Il s’agit encore de l’un de ces week-end où la grasse matinée se voit lâchement abandonnée par un sommeil en fuite. Le magma du temps (rien à voir ici avec le groupe) reste cependant impassible face à l’imagination vagabonde de cet adolescent qui, dès le réveil, a tendance à s’égarer.
Ainsi j’aime parfois poser mon regard encore embrumé sur cet environnement familier qu’est ma chambre, esquissé par la lumière d’une aube indiscrète. Il y a là cette imposante télévision cathodique dont les couleurs pointent aux abonnées absentes, cet écran bombé sans télécommande, avec ses boutons rustres, trônant jadis dans la salle à manger désormais remplacé par un autre modèle aux mille couleurs.
Ceci ne m’empêchera pas de suivre les aventures d’Hannibal Smith et son équipe le samedi après-midi ou encore celles de Michæl Knight accompagné par K.I.T.T confortablement allongé sur mon lit. A côté de ce mastodonte dont la gloire s’estompe désormais dans les méandres d’une histoire technologique aux accents d’obsolescence programmée, il y a bien sûr mon fidèle Amstrad CPC 464 sur mon bureau empruntant la sobre dénomination de « meuble informatique ».
Je l’ai déjà écrit ou peut-être évoqué sur ma chaîne, mais je trouve ce genre de dispositif peu pratique pour un cpc. La tablette coulissante destinée au clavier malmène un peu trop les câbles reliant ce dernier au moniteur dont le plastique émet une sorte de complainte via quelques « claquements » de refroidissement parfois jusque tard dans la nuit.
Justement, ce dernier samedi soir de 1988, sans une certaine fièvre, s’est vu animé avec Rambo 3 édité par Ocean cette même année, le troisième volet cinématographique des aventures de John Rambo parti secourir son mentor le colonel Trautman, retenu par l’armée soviétique en Afghanistan.
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Merci Maman! |
Bien entendu, ai-je envie de dire, Ocean s’est emparé de l’occasion pour l’adapter sur nos machines. Inutile de dire qu’à l’époque j’étais fan de la saga et qu’un poster reprenant l’affiche du film offert par ma mère, une fois de plus, se voyait fièrement affiché au-dessus de mon lit.
Aujourd’hui, si je regarde ce troisième épisode avec un regard nostalgique et l’esquisse d’un sourire en écoutant Richard Crenna suggérer à son geôlier de chercher les missiles tout près, plus précisément dans un certain endroit de son anatomie; j’avoue ne retenir désormais que le tout premier film où le vétéran, désorienté, erre à la recherche de ses frères d’armes décédés tout en essayant de se frayer une place dans cette société qui le rejette.
J’ai également la chance d’obtenir le jeu dans son boîtier cristal avec sa jaquette reprenant à son tour l’affiche du long-métrage. Il en va de même concernant l’écran de chargement, superbe, que j’ai le temps d’admirer en attendant la fin du chargement cassette.
Que dire également de la musique composée par Jonathan Dunn, résonnant encore en ma mémoire après toutes ces années? Le jeu reprend la trame du film sous la forme de trois niveaux. Dans le premier nous incarnons le béret vert et devons localiser la prison du colonel Trautman afin de l’en extraire. La seconde partie consistera à nous échapper du camp tandis que le troisième, nous verra faire face à l’armée soviétique à la manière d’Operation Wolf/Operation Thunderbolt.
Contrairement au second volet lui aussi adapté sur cpc sous forme d’un « Commando like » (mais bien moins bon), ici il ne suffira pas de mettre hors d’état de nuire nos ennemis à tout va pour arriver à notre but, tout du moins pas dans les deux premières parties. Non, avant de pouvoir ouvrir la cellule de Samuel Trautman il nous faudra trouver des objets bien précis tel que les gants (pour ouvrir la porte de prison électrifiée) où encore le détecteur de métaux afin de repérer les mines dans la seconde partie.
Rambo pourra compter sur son couteau de survie (oui, il faut toujours avoir sa… et son couteau, enfin vous connaissez l’adage n’est-ce pas?) mais également des armes à feu trouvées lors de sa progression. Les graphismes sont fins, l’action est vue du dessus et j’ai beaucoup apprécié certains petits détails comme notre énergie représentée par le visage du vétéran laissant progressivement place à un crâne lorsque notre énergie diminue. Nous retrouvons également ce système dans d’autres productions Ocean tels que « Les incorruptibles » ou encore « Batman the movie » deux autres excellents jeux que j’apprécie beaucoup.
Cependant, malheureusement pour moi, je n’ai jamais terminé le jeu à l’époque, manquant sans l’ombre d’un doute de persévérance. Ce qui ne m’empêche pas de garder un très bon souvenir de cette adaptation sur mon Amstrad cpc 464.