samedi 31 août 2024

L' alien ultime numéro 8

 1989. Je ne sais pas pour vous mais, lorsque j’étais enfant/adolescent, le samedi soir (sans la fièvre) était le firmament d’un week-end toujours trop court. Celui-ci se déroule alors que l’automne s’enorgueillit déjà de prendre le pas sur un été lui aussi passé à la vitesse de l’éclair. 

Chien et loup se disputent ce ciel sous la lueur encore timide des étoiles, elles-mêmes bientôt effacées par cette confidente  cendrée qu’est la lune. Ainsi, la vie nocturne fait peu à peu son apparition, des chouettes conversent déjà au sein de cette obscurité naissante. D’ici quelques heures à peine, cette ruralité empruntera les atours du silence, tout au plus troublée par une voiture passant sur la départementale bordant les champs qui m’entourent. Peut-être ira-t-elle par la suite se perdre dans les rues désertes de la commune avoisinante à laquelle notre lieu-dit est rattachée; sous un éclairage public dont les lumières ressemblent d’ici à des apprentis feu follet se manifestant au travers des arbres décharnés.

Quant à moi, me revoilà, dans la chambre/bureau de mon paternel, avec mon cpc 6128. Malgré les écueils de l’expérience précédente, la figure parentale m’a autorisé à utiliser une nouvelle fois le service Amcharge à condition que tout soit bien bordé.  Afin d’éviter un temps de connexion trop long, mon dévolu s’est déjà porté sur un jeu: Alien 8 édité par Ultimate en 1985. De cette société anglaise, en cet instant, je connais uniquement Gunfright obtenu avec mon cpc 464, Knight Lore et Sabre Wulf

Le plan se déroule sans accroc comme dirait Hannibal Smith, aucun incident ne viendra troubler la connexion. Pendant ce temps, lumière éteinte, mon regard se hasarde par delà la baie vitrée afin de m’imprégner de la quiétude environnante. Sœur lune est déjà là, voilée en certains instants par des nuages d’encres. Je l’imagine déjà rayonner au cœur de la véranda, éclairant par exemple ce vieux Jukebox dégoté par mon père alors qu’il était encore vendeur de véranda dans son élan de reconversion. Son éloquence et ses talents commerciaux lui avaient permis de tisser divers liens avec certains clients.

Mais le téléchargement vient de se terminer, je dois mettre fin à la connexion avec Amcharge afin d’éviter tout frais supplémentaires. De mémoire, Alien 8 était proposé à l’achat, d’ailleurs mes choix s’orientaient uniquement vers ce type de téléchargement, offrant la possibilité de conserver le jeu sur une disquette afin de pouvoir y rejouer plus tard sans limites. 

Il est à présent temps de voir ce qui retourne d’Alien 8. J’ai toujours beaucoup apprécié les jeux Ultimate. Je conserve toujours un très bon souvenir de Gunfright par exemple car il reste assez accessible niveau difficulté. Il en est tout autre avec Alien 8, toujours en 3d isométrique et aussi difficile que Knight Lore pour ma part. D’ailleurs, hormis l’esthétique, les deux softs sont similaires dans leur fonctionnement et même dans leur jaquette. 

Nous y incarnons un robot devant veiller sur un équipage cryogénisé. Le vaisseau abrite les derniers représentants d’une civilisation à présent disparue. Alors que le vaisseau atteint bientôt sa destination, le système principal nous informe d’une intrusion à bord et les créatures infiltrées ont commencé à débrancher les capsules cryogéniques. Notre but sera de les réactiver afin d’éviter la catastrophe. 

Je ne suis jamais parvenu à atteindre la fin d' Alien 8, au même titre que Knight Lore, je crois bien même n’avoir jamais réussi à réactiver la moindre capsule! Le jeu est vaste, les pièges nombreux et il y a également quelques ralentissements lorsqu’il  a beaucoup d’éléments à l’écran. Malgré toutes ses qualités j’ai toujours préféré Knight Lore. 

Quoiqu’il en soit, alors que je viens d’éteindre mon 6128 pour répondre à l’appel du dîner, je garde un très bon souvenir d’Alien 8 que je relancerais par la suite en diverses occasions. D’ailleurs les quelques notes de son thème d’introduction résonne encore en mon esprit après toutes ces années.

jeudi 29 août 2024

Le diable se la joue "station"

 Nous sommes toujours lors de cette année 1999, dans cette petite pièce du rez-de-chaussée que j’occupe chez mes parents avec Opale. Comme je l’écrivais dans mes articles précédents, lorsque j’en ai le loisir, les volumes « Dark Fantasy » et « Terreur » de l’éditeur Pocket ainsi que les jeux Playstation occupent mes heures égrainées par un temps implacable. 

Les "poches" de la terreur

Il y a aussi les visites, celles de Yann et Frédéric dont le père gendarme a été muté il y a quelques temps déjà dans le secteur. Le pavillon qu’ils louent est mitoyen à celui de mes parents, l’occasion pour moi de nouer une nouvelle amitié à présent perdue au fil des chemins de vie. Ce sont d’ailleurs eux qui m’ont fait découvrir Diablo sur PC dont je vous ai également parlé sur le blog. 

Mouahahahahaha c'est encore moi!

Je vais pourtant découvrir ce grand classique une nouvelle fois sur la console de Sony, puisque Diablo est adaptée sur la console du géant japonais. Au détour d’une autre promotion, poussé par ma curiosité de joueur du moment, je vais donc me procurer cette version qui, je m’en doute, sera inférieure à son homologue. Je n’étais cependant pas au bout de mes surprises puisque l’adaptation propose une version entièrement doublée en français, une encyclopédie dont les textes sont contés par le regretté Pierre Hatet parti en 2019 et surtout offre la possibilité de jouer à deux simultanément sur le même écran! 

Il ne m’en faut pas plus pour interpeller Frédéric, également détenteur d’une Playstation, afin que nous puissions retenter l’aventure sous un autre jour (enfin, plutôt dans l’obscurité des donjons). Les classes restent identiques, nous avons toujours la possibilité d’incarner soit le guerrier, l’archère ou le sorcier.

Bien entendu, comme je l’avais prévu, le jeu est beaucoup moins esthétique sur console. Outre l’aspect esthétique, la manette ne remplace pas la souris, ainsi la précision n’est pas non plus au rendez-vous mais qu’à cela ne tienne, l’opportunité de défaire Diablo avec un compagnon de route est trop belle pour s’arrêter sur ces défauts. Bien que le plaisir de retrouver la langue de Molière est omniprésent, et avec tout le respect que j’ai pour les comédiens, j’avoue préférer la version originale.

 Malgré notre détermination, Frédéric et moi ne parvînmes pas à terminer le jeu, ni en ce jour, ni par la suite, le plus jeune des deux frères devant également emprunter une autre route. Quoiqu’il en soit je n’ai jamais oublié cette après-midi où le jeu de Blizzard s’est montré sous des atours différents. C’est bien plus tard par la suite que j’emprunterais de nouveau la direction de Tristram, enchanté par la musique de Matt Uelmen.

samedi 24 août 2024

Le monde de Terry

 1999. Pas mal de choses sont désormais derrière moi. Les chemins de vie se font et se défont au gré de cette vie dont je ne suis qu’un simple passager comme j’aime à le répéter. Quoiqu’il en soit, me voici de retour chez mes parents avec Opale sous le bras, pour une durée indéterminée. 

Au rez-de-chaussée de ce modeste pavillon loué il y a quelques temps déjà, je bénéficie d’une pièce côté jardin. Ce dernier est mitoyen aux autres habitations du même genre mais les divers végétaux, parsemés ci et là constituent une haie illusoire, à l’abri des regards et, étonnamment, se veulent être un rempart contre le bruit que font les locomotives empruntant la voie ferrée à proximité. 

La maison est âgée mais au final l’endroit se veut plutôt calme. Ce carré de verdure, peu entretenu, ressemble à un petit jardin d’Eden où Opale trouvera de quoi se protéger d’un soleil parfois trop insistant. Lorsque la pluie s’invite, elle se veut plutôt endormie sur mon « clic-clac » essoufflé dont la teinte tabac s’est estompée au fil des déménagements. Je la retrouverai également assise sur le tabouret installé devant la fenêtre à scruter une éventuelle intrusion féline. Quant à moi, il y a de grande chance que vous me retrouviez à lire un livre issu de la collection Pocket « Dark fantasy » comme « Le héros des rêves » écrit par Brian Lumley par exemple ou bien devant ma Playstation dont les jeux s’animent au travers de ma télévision cathodique. 

Ainsi, sur la table basse juste devant moi, il n’est pas rare de voir se côtoyer des démos en provenance du Playstation magazine officiel ainsi que des jeux complets tels « Silent Hill » ou encore « G-Police ». Et en ce jour, je m’apprête à faire mes premiers pas dans le monde de Terry Pratchett, plus précisément dans celui du Disque-Monde avec « Discworld 2 » obtenu au détour d’un panier de courses et d’une promotion (environ 99frs de mémoire). A l’époque je suis très fan des jeux d’aventure de type « point’n’clic », d’ailleurs le nom des « Chevaliers de Baphomet » résonne encore en mon esprit. 

Mais avec « Discworld 2 » il va en être tout autrement. Les barrières de la logique sont rompues dans cet univers où nous incarnons ce piètre magicien qu’est Rincevent parti malgré lui à la recherche de la mort soudainement devenue amnésique. Accompagné de son fidèle bagage, le mage va ainsi devoir résoudre moult énigmes dont certaines très retorses mais quel régal! Avec la voix de Roger Carel prêtant ici sa voix à Rincevent, le jeu se transforme en film d’animation, renforcé par une musique qui finit par tisser une certaine aura en cet espace réduit que j’occupe alors.

 

Au-dehors, le ciel se veut hésitant, revêtant tantôt son manteau de grisaille, tantôt parant les lourds nuages d’une robe blanche immaculée. Définitivement, Discworld 2 semble s’extraire de la playstation pour s’emparer de cette morne journée et ainsi m’arracher un sourire tout en me faisant frissonner, pas de peur mais d’ émotions que je pensais effacées. C’est d’ailleurs le jeu qui m'incitera à plonger dans les écrits de Maître Pratchett à présent disparu, œuvre connue uniquement de nom jusqu’à présent pour ma part. Ainsi quelques jours plus tard je ferais l'acquisition du roman « Le Faucheur ».

Bien que le temps ne semble pas avoir d’emprise sur le Disque-Monde il en est tout autrement pour le mien. Ainsi, les légions de Chronos se jouent de moi, postées en embuscade au détour d’un regard sur mon radio-réveil. A regret il me faut délaisser les sombres allées d’Ankh-Morpork empreintes de magie pour affronter les énigmes bien plus terre à terre du quotidien. Opale endormie près de moi, lève la tête me jetant par la même occasion un regard interrogateur. Oui minette, l’alchimie du moment s’estompe mais pas sans avoir fait un beau pied de nez à ma dépression.


Alors que la lueur de cet autre dimanche après-midi s’éclipse discrètement, je sais que le voyage n’est pas encore terminé car il me faudra bien plus d’une journée pour finir « Discworld 2 ». Dans l’attente, appuyé par démons et merveilles, le monde nocturne des songes m’apportera peut-être quelques mots doux de la morte amoureuse.

dimanche 18 août 2024

La fée du netherworld

 1988. Il s’agît encore de l’un de ces dimanches après-midi où l’Amstrad cpc semble être le maître des lieux. Le prestidigitateur et ses illusions sont pourtant rapidement mis à mal par la fée mélancolie venue me chuchoter à l’oreille les mots doucereux d’un automne en préparation.

Ainsi, alors que le lecteur cassettes de mon cpc 464 s’affaire à charger les données d’un jeu prêté par un copain de classe, Netherworld; ma fenêtre de chambre devient au fil des saisons un véritable tableau impressionniste dont les sujets principaux restent ce noyer et les champs alentours.

Je ne le sais pas encore mais ces murs que je croyais à jamais ma propriété me seront pourtant arrachés quelques temps plus tard sans que je ne puisse protester. Mais pour l’heure la musique, composée par Dave Rogers, de ce jeu édité par Hewson cette même année m’extrait brusquement de mes rêveries, hypnotisant mon ouïe. Je reste ainsi quelques instants, subjugué, à l’écouter tandis que ses notes semblent également amadouer la fée mélancolie virevoltant autour de mes pensées.

Allez, il est temps de lancer le jeu. Prisonnier d’un monde parallèle, à bord de notre vaisseau, nous devons récupérer un nombre défini de diamant disséminé dans le niveau en cours afin de revenir vers le monde « réel ». Outre le temps, divers ennemis dont des dragons cracheurs de bulles se chargeront d’entraver notre progression. Ces derniers nous permettront néanmoins d’obtenir divers bonus tels des droits d’accès à la téléportation. Attention car les malus sont également de la partie et nous risquons de nous retrouver avec un vaisseau incontrôlable en saisissant le mauvais objet! 

Malgré ses qualités indéniables tels que ses graphismes, sa fluidité, sa musique, je n’ai jamais été très loin dans Netherworld. Pourtant, plongé dans cet univers tortueux, le crépuscule me surprendra , s’invitant par surprise en ce dimanche après-midi. Il est temps pour moi d’éteindre le cpc, de glisser la cassette dans mon sac de collège afin de la restituer à son propriétaire. Bientôt la chaude lumière de ma lampe de bureau succédera à celle de ce jour appartenant à présent au « Netherworld ». 

La réalité me rappelle à l'ordre...

En fermant mes volets, impossible de ne pas laisser un regard s’attarder sur ce monde nocturne en devenir, accompagné par la fée mélancolie posée sur mon épaule gauche.

mercredi 7 août 2024

Un argonien dans le blizzard

« Vos esclaves sont encore plus lents que des argoniens dans un blizzard!» 

 Un nécromancien au cœur d’Ustengrav

Salutations, on m’appelle Bois-La-Tasse, enfin pour mon nom en Tamriel. Je suis guérisseur de profession et si je suis venu en Bordeciel c’est avant tout pour soulager les maux d’un vieil ami travaillant sur les quais de la glaciale Vandeaume: Pieds-Dans-L’eau. Pour ne rien vous cacher c’est également pour tenter de mettre un terme à son addiction au skooma. J’étais loin de me retrouver au centre d’une destinée si épique! Si, en tant qu’aventurier, vous avez déjà mis les pieds en Bordeciel, vous savez sûrement déjà de quoi je parle.

Pieds-Dans-L'eau

Peut-être retranscrirai-je ici quelques-unes de mes aventures, dans l’attente voici ma carte de visite appuyée d’un portrait réalisé par ma fille Esquisse-Les-Abysses. Ah, et si vous cherchez un guérisseur sérieux possédant un bon coup de masse, n’hésitez pas à me faire signe, nombres de coursiers en Bordeciel seront à même de venir me délivrer votre message (y compris dans les batailles les plus délicates!). 

Mon portrait esquissé par ma fille

Une main (masse): Oui la guérison c’est bien mais contre les gredins, bandits de grand chemin ou les falmers au détour d’une sombre grotte, la masse reste mon argument principal!

Guérison: Si soigner est le principe fondamental de cet art magique, l’école de guérison est aussi très utile contre tout type de morts-vivants tels que les Draughrs ou divers spectres ne trouvant pas le repos. Bon je l’avoue, en passant par Fortdhiver, l’une des zones les plus reculées de Bordeciel, je n’ai pu m’empêcher de faire dédicacer mes livres de sorts par Colette Marence. Sa signature m’a paru quelque peu étrange: « Quoi encore Colette? » Mais c’est sans doute parce ces collègues font peu cas de sa discipline.

Ne réveillez pas un argonien qui dort!

Enchantement: Je pratique également cet artisanat de l’âme me permettant non seulement de renforcer ma magie mais également me protéger contre le froid et toutes sortes de choses très désagréables dans cette glaciale contrée. Je ne suis pas encore parvenu à maîtriser le double enchantement comme indiqué dans le recueil « Deux secrets » mais « c’est pour bientôt, je le sens » comme le disent les soldats impériaux.

Conjuration: La conjuration est un art assez mal vu, souvent associé à la nécromancie, mais je ne suis pas d’accord! Bien sûr cette sombre branche effleure la pratique en permanence avec la capture d’âme par exemple. Mais à moins d’être fortuné et faire l’acquisition de gemmes spirituelles noires (empruntes d’une mauvaise réputation) très onéreuses, la capture d’âme permet à moindre coût de remplir ces artefacts avec l’âmes des viles bandits croisés.  l’école de conjuration permet aussi de combattre les morts-vivants et atronach élémentaires via les armes liées entre autre.  

L'argonien et le renard, un conte de Bordeciel

Altération: J’utilise très peu cette magie, malgré mes aptitudes natives, si ce n’est pour son sort « illumination » très pratique dans les recoins obscurs, mes yeux de vieil argonien n’étant plus ce qu’ils étaient. La transmutation de minerais me permet de remplir ma bourse et pratiquer l’enchantement à moindre coût. Bien entendu la réserve de magie est très sollicitée, la patience tout autant. A ne pas négliger non plus l’art de la protection magique qui à terme, après un entraînement rigoureux rend le corps plus endurant face aux effets des sorts néfastes lancés à notre encontre. Si l’argonien que je suis n’utilisera pas le sort « respiration sous l’eau », il peut-être très utiles aux être humains ou encore aux Khajiits.

C’est sur ces quelques lignes que je m’en vais vous laisser car une longue route se dresse de nouveau devant moi. En effet je me rends à Faillaise et d’après ce que j’ai entendu, la ville ne bénéficie pas d’une aura très recommandable.