Bien que le titre fasse vaguement écho à une chanson des années 80, il n'en est rien. La confusion aurait été de mise si le protagoniste principal du livre (dont vous n’êtes pas ici le héros) s’était appelé Eric et encore plus si il vivait au cœur des États-Unis.
Dans ce premier tome des contrées du rêve écrit par Brian Lumley en 1989 puis réédité chez Pocket en 1998, David Hero est illustrateur. Dans son grenier reconverti en atelier d’artiste, le soleil naissant éclaire sa dernière toile. Cette morne cité récemment peinte, lui rappelle vaguement quelque chose. Des noms concernant les différentes contrées prenant vie sous ses pinceaux lui viennent en tête, comme si il s’agissait de lieux déjà visités.
Bientôt tout s’accélère alors qu’il entreprend une ballade aux alentours du château d’Édimbourg. Les aléas de sa promenade le mène jusqu’à la conférence d’un psychologue expert dans le domaine du rêve: Léonard Dingle… étrange, ce nom lui semble familier. Au fil de la conférence, le spécialiste évoque bientôt des noms qui éveille ou plutôt réveille la conscience de David Hero: Célephais, Ulthar etc…
Une fois la conférence terminée, le jeune artiste approche le psychologue, entamant une conversation qui les mèneront à l’évidence: les deux hommes se connaissent mais pas ici, j’entends par là le monde éveillé. Non, en réalité Léonard Dingle doit une fière chandelle à David, ce dernier l’ayant sauvé in extremis d’un mauvais pas dans le monde des songes. Alors en route vers l’atelier du peintre dans la voiture du professeur, un accident se produit, projetant nos deux aventuriers, l’un connu sous le nom de Eldin (Léonard Dingle), au cœur des contrées du rêve où l’ombre des souvenirs d’entités Lovecraftiennes planent, où les spectres décharnés ne sont que l’un des dangers innombrables reflétés par ces territoires inconnus.
C’est vers la fin des années 90 que je découvre Brian Lumley (1937 – 2024) auteur, entre autre, de la saga « Nécroscope » et du cycle de « Titus Crow ». A cette époque je n’ai de cesse de vouloir découvrir des auteurs plutôt orientés « fantastique ». C’est aidé par les collections « Terreur » et « Dark Fantasy » de l’éditeur Pocket que ma soif sera étanchée. En toute honnêteté ce sont dans un premier temps les couvertures qui m’attirent, ces dernières mettant en avant le travail d’illustrateurs confirmés ou non. Bien souvent, pour la partie « dark fantasy », il s’agit des œuvres de Wojciech Siudmak. Détails que j’apprécie par-dessus tout, c’est la possibilité de retrouver l’illustration, sous forme de carte rigide, en première page. Ces dernières disparaîtront définitivement lorsque l’éditeur procédera à de nouvelles éditions quelques temps plus tard.
Mais revenons à Brian Lumley. En réalité, hormis son cycle de « La terre des rêves » comprenant trois tomes, "Le héros des rêves", "Le vaisseau des rêves" et "La lune des rêves", je ne connais que très peu l’auteur. A ce que j’en sais, il s’était auto-proclamé fils spirituel de H.P Lovecraft s’affirmant également continuateur de l’œuvre du maître de Providence. Même sans connaître ce dernier détails, il est assez aisé de repérer ces points avec les différentes références revenant relativement souvent dans les contrées du rêve. Étrangement, la description de Eldin s’est associée au souvenir de mon professeur d’allemand au collège. Dès lors impossible de dissocier les deux hommes!
Actuellement il me manque un seul tome du cycle: « La lune des rêves ». Je l’ai lu il y a quelques années déjà et m’en souviens peu à vrai dire mais j’ai eu le bonheur de relire les deux premiers récemment retrouvés. Il existe une édition assez imposante éditée par Mnémos (épuisée depuis) reprenant l’intégralité des trois tomes mais je lui préfère les anciennes éditions poches, ces dernières restituant un certain charme et nostalgie. Ce que j’apprécie chez l’auteur c’est sans doute sa simplicité avec son style direct, laissant pleinement place à l’aventure. On s’attache assez vite aux deux protagonistes au fil de leurs pérégrinations emplies de mille dangers. Si vous connaissez déjà les écrits de H.P Lovecraft, il est assez aisé de se repérer dans ces contrées éthérées où tout s’avère possible.
Malgré le léger pincement au cœur ressenti lorsque l’on termine le dernier tome (c’est un peu le cas pour quasiment tous les livres rencontrés sur mon chemin), on se dit qu’au final c’est peut-être mieux ainsi avant que l'aventure ne s'essouffle et ne fasse place à une morne lassitude.
En attendant de remettre la main sur le dernier tome des aventures de David Hero (peut-être trône-t-il dans le hall de Medievil désormais), si vous avez envie de vous aventurez dans les contrées du rêves, je ne peux que vous conseiller l’œuvre de Brian Lumley. Il faudra d’ailleurs que je me plonge un jour dans « Nécroscope » qui se détache de l’univers d'H.P Lovecraft, révélant une autre facette du talent de cet auteur défunt. Afin de terminer cet article lecture comme il se doit, je laisse le mot de la fin à Miss P.
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Ouais pas mal... J'aime bien le passage sur Ulthar. |
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