samedi 21 septembre 2024

Venin lunaire

 1988. C’est un mois de janvier glacial qui règne sur ces terres volcaniques en sommeil. Le jour de Vénus s’est déjà estompé laissant place à celui de Saturne vivant lui même ces dernières heures. Je suis sous la véranda, plongée dans la pénombre, à tenter de percer cette profonde obscurité. Derrière moi, la porte vitrée de la cuisine laisse filtrer la lumière chaude  éclairant la table d’un repas familial animé. Les discussions vont bon train, quelques rires fusent parmi des membres de la famille qu'on ne voit pas souvent. Il faut dire que notre maison fait figure de point de ralliement à cette époque.

Oh, je ne compte pas rester très longtemps à baigner dans le froid mais j’ai été interpellé par le brouillard omniprésent, dense, ainsi que par l’herbe gelée mise en évidence par les lumières artificielles. Là, pendant ces quelques instants capturés à la volée j’ai tout simplement l’impression d’être sur l’astre cendré qui n’a pas répondu cette fois à l’appel de Nyx. 

Je suis soulagé de voir que mon départ inopiné est resté discret car j’éprouve le souhait soudain de jouer à « Venom strikes back » présent sur la compilation 12 jeux exceptionnels éditée par Gremlin cette même année sur Amstrad cpc. J’aime beaucoup les jeux de l’éditeur anglais souvent appuyés par la musique de Ben Daglish. Je trouve d’ailleurs celle de ce troisième et dernier épisode des agents du M.A.S.K sur la machine, excellente.

Les voilà, ils sont prêts, ils sauveront le monde

 Si vous avez grandi comme moi dans les années 80 je pense qu’il est inutile de vous présenter ce dessin-animé dont je ne manquais aucun épisode (tout du moins j’essayais). J’avais eu la chance d’avoir Dagger et son véhicule ainsi que l’hélicoptère de Mayhem. Comme tout le reste de mes affaires liées à ces précieux instants, le temps et les déménagements se sont repus des restes encore existants.

Allez, revenons au jeu. Sur Amstrad cpc M.A.S.K a eu le droit à trois adaptations. Le premier est également présent sur la compilation, celui-ci nous voyant incarner Matt Trakker au volant de sa célèbre Thunder Hawk. Je n’ai jamais réellement compris ce qu’il fallait faire, les tenants et aboutissants du jeu restant à la discrétion de mon incompréhension. Quant au second, j’aurais l’occasion de le connaître plus tard via une autre compil’ et j’avoue que c’est celui-ci qui aura ma préférence (à moi comme le chante Julien Clerc). Malgré son côté brouillon il me permettra d’assouvir ma soif de piloter les véhicules tel que Rhino (avec pharyngite selon le cas) par exemple. 

J'ai tant aimé les compils Gremlin

Troisième et dernier volet donc, « Venom Strikes Back » nous permet une nouvelle fois d’incarner Matt Trakker parti à la recherche de son fils Scott fait prisonnier par l’organisation V.E.N.O.M au cœur d’une base lunaire. Ici point de véhicules nous devrons mener nos recherches à pieds, avec moult gadgets dispersé sur notre route, nous permettant de répondre aux divers pièges tendus par notre ennemi juré. Mais attention car leur utilisation n’est pas sans limite et certaines portions de terrain (comme l’eau par exemple) sont à éviter absolument sous peine de « game over ».

Tant de nostalgie avec ces bandes de chargement

Graphiquement l’ensemble est plutôt sympathique, notre personnage est plutôt maniable mais il faut être précis dans certains sauts. Musicalement parlant, comme dit un peu plus tôt, la composition de Ben Daglish est inoubliable. La difficulté est de mise si bien que je n’en verrais jamais la fin. Malgré l’absence des véhicules donnant toute son essence au dessin-animé, Le soft détient une aura particulière à mes yeux, un peu comme tous les jeux Gremlin, une ambiance unique lorsque ces derniers s’exécutaient sur mon cpc mais au final, le jeu aurait très bien pu se nommer autrement.

La face cachée de la lune selon Gremlin

Alors que mes essais infructueux pour retrouver Scott s’achèvent, je ne peux m’empêcher une nouvelle fois de retourner sous la véranda afin de saluer cette nuit aux teintes mystérieuses. Derrière moi, le repas tire sa révérence lui aussi, les rires et conversations animées font désormais place à quelques bâillements à peine étouffés. J’avoue que la fatigue me gagne également mais avec la musique de Ben Daglish en tête, je souhaite encore profiter des faveurs de Nout en m’asseyant sur la banquette faite maison par mon paternel.

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