comme ma mère capable de terminer un roman en une journée, j’arrive assez rapidement à la fin de « l’heure du rat ». La déception est brutale pas parce que l’œuvre m’est indifférente, loin de là, mais parce que j’avais tout simplement envie de suivre encore un peu plus les aventures des mobs et des karts!

Miss P: Les rats... sérieux?!

Depuis, ce bouquin ne m’a jamais quitté, j’y tiens beaucoup. Il a survécu à tous mes déménagements, a toujours trouvé une place de cœur en ma bibliothèque et j’en ai d’ailleurs fait la lecture sur ma chaîne secondaire « le messager des gorgones ». Si « Vendredi ou la vie sauvage » fut un autre déclic dans mon goût pour la lecture, ces rongeurs, qui ne craignent pas les humains et les toisent assis sur ses deux pattes arrières, restent à jamais gravés en mon âme de lecteur.

mardi 17 décembre 2024

Chiroptère de septembre

 1989. Mes 15 ans sont loin de m’assagir, au contraire, je ne tiens plus en place. La faute au numéro 18 d’Amstrad Cent Pour Cent dédié au futur volet des aventures de Batman sur Amstrad cpc. Il y a aussi bien sûr l’effervescence autour de la batmania qui a déferlé dans l’hexagone récemment. Le film de Tim Burton est déjà sorti en salle et je ne le verrai pas par ce biais, il me faudra attendre sa diffusion sur Canal + un peu plus tard. Je vous parle d’ailleurs de cette découverte au sein de cet article.

Pour l’heure je dévore ce nouveau numéro d’Amstrad Cent Pour Cent, me délectant de chacune des photos ayant trait au justicier masqué. Hors de question d’attendre le test du mois prochain concernant le jeu. J’ai une intuition, le soft sera excellent, point! Cette dernière me donnera raison (comme dans la plupart des cas même si telle une amante infidèle elle m’a déjà joué de vilains tours). Cependant je n’étais certainement pas près à un tel luxe! 

Il y a d’abord cette boîte au carton solide empruntant l’affiche du film, en son cœur un sachet estampillé du logo OCEAN, l’éditeur qui voit la vie en bleu. A l’intérieur, la disquette toute de noir vêtue, le manuel d’utilisation sous forme de dépliant et SURTOUT cet autocollant reprenant le bat logo avec le nom de l’éditeur reprenant les teintes mordorées du long-métrage. Je reste sans voix me rendant compte également de cette chance, celle d’avoir pu obtenir le jeu à sa sortie puisqu’il est alors au prix fort (149 frs en version disquette).

Le soft restitue donc la trame principale du film au travers  de ses cinq niveaux (sans l’empire): La poursuite de Jack Napier dans l’usine « Axis Chemicals », l’évasion en batmobile, la découverte de la formule mortelle drapée par les ténèbres de la batcave, la parade du Joker et, pour terminer, duel au sommet du beffroi de Gotham. Il n’y a aucune vantardise en écrivant ici que je terminerais le jeu d’une traite, appuyé par la musique de Matthew Cannon. La difficulté n’y est pas très élevée et Batman the movie fait partie de ces jeux que j’arrive encore à terminer après toutes ces années. Je lui ai d’ailleurs consacré un « Press Play Again » sur la chaîne.


Mais n’ai je pas dit que j’étais en train de consulter le numéro 18 d’Amstrad Cent Pour Cent alors qu’au-dehors, les nuages de septembre s’amoncellent? En proie à l’excitation les lignes temporelles se bousculent. C’est que l’œuvre de Tim Burton (encore plus sa suite, Batman Returns, dont le poster trônera fièrement au-dessus de mon bureau juste avant mon départ pour le service militaire) tout autant que ce troisième et dernier jeu dédié à Batman sur nos Amstrad cpc sont chers à mon cœur de nostalgique. Batman, Batman returns font d’ailleurs partie de mes films de noël (non je ne t’ai pas non plus oublié « l’arme fatale »). Je reviens souvent vers le jeu, notamment lorsque la mélancolie du dimanche soir se fait trop insistante et que Sorcery ne parvient plus à la contenir, lorsque j’ai l’impression d’être de retour en cette chambre d’adolescent à scruter avec angoisse les pâles lumières du village voisin s’agitant comme des feux follets, annonciatrices d’un lundi sans scrupule. 

Au même titre que le jeu, ce numéro 18 d’ACPC m’a longuement tenu en haleine alors qu’un peu plus tard, je trouvais ses notes attribuées à « Indiana Jones and the last crusade » et « Double Détente » trop généreuses par rapport à leur qualité finale. Cependant, cette mélancolie teintée de nostalgie fait la part belle à l’indulgence désormais.

Les scans du magazine viennent du site https://abandonware-magazines.org/

mercredi 11 décembre 2024

Demain les chiens

 Bien que le titre s’y prête je ne vais pas vous parler pour la énième fois de Head over Heels sur Amstrad cpc mais de lecture. L’article qui va suivre germait déjà il y a déjà quelque temps de cela et c’est le commentaire de Jack (un fidèle lecteur que je salue au passage) qui s’est chargé d’entériner ce souhait.

Non les gars, j'ai déjà parlé de vous ok?!

Si vous aussi les livres font partie de votre vie alors le terme PAL vous dira forcément quelque chose. Non il ne s’agit pas du parc situé à Dompierre-sur-Bresbe, où j’allais parfois avec mes parents dans les années 80, ni avec le film M.A.L (Mutant Aquatique en Liberté). Rien de tout ceci donc, PAL signifie Pile A Lire. Si j’évoque cette notion c’est parce que ils sont quelques-uns à peupler cette fameuse pile et récemment, j’ai enfin terminé l’un de ces livres: Demain les chiens de Clifford D. Simak

La majorité du temps mes livres sont d’occasions, très rares sont les livres neufs à résider (evil) en ma bibliothèque. Ainsi les sites et vides greniers proposant des ouvrages d’occasions font mon bonheur. C’est par ce biais que l’œuvre écrite par Clifford D. Simak s’est échouée dans cette liste.

 Paru en 1952, « City » de son titre original est en réalité un recueil de nouvelles. Peu à peu, l’être humain a cédé place aux chiens désormais doués de paroles. Ainsi, au travers de huit comptes, divers intervenants canins reconnus par leurs pairs se posent finalement cette question en introduisant ces « contes » : l’homme a t-il réellement existé? En suivant les générations de la famille Webster et leur robot Jenkins, nous retracerons à notre tour le parcours d’une certaine humanité. 

Je ne peux pas clamer être un féru absolu de science-fiction même si j’estime avoir lu quelques classiques du genre tels que « Fondation » de Isaac Asimov ou encore « Dune » de Frank Herbert. Aussi, honnêtement, lorsque j’ai abordé « Demain les chiens », ce fut sans enthousiasme débordant. Mais c’était sans compter toute la poésie, philosophie, dont fait preuve ici l’auteur. 

Difficile de m’avancer plus que cela sans en dévoiler les tenants et aboutissants. Pour ne pas trop en dire donc, il est question de ruralité, de notre place éphémère en ce monde mais également de nos entraves qu’elles soient physiques ou psychologiques, de voyages cosmiques, d’enjeux politiques et surtout existentiels. Bien sûr il faut prendre en compte le contexte, l’époque, dans lesquels ces nouvelles ont été écrites mais même sans cela j’ai dévoré l’œuvre, quasi impatient de passer au conte suivant. Bien qu'il n'y ait aucun rapport, à l'approche de ce livre, impossible de ne pas avoir une petite pensée pour celui de Pierre Boulle, "La planète des singes" édité plus tard en 1963. Pour en revenir au titre original, sa traduction me paraît tout à fait pertinente ce qui n’est pas toujours le cas. Qui plus est l’illustration de couverture ornant mon édition m’a fait découvrir un illustrateur: Bruce Pennington. Car oui, je suis aussi sensible aux illustrations de couvertures.

Miss P. n'approuve pas mon choix de lecture...

N’étant pas critique littéraire, je ne vais certainement pas me hasarder dans l’un de ces articles fleuves explorant toutes les facettes d’une œuvre pour aboutir à la psyché de son auteur. Le mieux étant de découvrir par vous même ce recueil… Car préparez vous… Demain les chiens.