jeudi 10 avril 2025

Kwon et les autres

 1989. Quel jour sommes-nous? Un mercredi sans doute où cette mélancolie un peu folle, hors de contrôle, accentue sa présence en laissant mon regard flâner sur les environs. Par la fenêtre de cette chambre, qui se révèle au final être une porte dimensionnelle que Rod Serling aurait peut-être validé, il s’agit d’une journée lumineuse. Ce soleil est bien trop timide pour faire croire au retour des beaux jours, mais suffisamment présent pour réchauffer les os et l’âme. 

Il ne m’en fallait pas plus pour laisser un vent léger, venu jouer les trouble-fête au cœur de cet instant presque printanier,  guider mes pas au milieu de ce champs faisant face à la demeure familiale. Si le ciel d’azur suffit amplement à mon bonheur, mon esprit est quelque peu distrait par l’idée de lancer ce nouveau jeu reçu récemment en provenance de chez Micromania. 

Allez, il est temps pour cet ado pourri gâté matériellement de délaisser cette contrée, tout du moins temporairement, afin de retrouver encore pour quelques temps le clavier de ce bon vieil Amstrad cpc 464. Appuyé dans ma décision par un rouge-gorge dont la complainte me fait comprendre qu’il serait effectivement souhaitable que je quitte les lieux, j’ai déjà en tête ma future action: ouvrir ce boîtier cristal avec cette jaquette à l’allure esthétique discutable. 

HKMoche

H.K.M pour Human Killing Machine, tel est le nom du soft sur lequel s’est porté mon choix récemment. Edité par U.S Gold cette même année nous y incarnons Kwon, un artiste martial dont le but sera d’affronter divers ennemis autour du globe. Inutile de tergiverser, nous sommes face à un dérivé de Street Fighter que j’appréciais assez au final sur mon 464, jeu déjà évoqué sur le blog.

Pourquoi ce choix? Même après toutes ces années, je ne sais quoi répondre à vrai dire. Quoiqu’il en soit, lors de mes premiers pas ou plutôt coups de poings, j’étais loin d’être emballé malgré une musique qui figure parmi mes préférées de l’Amstrad cpc. Notre tour du monde de la bagarre se limitera à cinq destinations: Moscou, Amsterdam, Barcelone, Germany et Beyrouth. La différence avec Street Fighter réside dans le fait que nos opposants compteront parmi eux un chien et un taureau… Youpi.

On doit attendre la fin du chargement ok!!

Bien qu’assez brouillons, les graphismes sont jolis mais l’action terriblement lente. Petit détail sympathique, les coups rendus à nos adversaires apparaissent sous forme d’onomatopées un peu comme dans la série Batman avec Adam West et Burt Ward. Si je parviens à remporter la victoire face à Igor, Shepski, Maria et Helga, Miguel et Brutus deviennent des obstacles infranchissables. Développé une nouvelle fois par Tiertex, Human Killing Machine s’avère rapidement être une déception vers laquelle je reviendrais peu par la suite. Cette après-midi se verra donc bien mal employée à tenter de défaire mes opposants. Des années plus tard, avec l’appui de l’émulation, j’arriverais à voir les derniers opposants de Kwon pour découvrir que le jeu boucle une fois le dernier adversaire vaincu.

Tiens, prends ça vilain!

Je ne garde donc pas un souvenir impérissable du soft d’U.S Gold si ce n’est son thème musical accrocheur. Alors que le boîtier cristal trouve sa place auprès des autres dans ce carton fatigué, ma main s’apprête à saisir celui de « Street Fighter » avant de se raviser. Une fois le cpc 464 éteint, un sourire se dessine sur mon visage: je connais un oiseau qui va sans doute être peu ravi de me revoir en ce champ.

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