1989. Je ne sais pas pour vous mais, lorsque j’étais enfant/adolescent, le samedi soir (sans la fièvre) était le firmament d’un week-end toujours trop court. Celui-ci se déroule alors que l’automne s’enorgueillit déjà de prendre le pas sur un été lui aussi passé à la vitesse de l’éclair.
Chien et loup se disputent ce ciel sous la lueur encore timide des étoiles, elles-mêmes bientôt effacées par cette confidente cendrée qu’est la lune. Ainsi, la vie nocturne fait peu à peu son apparition, des chouettes conversent déjà au sein de cette obscurité naissante. D’ici quelques heures à peine, cette ruralité empruntera les atours du silence, tout au plus troublée par une voiture passant sur la départementale bordant les champs qui m’entourent. Peut-être ira-t-elle par la suite se perdre dans les rues désertes de la commune avoisinante à laquelle notre lieu-dit est rattachée; sous un éclairage public dont les lumières ressemblent d’ici à des apprentis feu follet se manifestant au travers des arbres décharnés.
Quant à moi, me revoilà, dans la chambre/bureau de mon paternel, avec mon cpc 6128. Malgré les écueils de l’expérience précédente, la figure parentale m’a autorisé à utiliser une nouvelle fois le service Amcharge à condition que tout soit bien bordé. Afin d’éviter un temps de connexion trop long, mon dévolu s’est déjà porté sur un jeu: Alien 8 édité par Ultimate en 1985. De cette société anglaise, en cet instant, je connais uniquement Gunfright obtenu avec mon cpc 464, Knight Lore et Sabre Wulf.
Le plan se déroule sans accroc comme dirait Hannibal Smith, aucun incident ne viendra troubler la connexion. Pendant ce temps, lumière éteinte, mon regard se hasarde par delà la baie vitrée afin de m’imprégner de la quiétude environnante. Sœur lune est déjà là, voilée en certains instants par des nuages d’encres. Je l’imagine déjà rayonner au cœur de la véranda, éclairant par exemple ce vieux Jukebox dégoté par mon père alors qu’il était encore vendeur de véranda dans son élan de reconversion. Son éloquence et ses talents commerciaux lui avaient permis de tisser divers liens avec certains clients.
Mais le téléchargement vient de se terminer, je dois mettre fin à la connexion avec Amcharge afin d’éviter tout frais supplémentaires. De mémoire, Alien 8 était proposé à l’achat, d’ailleurs mes choix s’orientaient uniquement vers ce type de téléchargement, offrant la possibilité de conserver le jeu sur une disquette afin de pouvoir y rejouer plus tard sans limites.
Il est à présent temps de voir ce qui retourne d’Alien 8. J’ai toujours beaucoup apprécié les jeux Ultimate. Je conserve toujours un très bon souvenir de Gunfright par exemple car il reste assez accessible niveau difficulté. Il en est tout autre avec Alien 8, toujours en 3d isométrique et aussi difficile que Knight Lore pour ma part. D’ailleurs, hormis l’esthétique, les deux softs sont similaires dans leur fonctionnement et même dans leur jaquette.
Nous y incarnons un robot devant veiller sur un équipage cryogénisé. Le vaisseau abrite les derniers représentants d’une civilisation à présent disparue. Alors que le vaisseau atteint bientôt sa destination, le système principal nous informe d’une intrusion à bord et les créatures infiltrées ont commencé à débrancher les capsules cryogéniques. Notre but sera de les réactiver afin d’éviter la catastrophe.
Je ne suis jamais parvenu à atteindre la fin d' Alien 8, au même titre que Knight Lore, je crois bien même n’avoir jamais réussi à réactiver la moindre capsule! Le jeu est vaste, les pièges nombreux et il y a également quelques ralentissements lorsqu’il a beaucoup d’éléments à l’écran. Malgré toutes ses qualités j’ai toujours préféré Knight Lore.
Quoiqu’il en soit, alors que je viens d’éteindre mon 6128 pour répondre à l’appel du dîner, je garde un très bon souvenir d’Alien 8 que je relancerais par la suite en diverses occasions. D’ailleurs les quelques notes de son thème d’introduction résonne encore en mon esprit après toutes ces années.