1982. Le souvenir est un peu flou néanmoins La tension est palpable et pour cause. Du haut de mes 8 ans j’ai la fâcheuse impression, en cette fin d’après-midi de ce mardi, que les courses au cœur du supermarché Rond Point (devenu Carrefour par la suite) s’éternisent. L’heure tourne, une légère angoisse prenant la forme d’une question s’est emparée de moi: En restera-t-il pour nous?
Je veux bien entendu parler de ce légendaire numéro spécial du programme Télé 7 jours contenant une paire de lunette en carton avec ses verres en plastique rouge et vert qui nous permettront de regarder le film de Jack Arnold en relief: « La créature du lac noir » (1954) dans l’émission « La dernière séance ». Enfin, c’est ce que nous promet la couverture.
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Vestiges d'un passé |
Allez plus de temps à perdre, le chariot chargé des achats réglés nous voici en direction du point presse où, en 1989, j’achèterais la réédition de « Batman: Year One » sous forme d’épisodes lors de la sortie du Batman de Tim Burton. Ouf, il est là, pas le saint Graal mais presque à mes yeux. Une fois le précieux ouvrage acquis retour à la maison pour préparer cette soirée qui sera de toute façon mémorable quoiqu’il arrive.
Sur le chemin, calé dans la banquette arrière d’une Lada s’apprêtant à tirer sa révérence, je suis littéralement absorbé par les quelques pages dédiées au long-métrage. Il s’agit de mon premier film réalisé par Jack Arnold, par la suite « Tarantula » deviendra culte à mes yeux, toujours diffusé au sein de l’émission présentée par Eddy Mitchell. Le temps passe (entraîne la mémoire comme le chantait Silmarils) œuvrant sur l’excitation de ce gamin qui n’en peut plus d’attendre. Cependant ce flottement temporel fait pour moi partie intégrante de ces précieux instants, ces précieux souvenirs.
L’heure du dénouement arrive, ne tenant pas en place sur le canapé à la gloire passée je préfère regarder le film à même la moquette noircie ci et là par quelques braises véhémentes échappées de l’âtre lors des soirées d’hiver. Je retiens mon souffle alors que le chanteur présente le film, AH voici le logo d’Universal! L’utilisation des lunettes est encore précoce, je préfère attendre, laissant mes parents à tour de rôle s’en équiper. Au final, je crois bien que le long-métrage m’intéresse plus que le procédé. Pourtant, ma mère m’invite à les utiliser lors de certaines scènes. Hmmmm, on ne peut pas dire qu’il y ait un grand changement mais je remarque tout de même quelques petits effets de profondeur ci et là.
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Moi, après avoir enlevé les lunettes... |
Au diable (dans la mare) les lunettes! Je veux pleinement suivre les
péripéties de cette équipe scientifique en prise avec cette mystérieuse
créature! Je suis réellement saisi par l’aspect du « monstre » qui est à
mon sens convaincant. La soirée touche à sa fin. Mes parents semblent
dubitatifs, face au programme, face à la technique… Quant à moi, alors
que le sommeil espère bien me rattraper, me voici toujours étreint par
l’effervescence de cette merveilleuse soirée.
Bonjour à tous, En 82 j'avais moi-même 8 ans. Et je me rappelle parfaitement de cette soirée avec la présentation de ce film dans cette émission culte présentée par Eddy Mitchell. Quelle époque formidable... mais le reste sera encore mieux avec l'arrivée du CPC 464 quelques années plus tard. :)
RépondreSupprimerBonjour et merci pour ton commentaire. Oui c'était vraiment une époque formidable couronnée par l'Amstrad cpc effectivement :)
SupprimerPerso j avais 10 ans, je me souviens effectivement de cette soirée d hiver il me semble avec les lunettes en carton vert et rouge qui n ont d ailleurs je crois jamais plus été utilisé par la suite.
RépondreSupprimerIl me semble ne pas avoir entendu parler effectivement des lunettes par la suite, il s'agissait d'une expérience.
SupprimerEn tout cas merci pour m’avoir remémoré ce souvenir inoubliable car on s en souviens encore plus de 40 ans après.
RépondreSupprimerMerci d'avoir lu l'article :)
SupprimerTes articles me rappellent souvent mes souvenirs surtout ceux liés au cpc 464 qui restera pour moi comme le meilleur ordinateur que j’ai eu.
RépondreSupprimerLa créature du lac noir et les lunettes 3D... Comme beaucoup nous attendions avec impatience ce film en relief, mon père notamment qui a toujours été féru de nouveauté ou tout au moins de technique. Bon il faut avouer que l'effet n'était pas aussi saisissant que prévu, dommage. Mais tout de même cela a marqué tout une génération qui s'en souvient encore 43 ans plus tard, incroyable !
RépondreSupprimerOui, comme tu le soulignes c'est l'alchimie du moment qui fait que nous nous en souvenons encore après toutes ces années!
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