Dans une ruralité que l’on pourrait croire oubliée, un gamin erre parmi les promesses du printemps. Son survêtement bleu un peu trop juste pour lui est le cadet de ses soucis, l’heure est grave, il est sur le qui vive. L’appel ayant fait retentir la sonnerie de son téléphone imaginaire lui a indiqué qu’ils pourraient très bien débouler de nulle part. Au bout de ce champ par exemple ou encore juste derrière ce sapin planté lors de son second noël. Il se pourrait même très bien que le « quelque chose qui ne pourrait pas lui faire de mal » parvienne jusqu’ici après avoir brisé en deux la chaîne des montagnes que l’on voit au loin!
Pour autant, il n’est guère inquiet car bien armé. Son sac délavé empli de carton afin de lui donner un aspect « solide », le tuyau de l’aspirateur enfiché sur le côté gauche font de cet attirail le meilleur « pack proton » du coin. Avant que les intéressés ne s’aperçoivent de la disparition d’un des éléments du budget nettoyage, il aura certainement le temps de terminer son œuvre. La faune locale qui vaque à ses occupations sans compromis ne se soucie guère de ce contrevenant. Tout au plus un rouge gorge, quelques passereaux l’observeront avec circonspections mais peu leur importera. Quant à la trace de sang séché sur l’un de ses index, il s'agit là d'un témoignage de sa maladresse lorsqu’il a souhaité épingler le logo des chasseurs de fantômes grossièrement dessiné par ses soins sur son épaule gauche.
Des revenants, il y en a en ces lieux, presque trop pour une seule personne. Là dans le cagibi à outils, entre les toiles d’araignées, une ombre est passée! Ici, alors que le commun des mortels pourrait penser à la traînée d’une limace, nous sommes face à de l’ectoplasme mais à vrai dire le spécialiste en parapsychologie improvisé de ce samedi après-midi n’a pas très envie de prélever la preuve évidente, disons que le labo est fermé ce week-end. Pourtant les spectres présents en ces lieux ne sont guère un problème, rien à voir avec les vrais, ceux qui marquent votre vie. Ils sont les témoins d’un monde, là, à l’extérieur mais en ce jour de 1984, ce ne sera pas celui du jeune chasseur. Attention! Avec cette courte pensée, le canon de son arme a rencontré le grillage de la barrière qui sépare le jardin des champs, c’est l’une des règles bien connue, « ne jamais croiser les effluves ».
Un reniflement! Il l’a clairement entendu! C’est peut-être un mignon de Gozer! Oui pour sûr, c’en est un, bien qu’il ait pris l’apparence du chien de la maison. Cependant la chance (à défaut de La Force) est avec lui, son ombre s’étire, bientôt masquée par celle des arbres sur fond de soleil couchant. Il est temps de rentrer au QG afin de rendre le matériel emprunté, c’est ça être un « Ghostbuster » au rabais…
Comme d'habitude, tes articles transpire cette nostalgie qu'on partage avec toi et avec tant de plaisir,
RépondreSupprimerJe me revois avec mes cousins dans le jardin de mes parents en train de faire de même, les packs de proton fabriqués à partir de carton et lanière sur le dos en train de nous aventurer dans un terrain qui nous paraît immense et plein de danger
Merci beaucoup pour ton commentaire. C'était une époque géniale.
SupprimerLe fond d'écran de ton blog rend très bien, j'aime te lire,même si je n'ai jamais joué à ces jeux, moi non plus je n'aime pas le foot.
RépondreSupprimerMerci beaucoup pour ton commentaire et de ta lecture:)
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