dimanche 13 novembre 2022

Imagination vindicative

1988. Mon anniversaire s'approche et nourrit l’espoir d'avoir un jeu pour mon Amstrad CPC 464. Depuis l'année précédente, les bandes magnétiques défilent au sein du lecteur partageant mon temps libre avec le vélo, la lecture et ma culture de cinéphile « télévisuel » grâce à Canal+. Les pages grises de Micromania, nichée au cœur du magazine Amstrad Cent Pour Cent attisent ma curiosité et surtout mon imagination concernant des softs récemment sortis. Quelques pages plus tard, une illustration réalisée par Bob Wakelin servant de support à une pub attire sérieusement mon attention : The Vindicator édité par Imagine Software. Outre cette dernière, les graphismes renvoyés par les captures d'écran juste au-dessus promettent du lourd.

Les beaux jours de l'Amstrad CPC.

Je suis bientôt extirpé de ma contemplation par l’arrivée de mon père qui porte peu d’intérêt à ces lectures liées au monde du jeu vidéo. Cependant, sa venue est motivée par autre chose qu’un énième reproche envers le domaine. N’étant pas du tout au fait de l’univers CPC, il me demande si un jeu destinée à ma machine me ferait plaisir pour mon anniversaire. Inutile de dire que je saisis cette occasion pour lui indiquer le jeu souhaité: « The Vindicator ». D’habitude perplexe, son regard est cependant attiré par les « dog tags » porté par le protagoniste. Vétéran de deux guerres avec citations pour ses actions, j’affiche fièrement ses médailles derrière la porte de ma chambre et suis le gardien de quelques effets personnels liés à cette ancienne vie comme son casque. Il fût un temps où j’écoutais ses récits, saisi par l’effroi. La discussion cesse lorsque je me mets à évoquer le scénario dans lequel la Terre se retrouve sous le joug d’un envahisseur extra-terrestre particulièrement belliqueux. Le personnage, un petit air de Terminator avec ses lunettes, se met en route pour délivrer l’espèce humaine. Mon père ayant quitté la pièce avec le titre du jeu pour passer commande auprès de Micromania, je me replonge dans la contemplation de l’illustration, mon imagination se projetant déjà dans le soft.

Une pub et des coquilles...

Les jours passent, Octobre assoit le règne de cette saison automnale, l’événement tant attendu arrive. Quelques bougies et une part de gâteau plus tard, me voici de nouveau devant mon 464 avec un boîtier cristal en main, celui du jeu souhaité. Pendant le chargement, je consulte la notice et à mon grand étonnement découvre le sous-titre « Green Beret II » en sa première page. Un petit arrangement scénaristique pour renforcer le contexte, préciser que le personnage central est un béret vert, un soldat d’élite. Le jeu vient de terminer son chargement, la musique attire immédiatement mon attention, je l’apprécie déjà beaucoup. Le soft se découpe en trois parties, la première implique très vite la nécessité de faire un plan si on veut se retrouver dans ce complexe destiné à être détruit par nos soins via une bombe. Il faudra aussi trouver les cartes qui, mises bout à bout, délivreront le code pour passer au niveau 2. 

Non mais alors là, on va pas se laisser faire!

Ce second niveau se veut orienté plus arcade, mettant le joueur aux commandes d’un avion puis d’un tank pour se frayer un chemin jusqu’à l’antre final de l’envahisseur, troisième et dernier niveau du jeu. C’est d’ailleurs celui-ci qui a ma préférence, reprenant les graphismes du premier niveau. Il me faudra quelques temps pour terminer « The Vindicator » qui fit partie du cercle de mes jeux préférés sur Amstrad CPC. Après toutes ces années, lorsque je regarde l’artwork de « The Vindicator », je me revois en cette année 1988 ranger soigneusement sa boîte, butin d’un anniversaire, dans mon carton dédié aux bords découpés de façon hasardeuse.

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