1989. C’est une matinée dominicale en proie à la grisaille. La première partie de mon rituel vient de s’achever, à savoir regarder la rediffusion d’un film sur Canal +. De mémoire, il s’agit de Deathwish 3 avec Charles Bronson (Le justicier de New York pour son titre français avec pétoire et moustache obligatoire). Alors que Paul Kersey, un sac dans chaque main, quitte les quartiers mal famés de la grosse pomme (cette image de fin restera à jamais gravée en mon esprit) je m’apprête également à délaisser le salon.
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Moustache et pétoire obligatoires! |
Emmitouflé dans ma robe de chambre au parfum d’usure, c’est sans hâte que j’éteins l’imposante télévision cathodique Grundig avec sa télécommande qui n’est pas sans rappeler le panneau de commande d’un vaisseau spatial. Non loin de là, mon chien Titi profite des flammes de l’âtre pour réchauffer son ventre rassasié, allongé les quatre pattes en l’air sur le carrelage gris ébréché posé jadis par mon père. Encore quelques minutes, oui, je profite de ces instants dont le silence n’est troublé que par le crépitement des flammes et… les ronflements de l’animal.
Allez, me voici à présent toutes savates traînantes traversant la cuisine/salle à manger puis la véranda pour atteindre mon sanctuaire où mon cpc 6128 m’attend impassiblement. Un rapide regard par la fenêtre, alors que j’entreprends d’allumer la machine, m’indique que la pluie ne tardera pas. Tous les signes sont donc là pour explorer la disquette Amsoft prêté par Anthony, un copain de classe. Après un CAT, c’est sans grande conviction que j’entreprends d’essayer The Duct, un jeu édité par Gremlin en 1988 dans lequel nous contrôlons un buggy au cœur d’une série de tunnels.
C’est loin d’être une mince affaire car en plus des ennemis et pièges divers qui s’accapareront notre énergie, nous devrons également prendre garde à la consommation de carburant. Il sera bien entendu possible de nous ravitailler sur la route, chose néanmoins peu aisée. Autant le dire tout de suite, je n’ai jamais été très loin dans le jeu. Malgré ses qualités, notamment sa fluidité, je ne parviens pas à accrocher au style graphique du jeu.
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Un écran que je verrais souvent |
Après plusieurs essais infructueux, j’abandonnerai définitivement The Duct pour retrouver Charles Bronson sur Deathwish 3, appuyé par la musique de Ben Daglish, lui aussi présent sur la disquette. Absorbé dans ma lutte contre la criminalité, je ne verrais pas l’heure du repas approcher. A regret, je dois me détacher de l’Amstrad cpc pour me diriger vers la table de la salle à manger, un air de déjà-vu en tête.
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