mercredi 7 mai 2025

Bowie

 Il s’appelait Bowie et il était un chat libre. Cela faisait un moment qu’il traînait, placidement mais avec assurance, dans mon quartier. Son imposante silhouette avait fait de lui le maître des lieux, mais son cœur restait sauvage et il me fallut de la patience avant de l’approcher dans le sens où si il venait à l’affût de quelque nourriture, son instinct avait tendance à fuir les hommes. 

Au fil du temps, il s’est pourtant laissé apprivoiser trouvant finalement une timide place en « mes » murs. Cependant, hors de question pour lui de se laisser capturer afin de faire un saut chez le vétérinaire, ce « guerrier de la nuit » avait sa fierté qui lui valurent un œil mordoré (d'où l'origine de son nom) puis une oreille de guingois sans compter les nombreuses cicatrices qu’un Khajiit de l’univers « The Elder Scrolls » n’aurait pas reniées. Mais la fierté ainsi que le courage ont leurs limites et grâce à une association féline locale, Bowie surnommé affectueusement Rouquin s’est fait capturer pour être stérilisé… un test plus tard, j’apprenais qu’un ennemi, invisible et sans merci, s’apprêtait à le terrasser: le FIV ou plus simplement le sida du chat qui détruit les défenses immunitaires et laisse porte ouverte aux infections sans laisser à l’organisme la possibilité de se défendre. 

La présence du virus était indéniable, son échéance incertaine mais le temps a décidé d’accélérer son implacable course et m’arracher Bowie, décédé ce jour en mes bras, suite à un sévère dysfonctionnement rénal. Cet adversaire invisible, sans pitié, m’a forcé à prendre la décision de mettre fin aux jours de Bowie chez le vétérinaire, paisiblement, avant que sa souffrance ne soit trop insupportable… tout du moins c’est ce que ma conscience m’a dicté appuyé par le praticien même si j’avais l’intuition que la douleur, aussi discrète était-elle, devait être insupportable. 

Bowie, désormais mes articles musicaux sans tes interventions vont paraître d’une fadeur et tristesse sans nom mais par-dessus  tout… tu laisses une plaie béante en ma vie.

Jones et Ripley

 "Et toi sale petit rouquin, tu restes ici"

Ellen Ripley dans Aliens

9 commentaires:

  1. Il avait une bonne tête ce Bowie. Et grâce à toi il a certainement eu une belle vie aussi.

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  2. Ces petites bêtes qui rentrent dans nos vie et partent trop vite :/ Salut à toi Bowie !

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  3. J'ai moi aussi une chatte du nom original de...Minette. Une très grosse chatte (énorme, sans rire) venue d'une association. Elle aussi est craintive, même après 5 ans en nos murs. J'arrive tout juste à la caresser sauf au moment de la pâtée, moment d'extase pour elle visiblement.
    Bowie, tu auras vécu une vraie vie de chat de la rue, sans trop d'attache, restant méfiant envers les hommes qui t'ont sans doute maltraité. Mais au moins tu auras senti une peu de chaleur auprès de ton "maître" éphémère. Repose en paix chat rock'n roll.

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    1. Merci beaucoup pour ton commentaire Nemofox. Minette, Minou, c'est un peu le nom que nous leur donnons tous et toutes affectueusement au bout d'un moment. Miss P. qui se retrouve désormais seule est énorme elle aussi, la prochaine visite chez le véto c'est l'engueulade assurée!

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  4. Cela faisait un petit moment que je ne m'étais promené sur ton blog temps nyx, et voila que je viens de lire ce triste billet ….

    Bon vent au royaume des chats petit bowie , tu as déjà donc consumé tes 9 vies, mais tu as eu la chance de trouver un maitre qui a su prendre soin de toi jusqu’au bout…..

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