jeudi 3 novembre 2022

L' Amstrad ou la vie sauvage

Inutile de tergiverser, oui je vais vous parler d’un jeu Amstrad CPC dans cet article mais auparavant je vous invite à me suivre pour un bon dans le temps, jusqu’en 1988 plus précisément. C’est lundi (dans mon lit aurait ajouté Jesse Garon), le collège reprend ses droits au travers d’une nouvelle semaine débutant avec le cours de français. Cela pourrait être pire, j’aurais très bien pu entamer cette maussade journée par les maths! Sauf que j’ai très envie d’être ailleurs comme devant mon ordinateur par exemple! Ma vision de cette matinée va pourtant se muer en curiosité. Devant moi, sur mon bureau de collégien portant les traces de plusieurs générations de compas, un nouveau livre signifiant une étude de texte, des questions mais aussi une longue lecture qui s’avère en général fastidieuse si le thème ne plaît pas. La grisaille des lourds nuages d’automne s’éclipse lorsque mon regard se pose sur le titre de l’œuvre: « Vendredi ou la vie sauvage ». Michel Tournier? Connais pas, jamais entendu parler alors. Nous entamons la lecture et bientôt, le naufrage du navire nommé « Virginie » sur lequel se trouve Robinson Crusoé dessine les prémices d’une nouvelle vie. Comme pour appuyer le récit, la pluie dépose quelques timides gouttes sur les fenêtres de la salle où nous étudions mais en réalité je sens sa présence d’une oreille distraite, rivé sur l’ouvrage qui captive toute mon attention. 

Quoi? Notre lecture doit déjà cesser? La sonnerie retentit pour appuyer les dires de la prof de français qui capte mon regard étonné et s’en amuse, sans doute ravie par mon intérêt concernant le livre. La journée se déroule au fil des cours mais mon esprit lui est resté sur cette île au large des côtes du Chili. En rentrant je n’ai qu’une envie, exceptionnellement non liée au CPC 464 mais à la reprise de ma lecture. Cependant je préfère attendre le soir, juste avant de dormir, habitude que j’ai conservé. Robinson Crusoé, ce nom me dit déjà quelque chose… Mais oui! Il fait partie des classiques trônant dans la bibliothèque du salon: Robinson Crusoé écrit par Daniel Defoe, inspiré par les mésaventures d’un marin: Alexandre Selkirk. Ce roman ne quittera plus mon cercle d’œuvres pour lesquelles je porte une affection particulière (tout comme celle de Michel Tournier).


Et après? Nous devons à présent revenir de nos jours (Marty McFly m’approuverait je pense). J’aurais aimé vous dire qu’après cette journée, je me plongeais à boussole perdue dans le jeu « Robinson Crusoé » développé par Jean-Yves Baxter, édité par Coktel Vision en 1987 mais tout cela sonnerait bien faux. Car je suis passé complètement à côté du soft en son époque, la première raison étant qu’en 1988 je possédais un cpc 464 et je ne suis pas sûr que le jeu ait été étendu au format cassette. Lorsque je consulte la fiche du logiciel sur CPC POWER, seule une version disquette est disponible et les publicités font état d’une sortie unique sur ce format contrairement aux ordinateurs Thomson. Pourtant, il y a un peu plus de trois ans, lorsque je fais découvrir à ma fille les jeux auxquels je jouais à son âge, nous tombons sur Robinson Crusoé. Ma progéniture est curieuse quant à ma vie de joueur et même si certains softs la laissent dubitative d’autres suscitent un enthousiasme particulier (Thanatos, Head Over Heels, Battle Ships etc…) et c’est donc ensemble que nous partons à la découverte du soft dont le système diffère des jeux d’aventures sur Amstrad. Ici il faut faire des choix, si on se trompe l’issue se veut fatale!

Une nouvelle vie commence...

Connaître la trame du roman aide dans les décisions à prendre. Graphiquement j’aime assez, c’est coloré, le seul point noir pour moi étant la musique qui détonne un peu avec l’ensemble. J’aurais aimé avoir des sons comme le ressac par exemple. Quoiqu’il en soit, ma fille et moi apprécions beaucoup le jeu d’autant qu’il m’a permis de lui faire découvrir le roman, original (un exemplaire adapté pour son âge néanmoins) et la version de Michel Tournier. D’ailleurs, au détour d’un vide grenier, j’ai pu mettre la main sur « Vendredi ou la vie sauvage » pour un prix inférieur à un euro bien que cette version est une réédition. C’est donc des souvenirs plein la tête que je suis ressorti de la foule, un sourire se dessinant sur les lèvres. Pour en revenir au jeu, il y a quelques temps de cela j’ai retrouvé la trace de Jean-Yves Baxter mais n’ai osé l’aborder, ne souhaitant pas le déranger dans sa nouvelle activité. Cependant, si d’aventure son navire venait à s’échouer sur cet article, je serais heureux de recueillir son avis sur le développement de son adaptation ou de lire son commentaire. En tous les cas je souhaite le remercier par ses mots, son jeu a contribué à la naissance d’un nouveau souvenir sur Amstrad CPC.

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