jeudi 27 mars 2025

L’ œil du tigre

 1986 ou 1987 Le souvenir suivant reste à la discrétion de l’incertitude quant à sa date. Nous sommes mardi soir et pour ma part l’excitation est à son comble. L’imposante télévision cathodique, acquise depuis peu, avec son écran de protection et sa télécommande tout droit sortie d’une émission des frères Bogdanoff, est calée sur la seconde chaîne. Cette dernière me voit allongé sur ce canapé simili cuir à la teinte foncée. La mousse s’échappant de l’accoudoir hémorragique me fait sentir l’ossature de bois qui malmène en cet instant ma nuque. Le meuble est bien mal en point donc, assailli de toute part par les griffes de Belzébuth qui l’affectionne particulièrement et recouvert d’un plaid dont l’état n’a rien à lui envier. Le morceau de tissu beige clair est destiné à Love notre chienne Berger allemand  dont la mâchoire présente un handicap lié à la maltraitance de ses précédents « maîtres ». 

Elle ne tardera d’ailleurs pas à me rejoindre, prenant alors la majeure partie de la place. Bien que je sois allongé, outre le fait que Love entend bien avoir sa part de territoire malgré sa douceur, je ne tarderais pas à me redresser une fois la page de publicités cédant place au film de ce mardi soir. Le long-métrage en question est « Rocky 3 – L’œil du titre ». Les premières notes de la chanson du groupe « Survivor » me font immédiatement frissonner. En cet instant, le morceau est déjà gravé en ma tête et ne la quittera plus jamais , le cœur prenant le relais au fil du temps qui passe. 

Le salon à la moquette élimée, mes parents sur leur fauteuil respectif, l’odeur du tabac dont ma mère abuse, chaque détails liés à notre quotidien est absorbé par le film. Je suis en colère alors que Rocky s’écroule sous les coups de Clubber Lang incarné par Mister T, pleure discrètement lorsque Mickey joué par Burgess Meredith (Le Pingouin dans la série Batman datant de 1966) décède dans ce sombre vestiaire, exulte lorsque Apollo décide de mener Rocky vers la victoire.  A la fin de cette séance qui n’est pas encore la dernière, impossible pour moi de rester en place malgré les gestes de mon père qui m’invite au calme. Le sommeil aura bien du mal à trouver son chemin cette nuit là, quelque peu retardé par la chanson du groupe « Survivor » entonné par mon esprit agité.

C’est avec ce souvenir en tête que j’aborderais Frank Bruno’s Boxing édité par Elite en 1985 et découvert pour ma part via la compilation « Four Hits Pak » du même éditeur. Nous y incarnons ici un boxeur professionnel bien réel: Frank Bruno.  Le jeu obtient à mes yeux un statut mystérieux avec son menu austère et son choix de commandes déroutant. Afin de vaincre mes adversaires au nombre de 8 je dois utiliser le joystick ainsi que le clavier. Tous sont caricaturaux mais n’en sont pas moins redoutables, la difficulté augmentant progressivement. Pour atteindre la victoire, outre me familiariser avec les commandes, il me faudra également observer les techniques de mes ennemis. 


Si le premier combattant n’est pas très difficile à vaincre, le second n’hésitera pas à enfreindre les règles en vigueur en utilisant ses pieds pour me mettre à terre. Il faut donc être prêt à se baisser dès que celui-ci entreprend un coup de savate ce que je ne fais pas à temps, me retrouvant bien souvent K.O. La victoire n'est donc pas pour aujourd’hui, l’entraînement sera de mise avant d’aller plus loin et d’atteindre Peter Perfect le champion américain. La bonne idée du jeu est de fournir un code une fois l'adversaire en cours vaincu, ainsi il est possible de reprendre là où nous en étions lors d’une prochaine partie. De même si la défaite survient en cours de jeu, il est possible d’affronter à nouveau le dernier boxeur.


Graphiquement parlant, j’apprécie beaucoup le style. Si comme dit plus haut je suis quelque peu déstabilisé par les commandes, la jouabilité reste très agréable. Je ne parviendrais jamais à défaire mes adversaires en une seule fois, cependant, avec le temps, l’œil du tigre appuiera mon ambition de gagner le titre mondial. Mais au final, le seul gagnant de l’histoire reste ce souvenir indélébile lié au film avec Sylvester Stallone et le jeu de l’éditeur Elite.

2 commentaires:

  1. Salut Temps Nyx. Je ne connaissais pas ce jeu. Le seul jeu de boxe sur CPC que j'ai possédé était Barry Mc Guigan dont tu avais parlé il me semble. Sinon Rocky III... Quel film ! Longtemps l'épisode IV avait été mon préféré mais en revoyant le 3 j'ai changé d'avis. Pour moi c est le meilleur de la saga. Rocky au sommet de sa gloire qui s'écroule et qui doit remonter la pente tel un Sisyphe des temps modernes. Une belle leçon de vie. Rien n'est jamais acquis. No pain no Gain. Un adage que chacun peut appliquer à sa propre existence et à ses propres expériences. Rocky c est vraiment l'école de la vie.

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    1. Salut Jack et merci. Rocky 3 est longtemps resté mon préféré mais après avoir revu le premier il y a quelques temps j'avoue désormais qu'il a ma préférence. En réalité j'ai du mal à les départager, Rocky 3 reste de toute manière iconique. J'ai connu le jeu Barry Mc Guigan à l'époque mais j'y ai très peu joué en fait.

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