1989. Parant les assauts d’un soleil bien décidé à en découdre, tels des boucliers, les volets de ma chambre sont fermés. Alors que la température extérieure avoisine les 40 degrés à l’ombre (comme l’affirmait Vincent Perrot), mon sanctuaire au papier peint bleu pastel est ainsi plongé dans la pénombre.
Mais laissez moi… Non, pas chanter mais vous décrire un peu la disposition des lieux. Il y a tout d’abord l’objet de cet article, mon cpc 6128 trônant fièrement sur ce meuble dit « informatique » couleur pin naturel avec sa tablette coulissante. Depuis quelques temps, sa place a changé, il est désormais placé juste à côté de la porte. Ainsi, je n’ai qu’à tourner la tête dans le cas d’une entrée impromptue en ma chambre. Ceci peut s’avérer très pratique alors que ma chance aux cartes change de mains , la silhouette féminine sur mon écran me laissant ainsi entrevoir les ailes d’un certain désir.
A ma gauche, il y a cette étagère bricolée par mon paternel, bancale, ajustée dans ce renfoncement, dernier témoins de cette ancienne remise devenue ma chambre donc. La planche brute supportant jadis l’imposante télévision cathodique a depuis quelques temps cédé la place, tout comme l’appareil dont je ne me servais plus. Contre le mur, près de la fenêtre, mon bureau dont les tiroirs ont été délestés de leur contenu scolaire par la période estivale. Ainsi mes anciens échecs mathématiques se sont vus croqués comme l’auraient souligné Claude Pierrard, Isidore et clémentine tout du moins avant 1987.
Et puis il y a… mais si je vous faisais un plan? Je vous invite à regarder juste en dessous de ce fait. A cette époque j’aime souvent changer la disposition de mes meubles même si au final les configurations possibles sont assez restreintes.
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Admirez le plan de l'architecte... |
Pour compléter l’ensemble, une moquette grise viendra feutrer mes pas inexorablement attirés par Cauldron lors de ces samedis soir charmés par Sœur Lune. Mais pour l’heure Rê est le seigneur de ces cieux au bleu profond. Si je parle du dieu égyptien c’est parce que malgré la canicule, mes pas m’ont menés au cœur du désert, celui du temps plus précisément, avec Fighting warrior édité par Melbourne House en 1985.
Découvert via la compilation 6 Pak de Elite sur une disquette de flibustier, nous y incarnons un combattant parti secourir la princesse Thaya retenue captive par le pharaon. Cette dernière sera bientôt livrée en sacrifice aux dieux si nous ne parvenons pas à défaire les ennemis disposés sur notre chemin.
Malgré sa musique répétitive tout autant que ses combats, je suis pourtant tout de suite conquis par Fighting warrior. Cependant j’aime beaucoup les graphismes avec les inévitables pyramides comme décors de fond nous accompagnant durant notre périple. Les mouvements de notre guerriers sont lents, aussi il nous faudra anticiper ceux des adversaires d’autant que des pièges annexes telles ces flèches surgissant de nulle part viendront nous ôter quelques points de vie.
Des vases, même si ils ne sont pas canopes, seront parsemés sur notre route et si nous parvenons à leur porter un coup de sabre ces derniers seront capable de mettre hors d’état de nuire instantanément certains adversaires. D’ailleurs, si les ennemis sont sur le point de trépasser, leur être clignotera. Il en sera de même pour nous.
Je parviendrais à défaire l’assise du Pharaon et ainsi Thaya sera en mesure de fuir l’avidité sacrificielle des Dieux. Si j’ai autant apprécié le jeu malgré tous ses défauts, c’est sans doute parce que, étant plus jeune, j’étais très porté sur l’Égypte ancienne, fasciné par l’histoire de cette civilisation. C’est toujours le cas aujourd’hui avec peut-être un peu moins de ferveur ce qui ne m’empêchera pas, au détour du Nil, d’effectuer un voyage afin d’effleurer brièvement les lignes du passé et de l’histoire. Je resterai à jamais marqué par la vallée des rois et le musée du Caire me retrouvant à quelques centimètres du masque de Toutânkhamon.
Désormais, lorsque le guerrier de fighting warrior foule de nouveau le sol de l’Amstrad cpc, c’est le cœur emplis de souvenirs que je guide ses mouvements. Ceux de cette après-midi d’été appartenant désormais à 1989 bien entendu mais également les images de ce voyage dont les seules témoins sont ces deux statues à l’effigie de Bastet, m’accompagnant d’ailleurs lors de l’écriture de cet article; babioles touristiques dénichées dans une minuscule boutique que Terry Pratchett n’aurait pas renié dans son septième livre du Disque-Monde. Quelque part, les chats d’Ulthar ont peut-être approuvé mon choix.
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