vendredi 13 septembre 2024

Eurydice s'en est allée

 Deux heures à rouler sous une pluie d’enfer (sans Christian Slater), deux heures à déjouer, tant bien que mal, les pièges d’une route sinueuse. La fatigue, telle une amante doucereuse, m’étreint bientôt de son baiser langoureux. Mais je ne dois pas céder. Là, quelque part, Eurydice m’attend et, pardonnez moi cet écart mais, je suis méchamment à la bourre.

 Je ne répondrai à l’invitation lancée par Loriciels en 1985 sur Amstrad cpc qu’en 1989, avec mon 6128. Aussi n’ai-je pas le temps de m’arrêter. Mais les larmes de Nyx scellent un pacte avec l’asphalte (néanmoins aucun camion n’est incriminé dans l’accident) et mon véhicule emprunte bientôt l’autoroute de l’enfer comme le chante AC/DC.

 Le choc est rude, laissé à la discrétion de ce champ situé au milieu de nulle part et bientôt un grand vide s’empare de moi. C’est donc à cela que ressemble la mort? Au loin, une lueur se rapproche rapidement. Est-ce le porteur de lumière? Non, il emprunte l'autre nom de l'ange déchu: Satan! Tout est si instinctif soudainement! Mais alors que mon corps telle une poupée désarticulée est maintenu artificiellement en vie, mon âme sait déjà que son périple commence: emprunter le chemin semé d’embûches qui la mènera hors des enfers. 

En rouge et noir...

 Les quelques lignes ci-dessus, quelque peu remaniées par mes soins pour cet article, constituent le scénario de Orphée: voyages aux enfers édité par Loriciels en 1985 donc.  En 1989 il s’agit pour moi encore d’un mercredi après-midi, rivé sur mon 6128, explorant une disquette Amsoft peut-être prêtée par Anthony ou Nicolas. Je suis alors très fan des jeux d’aventure si bien que je me lance dans ce voyage au cœur des enfers en compagnie de Yurk délivré quelques instants plus tôt.

Yurk, fidèle compagnon de route...

 Le dinosaure prend un peu de place dans ma chambre mais je ne peux lui en vouloir car il va sacrément m’aider au fil de ma progression. Progresser n’est d’ailleurs pas une mince affaire car chaque action manquée est susceptible de nous mener à la mort. Alors j’entreprends de prendre des notes (oubliez le plan, mon esprit est incapable d’en faire un!). Je meurs…. Souvent. Cependant certaines actions sont couronnées de succès et j’exulte presque lorsque je parviens à avancer ne serait-ce qu’un tout petit peu plus que la fois précédente. Il faut dire que le moteur texte est plutôt austère e et, comme pour la plupart des jeux de ce type à l’époque, il est parfois difficile de deviner l’action avec un objet présent à l’écran. 

La sorcière de Cauldron peut-être?

 Esthétiquement parlant les enfers sont colorées, graphiquement assez riche ai-je envie de dire d’autant qu’il s’agit d’un jeu sorti dans les débuts de la machine. Certains passages sont vocaux (comme celui avec Yop le démon, espérons qu’il n’a pas craché dedans), d’ailleurs nous obtiendrons certains indices de cette manière la prise de notes devenant de ce fait indispensable.

 Malgré mes efforts, avec une rencontre infortunée avec le gardien des marais, je ne parviendrai jamais à atteindre la sortie de ce royaume infernal. De mémoire, un peu plus tard, je m’appuierais de la rubrique « à l’heure où blanchit la campagne » du magazine Amstrad Cent Pour Cent pour enfin voir le dénouement de l’aventure.

Entre temps, lassée d’attendre, Eurydice s'en est allée.

5 commentaires:

  1. Comme je te l'ai souvent dit, oui je radote mais ce n'est que le début d'accord d'accord, j'adorais Orphée. Un jeu difficile mais mon premier jeu d'aventure textuel. Mon imagination prenait souvent le relais, comme souvent devant les jeux Amstrad, et comme toi je tentais d'avancer petit à petit en essayant de deviner les bonnes instructions. Quand la solution est parue dans un magazine (Tilt ?) je me suis rendu donc de la difficulté excessive d'Orphée surtout au passage où il faut grimper sur un arbre afin d'échapper à des cannibales. Comment se douter ça alors qu'à aucun moment nous ne pouvions grimper sur aucun arbre ? Bref malgré cela il fait parti de mes jeux préférés de la machine de lord Sugar.

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    1. Salut Nemofox. Je crois que nous radotons tous un peu:) Comme tu le soulignes impossible de deviner qu'il fallait grimper à l'arbre pour éviter les morts-vivants!

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  2. Salut Temps Nyx,

    Effectivement jeu très difficile comme tus ces jeux textuels que l'on a pu connaître,

    Un grand plaisir d'avancer à tâtons et aussi un grand plaisir quand un copain de classe ou une soluce nous permettait d'aller plus loin voire finir le jeu

    Je me souviens d'un jeu de ce type dont j'ai oublié le nom où il fallait écrire t'as de beaux yeux tu sais à un loup garou pour le vaincre... à 10 ans c'était compliqué à trouver

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    1. Salut Gino et merci pour ton commentaire:) Le jeu dont tu parles est Sram je pense mais je suis passé à côté à l'époque.

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    2. Exact SRAM, énorme, un copain de CM1 ou CM2 me l'avait prêté à l'époque, les deux d'ailleurs et j'avais pu les finir avec ses indications précieuses (je ne sais pas d'où il les tirait d'ailleurs)
      J'avais adoré cette série de jeu, surtout le principe du 1 où il fallait sauver le roi, et le 2 où il fallait le destituer car en fait il s'est révélé être un tyran

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