Permettez moi, pendant quelques lignes, de vous emmener avec moi durant mes sessions de jeux sur l’Amstrad CPC 464. Bien que j’aimais me plonger dans mes softs préférés au sein de n’importe quelle saison, celle que j’appréciais particulièrement était l’été, notamment le soir, lorsque le soleil cédait la place à la nuit en se couchant à l’ouest ce qui voulait dire pour moi derrière l’imposant chêne en bordure de terrain, juste à côte du portail d’entrée.
En cet instant, je déplaçais le cpc 464 sous la véranda, sur la table à la toile cirée que la plupart d’entre nous ont connu. A quelques pas de là, la baie vitrée du salon ouverte laissait échapper les sons provenant de la télévision et du programme en cours. Ici il s’agissait de « Ne réveillez pas un flic qui dort » avec Alain Delon. Mais pas le temps pour moi de m’y intéresser car je m’évertue à dégoter une rallonge pour alimenter mon ordinateur. Et puis après ça je dois choisir le jeu auquel je souhaite jouer et en attendre le chargement complet! Mais c’est sans doute là que la magie opérait vraiment. Là, calé sur les coussins d’une banquette en L bricolée maison par mon père, alors que les bandes de chargement s’évertuaient à s’agiter sur l’écran, mon regard se perdait dans les champs alentours bordant la maison. Il y avait là toute une vie, animale comme insectoïde, et surtout un calme que je ne retrouverai peut-être jamais. Derrière la chaîne des Puys dont je devinais la silhouette au loin de cet horizon dégagé, que pouvait-il y avoir? Je laissais libre court à mon imagination.
Bien sûr, il y avait aussi des coups d’œil à l’illustration des jaquettes et le magazine Amstrad Cent Pour Cent du moment (que je connus à partir du numéro 5, lorsque ma mère me ramena ce dernier après les courses de la semaine). Puis le jeu avait terminé son chargement, son thème musical (selon le cas) résonnait contre les portes vitrées bien que je ne mettais pas le son trop fort afin de ne pas troubler le silence des lieux. La soirée se déroulait ainsi, jusqu’à l’heure fatidique du coucher car bien souvent le lendemain, une nouvelle journée de collège m’attendait. Mais quel plaisir de répéter cette scène le lendemain soir et je ne vous parle même pas du week-end! Bien que la machine avait sa place dédiée dans ma chambre, sur un bureau dit « informatique » avec sa tablette coulissante peu pratique en réalité car je trouvais qu’en faisant glisser cette dernière, les câbles reliant le clavier à l’écran étaient trop tirés, j’appréciais de déplacer le cpc dans certaines pièces de la maison… On s’est souvent moqué de moi lors de l'évocation de ces souvenirs, tout du moins certaines personnes ayant peut-être perdu ces instants précieux au détour de la vie adulte, reste que je n’oublierai jamais ce moments.
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