Les quelques lignes qui vont suivre n'ont pas d'attache avec le jeu vidéo (à moins peut-être avec Castlevania). Il y a quelques temps, j'ai participé à une après-midi lecture/poésie où il était demandé d'écrire un texte en y incluant quelques mots imposés exprimant une certaine notion du temps. Je vous livre ici les lignes sorties de mon imagination, un humble hommage à Anne Rice.
La dame d'albâtre
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The Vampire, tableau de Sir Philip Burne-Jones |
Lorsque le chien devenu loup s’émerveille devant les beautés nocturnes
Le souvenir de la dame d’albâtre vient alors étreindre mes rêves taciturnes
Son parfum sibyllin prends le pas sur son baiser sanguin
Tandis que sa voix me murmure ses souvenirs égéen
Sa mélopée conte son long sommeil sur des navires en hivernage
Après bien des errances affamées de Corinthe à Carthage
Elle me dit avoir soutenu le regard de Méduse la Gorgone
Ses longs cheveux de jais ont épousé les ombres de Perséphone
Puis, lorsque la voûte nocturne se voit délaissée
Par une lune enceinte d’un soleil déjà épuisé
Son élan se fait véhément en montrant les étoiles d’un geste fier
Sa demeure originelle perdue, située à des années-lumières.
Mais l’avant-jour dilue à la hâte nos conversations éthérées
Le tic-tac disgracieux des pendules nous rappelle à la réalité avérée
Il est temps pour elle de retrouver la mélancolie de son tombeau
Avant qu’Hélios ne se décide à embraser pour de bon ses flambeaux
Encore une parole me dit-elle avant de se précipiter:
Lorsque vous viendrez planter un pieu en mon cœur
Que mon immortalité sera parée des atours de la laideur
Laissez moi, mon ami, dans une dernière faveur
Apposer une main sur votre visage marqué par la langueur
Serez-vous capable de soutenir ainsi mes traits parcheminés?
En cet instant votre conviction ne devra pas lambiner
A moins que vous ne décidiez de me laisser reposer en ce linceul
Car sans ma belle compagnie votre être se sentirait bien seul…
Et après? Que feriez-vous? battriez-vous la campagne?
Espérant que Sélène courroucée vous accompagne?
Hanté par le remord, longeant les rivières
À chasser le gâloup aux abords des chaumières
Ne souhaiteriez-vous pas rythmer vos mots avec le crépuscule,
Ecouter les enfants de la nuit sans que rien ne vous bouscule?
Et permettez moi d’employer ce terme barbare
Hâtez-vous âme diurne de vous décider dare-dare
Car ce choix que je n’ai jamais eu, ne peut être ici défait
Il vous faudra conjuguer vos souvenirs au plus-que-parfait
Sur ces derniers mots en un geste gracieux, synchrone avec le jour
Dans un air de déjà-vu son aura semble s’estomper pour toujours
Désormais, mon imagination anémiée éprouve de la jalousie
En écoutant les enfants de la nuit chanter pour Bela Lugosi
Et lorsque l’obscurité s’en vient chasser la morne clarté
Que l’ombre massive du gâloup s’étend sur la ruralité
Si à l’horizon l’astre cendré se farde d’une teinte roussâtre
S’esquisse en mes pensées la silhouette de la Dame d’albâtre
Très joli Temps Nyx, dommage que le mot CPC n'était pas imposé :)
RépondreSupprimerSalut Ltf_Mike.fr, merci beaucoup! La prochaine fois je vais effectivement suggérer le mot CPC :)
SupprimerSalut à toi Temps Nyx,
RépondreSupprimerVu la rédaction de tes articles, je me doutais que tu avais une vraie âme de poète qui sommeillait,
Bravo pour ton poème, très agréable à lire
Salut Gino, merci beaucoup!
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