lundi 13 janvier 2025

Let's go mister driver!

 1990. L’astre cendré a déjà pris possession de cette véranda, baignant les objets qui la peuplent d’une lumière spectrale. Dame Lune n’est pas la seule à s’être appropriée les lieux puisque l’hiver jaloux s’empare à son tour de sa main glaciale des baies vitrées ressemblant à  autant de passages dimensionnels qu’affectionnait particulièrement Rod Serling. 

L’heure du dîner n’est plus très loin mais j’ai encore une bonne heure devant moi, aussi dois-je me hâter car le droit exceptionnel d’utiliser Amcharge m’a été donné par la figure paternelle. Au détour du couloir direction la chambre parentale les bras chargés par mon Amstrad cpc 6128, le câble permettant de relier l’ordinateur au minitel pendillant dangereusement de l’ensemble en transit. 

Mon choix est déjà fait concernant le logiciel à télécharger, il s’agit de « Chase HQ », édité par OCEAN en 1989, repéré dans la VHS du « Micromania video show ». Bien entendu l'extrait montré présente la version arcade et je sais pertinemment que l’adaptation cpc n’aura absolument pas le même rendu. Autre point auquel je n’avais pas prêté attention, le téléchargement proposé ici comporte uniquement le premier niveau.

Allez, le (long) téléchargement vient de se terminer alors qu’au-dehors le saule pleureur tel un spectre, un peu comme le « King of pain » de The Police, semble être destiné à régner sur cette part de jardin. Let’s go Mister Driver! Pas si vite! Nancy, dont l’air fait état d’une certaine lassitude, doit d’abord nous briefer sur la mission qui consiste à intercepter le véhicule d’un criminel qui se dirige vers la frontière. 

Excepté une petite phrase d’encouragement de la part de mon collègue, on ne peut pas dire qu’il règne une ambiance folle dans l'habitacle. Qui plus est, aucune musique ne viendra compenser les piètres effets sonores ponctuant notre conduite. En parlant de cette dernière je m’aperçois très vite qu’il ne sera pas aisé de mener à bien notre mission, la conduite du bolide qui nous est confié étant plutôt raide.

Je n’ai d’autre choix que de m’accrocher, après tout « Chase HQ » obtenu par la magie de la technologie Amcharge ne peut s’avérer être une déception! Et pourtant, je dois l’avouer, c’est bien cette dernière qui  pose ses mains amères sur mes frêles épaules d’adolescent. Je parviens tout de même à trouver quelques points positifs dans cette adaptation comme l’impression de vitesse ou encore le son satisfaisant émis par le turbo. Mais l’ensemble, bien que coloré, ne parvient pas à me convaincre d’autant que ma piètre conduite, appuyée par la rigidité de la jouabilité, m’empêchera de terminer ce niveau. Malgré des graphismes plutôt sympathiques, je ne parviendrais pas à apprécier Chase HQ qui selon moi n’est pas le meilleur soft de OCEAN. 

Ambiance tonton à moustache

Ainsi se termine cette session Amcharge. Bientôt le cpc déserte le bureau de mon paternel afin de retrouver ma chambre à quelques pas de là. Pour sûr, hors de question de me laisser gagner par la déception. La soirée est loin d’être terminée et il y a fort à parier que « La Collection CPC » par exemple m’apportera quelque réconfort alors que les parents seront en train de regarder un énième épisode de Perry Mason (une très bonne série au passage) avec Raymond Burr. Alors que les contrées des rêves m’ouvriront leurs portes d'ici quelques heures, Nancy m’apparaîtra peut-être un peu plus charmante en dehors de son boulot.

Bouh le nul!!!

vendredi 10 janvier 2025

Les rêves de David

 Bien que le titre fasse vaguement écho à une chanson des années 80, il n'en est rien. La confusion aurait été de mise si le protagoniste principal du livre (dont vous n’êtes pas ici le héros) s’était appelé Eric et encore plus si il vivait au cœur des États-Unis. 

Dans ce premier tome des contrées du rêve écrit par Brian Lumley en 1989 puis réédité chez Pocket en 1998, David Hero est illustrateur. Dans son grenier reconverti en atelier d’artiste, le soleil naissant éclaire sa dernière toile. Cette morne cité récemment peinte, lui rappelle vaguement quelque chose. Des noms concernant les différentes contrées prenant vie sous ses pinceaux lui viennent en tête, comme si il s’agissait de lieux déjà visités. 

Bientôt tout s’accélère alors qu’il entreprend une ballade aux alentours du château d’Édimbourg. Les aléas de sa promenade le mène jusqu’à la conférence d’un psychologue expert dans le domaine du rêve: Léonard Dingle… étrange, ce nom lui semble familier. Au fil de la conférence, le spécialiste évoque bientôt des noms qui éveille ou plutôt réveille la conscience de David Hero: Célephais, Ulthar etc…  

Une fois la conférence terminée, le jeune artiste approche le psychologue, entamant une conversation qui les mèneront à l’évidence: les deux hommes se connaissent mais pas ici, j’entends par là le monde éveillé. Non, en réalité Léonard Dingle doit une fière chandelle à David, ce dernier l’ayant sauvé in extremis d’un mauvais pas dans le monde des songes. Alors en route vers l’atelier du peintre dans la voiture du professeur, un accident se produit, projetant nos deux aventuriers, l’un connu sous le nom de Eldin (Léonard Dingle),  au cœur des contrées du rêve où l’ombre des souvenirs d’entités Lovecraftiennes planent, où les spectres décharnés ne sont que l’un des dangers innombrables reflétés par ces territoires inconnus. 

C’est vers la fin des années 90 que je découvre Brian Lumley (1937 – 2024) auteur, entre autre, de la saga « Nécroscope » et du cycle de « Titus Crow ». A cette époque je n’ai de cesse de vouloir découvrir des auteurs plutôt orientés « fantastique ». C’est aidé par les collections « Terreur » et « Dark Fantasy » de l’éditeur Pocket que ma soif sera étanchée. En toute honnêteté ce sont dans un premier temps les couvertures qui m’attirent, ces dernières mettant en avant le travail d’illustrateurs confirmés ou non. Bien souvent, pour la partie « dark fantasy », il s’agit des œuvres de Wojciech Siudmak. Détails que j’apprécie par-dessus tout, c’est la possibilité de retrouver l’illustration, sous forme de carte rigide, en première page. Ces dernières disparaîtront définitivement lorsque l’éditeur procédera à de nouvelles éditions quelques temps plus tard.

Mais revenons à Brian Lumley. En réalité, hormis son cycle de « La terre des rêves » comprenant trois tomes, "Le héros des rêves", "Le vaisseau des rêves" et "La lune des rêves", je ne connais que très peu l’auteur. A ce que j’en sais, il s’était auto-proclamé fils spirituel de H.P Lovecraft s’affirmant également continuateur de l’œuvre du maître de Providence. Même sans connaître ce dernier détails, il est assez aisé de repérer ces points avec les différentes références revenant relativement souvent dans les contrées du rêve. Étrangement, la description de Eldin s’est associée au souvenir de mon professeur d’allemand au collège. Dès lors impossible de dissocier les deux hommes!

Actuellement il me manque un seul tome du cycle: « La lune des rêves ». Je l’ai lu il y a quelques années déjà et m’en souviens peu à vrai dire mais j’ai eu le bonheur de relire les deux premiers récemment retrouvés. Il existe une édition assez imposante éditée par Mnémos (épuisée depuis) reprenant l’intégralité des trois tomes mais je lui préfère les anciennes éditions poches, ces dernières restituant un certain charme et nostalgie. Ce que j’apprécie chez l’auteur c’est sans doute sa simplicité avec son style direct, laissant pleinement place à l’aventure. On s’attache assez vite aux deux protagonistes au fil de leurs pérégrinations emplies de mille dangers. Si vous connaissez déjà les écrits de H.P Lovecraft, il est assez aisé de se repérer dans ces contrées éthérées où tout s’avère possible.

Malgré le léger pincement au cœur ressenti lorsque l’on termine le dernier tome (c’est un peu le cas pour quasiment  tous les livres rencontrés sur mon chemin), on se dit qu’au final c’est peut-être mieux ainsi avant que l'aventure ne s'essouffle et ne fasse place à une morne lassitude.

En attendant de remettre la main sur le dernier tome des aventures de David Hero (peut-être trône-t-il dans le hall de Medievil désormais), si vous avez envie de vous aventurez dans les contrées du rêves, je ne peux que vous conseiller l’œuvre de Brian Lumley. Il faudra d’ailleurs que je me plonge un jour dans « Nécroscope » qui se détache de l’univers d'H.P Lovecraft, révélant une autre facette du talent de cet auteur défunt. Afin de terminer cet article lecture comme il se doit, je laisse le mot de la fin à Miss P.

Ouais pas mal... J'aime bien le passage sur Ulthar.

 

lundi 6 janvier 2025

Adam et Burt sont dans une compilation

 L’automne 1989 voit débarquer sans crier gare l’Amstrad cpc 6128 en ma chambre. Ces évènements je vous les ai déjà conté dans un précédent article. Si "The fantastic voyage" a donc retenu toute mon attention, La Collection CPC comprenant pas moins de quinze jeux s’est vite montrée très convaincante. 

J’en connais la plupart, cependant certains softs iconiques m’ont néanmoins échappé  lors de ma période cpc 464 tel que Sorcery par exemple. Il s’agit d’ailleurs également du cas de Batman édité par Ocean en 1986, un classique de la 3d isométrique programmé par Jon Ritman et Bernie Drummond (non pas celui de Arnold et Willy). C’est donc sur ce dernier que se focalisera tout d’abord mon attention. 

Batman attend...

Il faut dire qu’à l’époque je suis un grand fan du justicier (essentiellement dans la ville comme Paul) et que j’ai adoré ces deux suites sur Amstrad cpc. Dans cette première aventure nous devrons partir à la recherche de Robin captif du Joker et de l’homme mystère, deux ennemis célèbres de Batman. Ici l’ambiance est bien différente, plus légère par rapport aux autres opus. Ainsi j’ai même l’impression de me retrouver quelque peu dans la série des années soixante avec Adam West dans le rôle titre et Burt Ward dans celui de Robin.

 
C’est d’ailleurs une série que j’appréciais beaucoup à l’époque, regardant sa rediffusion parfois proposée en bilingue sur France 3. Avant cela j’avais eu la chance de la découvrir via Canal +. Mais revenons au jeu. La première chose à faire sera de mettre le (bat) grappin sur notre équipement dispersé dans la batcave, à savoir:  Les bottes (pour les sauts), le sac (transport d’objets), le propulseur (pour se diriger dans les airs lors des sauts) et enfin notre ceinture afin de réduire notre vitesse de chute (dix de?). 

Une fois ceci fait, avant de pouvoir espérer retrouver son acolyte de toujours, Bruce Wayne devra réunir les différents composants du « Batcraft » éparpillés ci et là. Heureusement, dispersés sur son chemin, il pourra compter sur divers bonus tels que des vies supplémentaires, l’invulnérabilité temporaire ou encore des batlogo offrant une sauvegarde active tant que l’on éteint pas le cpc etc… Si vous avez déjà joué à Head over Heels vous savez de quoi je parle. 

C’est d’ailleurs pourquoi, en cet instant, je n’irais jamais très loin dans ce premier épisode de Batman. Ayant énormément apprécié Head over Heels, j’ai du mal à me plonger dans cette aventure qui s’avère nouvelle pour moi. Si graphiquement ou encore niveau jouabilité je n’ai rien à reprocher au jeu d’Ocean, la motivation est cependant absente. Il n’y a pour ainsi dire pas de musiques dans le jeu si ce n’est un jingle lors de différentes interactions. Malgré cela, je conserve un bon souvenir de ce Batman qui marquait alors mes premiers pas sur Amstrad cpc 6128.

Alors pour palier à ce manque datant de 1989, je me suis lancé un petit défi pour 2025, parvenir enfin au bout de cette aventure sans utiliser les fonctions de sauvegardes et en faire un « press play again » pour la chaîne. Le réussirai-je? Une fois de plus le temps nous le dira.

Encore un peu de patience Bat...